Entretien avec Ingrid Chabbert, Camille K et Gilles Paris pour Autobiographie d’une Courgette.

À l’occasion de la sortie de l’adaptation graphique du roman de Gilles Paris « Autobiographie d’une Courgette » chez Philéas, l’auteur, ainsi que la scénariste Ingrid Chabbert et la dessinatrice Camille K. nous avaient accordé du temps pour parler de cette actualité. Un formidable trio pour un album des plus touchants.

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter ?

Camille K : Je m’appelle Camille et avant Courgette, j’ai écrit “Les enfants trinquent”.

Couverture Les enfants trinquent

Ingrid : Moi c’est Ingrid Chabbert, j’écris depuis onze ans. J’ai commencé par de la jeunesse exclusivement, puis je me suis lancée dans la bande dessinée avec « Écumes », qui est mon premier roman graphique. Depuis, j’ai continué à faire de la jeunesse en bande dessinée mais aussi des romans graphiques et des adaptations. Courgette est la deuxième après “En attendant Bojangles”, le très beau roman d’Olivier Bourdeaut. « Larkia » est sortie quasiment en même temps que Courgette, bien loin de la jeunesse et du roman graphique intimiste.

Couverture Écumes      Couverture En attendant Bojangles     

Gilles : J’ai deux métiers. Comme écrivain, j’ai publié cinq romans et un recueil de nouvelles, un livre jeunesse chez Gallimard Giboulées qui s’appelle ”Inventer les couleurs”. J’ai sorti en janvier un livre très personnel « Certains cœurs lâchent pour trois fois rien » sur les dépressions que j’ai traversées et comment je m’en suis sorti, vainqueur et nouveau.

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Gilles, tes romans sont très liés à l’enfance ?

Gilles : Tout ce qui touche à l’enfance et à l’adolescence est ce qui nous construit une fois adulte. Donc c’est intéressant d’aller y chercher toutes ces traces qui vont nous marquer, d’une manière ou d’une autre. Elles feront de nous des humains, des gens avec des failles. C’est ce qui m’intéresse à travers tous mes livres et ceux à venir.

Ingrid, sais-tu combien d’albums tu as écrit ?

Ingrid : J’ai arrêté de compter quand j’ai dépassé les cent, je ne tiens plus les comptes.

Sur le compte de la BnF,  il est indiqué 153 ressources.

Ingrid : Je n’aurais pas cru autant. Quand je faisais de la jeunesse, je pouvais avoir une douzaine d’albums qui sortaient dans l’année. Avec la bande dessinée, c’est beaucoup plus calme. Un travail différent et de plus longue haleine. Pour les 3-6 ans j’écrivais beaucoup plus vite, ce n’est plus le cas. J’aurais du mal à écrire un ou deux scénarios par jour.

Les deux albums qu’on retient souvent, sont ceux que écrits avec Carole Maurel “Écumes” et “En attendant Bojangles”.

Camille, ta première bande dessinée était « Les enfants trinquent » chez Albin Michel et là tu es en train d’en préparer une autre. Est-elle également liée à ton parcours ?

Camille : Oui et non, ça tient plus de la scénariste avec qui je travaille. J’avais un projet sur le harcèlement scolaire, elle en avait un aussi. On a essayé de se rejoindre et de faire un mix pour éviter deux bandes dessinées sur le même thème. C’est le mélange de deux parcours, surtout le sien parce qu’elle est enseignante. Elle voit le harcèlement scolaire depuis l’intérieur.

Gilles, peux-tu nous dire pourquoi tu as choisi ce titre, « Autobiographie d’une Courgette » ?

Gilles : J’ai commencé à écrire ce roman en 2000. Aux deux tiers du roman, il y avait quelque chose qui me gênait. On a tous eu des surnoms quand on était petits et mon héros Icare n’en avait pas. Moi, on m’appelait Poulet, ce qui n’était pas valorisant mais ce n’est pas grave. Je voulais trouver un nom de fleur ou de légume, sans prendre carotte pour « Poil de carotte », pas de terme péjoratif non plus comme cornichon. Courgette, j’ai trouvé ça fin et il n’avait pas été utilisé. J’ai alors tout de suite trouvé le titre et retravaillé le roman depuis le début pour y insérer Courgette. Mon héros s’identifie à ce surnom, parce que c’est sa mère qui le lui a donné et il y tient.

Pour le choix du prénom prénom Icare, tout le monde connait, il avait un père  architecte (Dédale) et le mien l’était aussi. Le lien entre les deux prénoms, la boucle est bouclée.

Ton roman a été de nombreuses fois adapté, notamment en film, mais il y a un pays où le surnom Courgette n’a pas pu être utilisé, pourquoi ?

Gilles : C’est une histoire de traduction. Quand le film de Claude Barras est sorti en 2016 (« Ma vie de Courgette »), on a eu des demandes de traduction pour de nouveaux pays. Visiblement, il n’y a pas beaucoup de courgettes en Allemagne, donc ils l’ont traduit par « Autobiographie d’une prune », « Autobiographie einer Pflaume » en Allemand.

      Autobiografie einer Pflaume by Gilles Paris

À combien d’exemplaire ton roman s’est-il vendu ?

Gilles : Environ 300 000 exemplaires. Le plus gros score avec J’ai Lu et un chiffre récent de 140 000, ce qui est énorme pour un poche. En librairie, on n’est pas loin des 20 000. Plus de 50 000 avec France Loisirs. Il y a également une version magnifique éditée par Flammarion prévue pour les écoles. Le livre a commencé à être étudié en classe dès 2013. C’est une version commandée par le Ministère de l’Éducation Nationale avec des dessins, des jeux, des tests et le livre a bien marché aussi.

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D’ailleurs il y a eu une petite polémique au sujet d’un passage de ton livre.

Gilles : Je l’ai appris par une prof sur un salon du livre. C’est au sujet d’un passage où les garçons parlent de vidéos pornos, de » trucs cochons » comme ils disent. Et c’est mal passé auprès de certains parents d’élèves, qui ont essayé de faire interdire le livre dans les écoles. Mais ils n’ont pas réussi, parce que l’emballement était exagéré. J’ai vraiment veillé à ce qu’il n’y ait rien de choquant dans le livre.

Qui est à l’origine de l’adaptation de ton roman en bande dessinée ?

Gilles : C’est une rencontre avec Moïse Kissous , le patron de Philéas, pour qui j’ai travaillé comme attaché de presse, mon deuxième métier. Il avait réfléchi à la création d’une maison d’édition pour adapter des romans en bandes dessinées. Quand je l’ai su, je lui en ai parlé. Peu de temps après, il a acheté les droits. Ça s’est fait simplement et amicalement.

Ingrid, comment es tu arrivée sur ce projet ?

Ingrid : Moïse est venu me parler, Philéas était en cours de création. Il voulait me proposer de faire partie de l’aventure. Dans sa top liste des romans à adapter, il y avait « Autobiographie d’une Courgette ». Connaissant ce que j’aime, il a pensé que ce roman pouvait être pour moi. L’ayant lu, je n’ai pas hésité plus d’une seconde. J’avais également vu le film d’animation.

Et toi Camille comment s’est faite ton arrivée dans cette aventure ?

Camille : C’est plus hasardeux puisque c’est Éric Dérian, éditeur chez Philéas, qui me l’a proposé mais je ne sais pas pourquoi. Il était le directeur d’études de l’école où j’ai appris à faire de la bande dessinée. Il m’a proposé de faire des planches tests. Ça s’est fait comme ça.

Avais-tu  terminé les enfants trinquent quand tu as commencé ce nouveau projet ?

Camille : Oui j’avais terminé et j’étais même en train de commencer avec la scénariste avec qui je travaille actuellement. Mais ce projet a été signé finalement après « Courgette », qui s’est donc intercalé entre les deux.

Vous connaissiez vous auparavant ?

Ingrid : Je connaissais le travail de Gilles par ses romans. Camille je l’ai connue par Éric notre éditeur. D’ailleurs, on ne s’est même jamais rencontrées en vrai.

Gilles : En bande dessinée, c’est comme en jeunesse, j’ai l’impression qu’on se rencontre une fois le livre terminé. Parfois auteurs et illustrateurs ne se rencontrent jamais. Ce qui laisse d’ailleurs une certaine liberté à tous, sans avoir une certaine forme de pression. Chacun fait comme il l’entend.

En plus cette année a été un peu compliquée avec les confinements.

Ingrid : Avec Camille, pendant tout le processus de création de l’album, on échangeait tous les jours avec notre éditeur sur Messenger. Camille nous y a envoyé toutes ses pages numérotées. C’est vrai qu’on n’a pas encore eu la chance de partager des dédicaces ou un verre ensemble.

Gilles : Ça viendra !

Étais-tu présent Gilles pendant le processus de l’adaptation ?

Gilles : D’une certaine manière. Mon lien avec Ingrid et Camille était Éric qui m’envoyait, au fur et à mesure, un certain nombre de planches pour me demander ce que j’en pensais. Cela s’est fait par mail.

Ça m’a plu tout de suite et j’ai trouvé qu’Ingrid avait été d’une fidélité incroyable vis à vis du scénario. Elle est même allée au-delà, en faisant des jointures qui auraient très bien pu figurer dans le livre.
Quand on est adapté, il y a forcément des choses différentes et il faut les respecter. J’ai écrit un livre pour adultes. Claude Barras en a fait un film pour enfants à partir de 7 ans. Je ne savais pas ce que j’allais voir et j’ai trouvé qu’on ne pouvait pas faire aussi bien qu’avec ce film.

J’ai aimé le travail d‘Ingrid et je suis tombé profondément amoureux des dessins de Camille.

Peux-tu nous dire pourquoi ?

Gilles : D’abord, elle utilise des couleurs qu’on voit assez peu. À mon sens, elles sont originales et sa palette est incroyablement large. Le dessin de Camille (l’héroïne du roman) avec ses cheveux épars, c’est presque un dessin d’enfant. Il y a ces dessins d’enfants entre deux. Les pleines pages sont de la pure poésie concentrée, on ne s’en lasse pas.

C’est génial ce qu’elles ont fait toutes les deux.

Quand on cède les droits de son roman, doit-on laisser le choix de l’adaptation ?

Ingrid : On avait parlé avec l’éditeur de la ligne directrice qu’on voulait prendre et vous en aviez discuté. On est alors tombés d’accord tous les trois sur ce qu’on voulait faire.

Gilles : Il y a une question de respect de la création qui est très importante. On y met ses choix, ses goûts et tout cela doit être pris en compte

Au début du roman, Courgette parle à la première personne du singulier alors que dans l’adaptation, ça devient la troisième personne du singulier, pourquoi ce choix ?

Ingrid : Le “je” commence après le drame. C’était pour apporter du recul par rapport à ces pages qui sont extrêmement intenses et brutales. Ce drame surgit d’un coup et on comprend vite que Courgette est maltraité. Cet accident arrive avec toute l’horreur que cela implique. Ce mode narratif permet d’avoir une distance, sans vouloir le masquer, même si c’est violent et cru. On voit l’arme, le sang, la maman à terre. Il fallait juste apporter cette distance pour le lecteur.

Pourquoi avoir débuté le roman avec ce drame ?

Gilles : J’aime bien commencer les contes de fées à l’envers. Ce drame va permettre à Courgette de rencontrer pour la première fois des copains, une fiancée, des adultes qui sont bienveillants envers lui.
J’ai eu une enfance plutôt heureuse, j’ai donc dû travailler pendant plus d’un an avec une maison d’accueil.

J’ai d’abord rencontré des adultes, la directrice ne voulait pas que je voie les enfants au départ. Donc les éducateurs, le prof, la psychologue et je connaissais un juge pour enfants. Quand elle a vu ma manière de travailler, ça lui a plu et j’ai pu rencontrer les enfants.

Comment est-ce que ça s’est passé ?

Le foyer est un endroit magnifique avec un superbe parc. J’ai pu visiter ces lieux, qui pour moi représentaient un bel endroit, alors que pour les enfants, c’était une prison. Ils attendaient le weekend pour pouvoir retourner dans leur famille, qu’ils considèrent comme chez eux. Tant pis si les parents leur tapaient dessus, s’ils buvaient.

C’était émouvant de passer du temps avec eux. Ils sont semblables aux autres enfants, ils sont juste plus sur la défensive.

On ressent bien dans l’adaptation la tristesse d’être dans un foyer malgré la bienveillance.

Gilles : Tout ce que je raconte au niveau des éducateurs est vrai. Rosy existe, sa vie privée ce sont ces enfants et tout l’amour qu’elle peut leur donner. Je voulais ce chemin bienveillant.

J’ai choisi deux enfants différents. Courgette est solaire et positif. Simon est le contraire mais le contact avec Courgette va le faire changer. C’est pareil dans la vie.

Ingrid, cet album est ta deuxième adaptation. Quelle différence fais-tu par rapport à un travail sur tes propres récits ?

Ingrid : C’est complètement différent même si je ne pourrais pas faire que de l’adaptation.  Je me réserve cela pour les romans que j’aime particulièrement. Quand on travaille sur son propre scénario, on ne respecte que ses propres règles. On n’a pas à respecter celles de l’auteur original et son œuvre.Dans une adaptation, il y a beaucoup plus d’interlocuteurs. Certains auteurs comme Olivier Bourdeaut ne veulent voir que le scénario final. Ce qui n’est pas évident parce qu’il faut avoir la validation du romancier. Et je ne voulais pas tout recommencer. Mais tout s’est bien passé.

Gilles : Je suis trop curieux, je n’aurais pas pu attendre la fin. Un roman n’a jamais de fin, donc on peut ajouter dans l’adaptation, des moments qui n’existent pas dans le livre. Je trouve ça merveilleux.

Camille, où en était le scénario quand tu as intégré le projet ?

Camille : J’ai fait mes deux, trois pages d’essai, puis j’ai eu le scénario d’un coup. Je ne pense pas avoir beaucoup interféré dans le scénario, sauf quand j’ai fait du redécoupage de scènes. J’ai également fait des propositions en envoyant des versions différentes des pages.

Comment se sont passés vos échanges ?

Camille : À chaque fois les mails étaient groupés à trois avec Eric. Ça a été très facile de travailler ensemble et je n’ai pas refait cinquante fois les dessins, sauf pour les changements que je m’imposais à moi-même. Ingrid ne m’a jamais demandé de les refaire.

Comment passe-t-on d’une histoire personnelle où l’on travaille seule à une histoire dont on ne réalise que les dessins ?

Camille : J’ai trouvé très reposant de travailler avec quelqu’un d’autre. La charge émotionnelle était dispatchée entre plusieurs personnes, c’est pas mal. J’avais d’abord vu le film, puis lu le roman.

Quand Éric me l’a proposée, il savait que cette histoire pouvait me plaire. Surtout après « Les enfants trinquent ».

Ingrid, pourquoi est-ce qu’il y a des passages, comme celui à la montagne, que tu as choisi d’exclure ?

Ingrid : Je me suis posé la question quand j’écrivais le scénario. Autant dans le roman, ce moment avait toute sa place, autant dans l’adaptation, il n’ y avait pas besoin de parler de ces vacances à la neige.

Gilles : Dans le film, c’est le bord de mer qui n’est pas évoqué. Quand j’avais parlé des vacances avec les enfants, ils trouvaient que le bord de mer était plus intense que les sports d’hiver.

Ingrid : Je pense que si on demande à des enfants qui n’ont vu ni l’un, ni l’autre, à 80% ils voudront voir la mer.

Et n’oublions pas les adultes qui travaillent dans ces structures, parce que tous les jours, ils sont confrontés à ce qu’il y a de pire dans l’humain.

Gilles : Oui, c’était une manière de rendre hommage au travail de ces éducateurs.

Camille, dans ton premier album, tu dis avoir été influencée par Dumbo. Quelles ont été tes influences pour cette adaptation ?

Camille : J’ai surtout cherché à fuir le dessin des personnages du dessin animé. Ils sont très marquants, il ne fallait donc pas les reproduire. Je n’ai pas eu d’influence particulière, je voulais tester un truc plus doux. C’était l’occasion de faire, comme les dessinateurs nordiques, des dessins au crayon à papier.

Après, j’aime bien la couleur et je n’aurais pas fait un projet en noir et blanc, qui aurait été très triste.
Ça me prend la tête parce qu’il faut trouver les couleurs justes, mais j’aime beaucoup le résultat.

Pourquoi as-tu fait des dessins comme s’il s’agissait de dessins d’enfants ?

Camille : Ce n’est pas spécialement mon idée mais quand il s’est agi de dessiner la poule du papa de Courgette, Eric m’a proposé de la faire en dessin d’enfant. Et c’est une idée qui est revenue régulièrement.

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Sur chaque planche, tu as privilégié un trio de couleurs.

Camille : Oui il y a des thèmes de couleurs par séquence. La première scène concerne une maman alcoolique, donc le rose et le bleu étaient tout trouvés (couleurs utilisées dans « Les enfants trinquent »). Pour chaque scène suivante,  je gardais une couleur et je lui intégrais une nouvelle couleur, en essayant d’être proche des émotions de la séquence.

L’album fait 120 pages, était-ce la pagination prévue au départ ?

Ingrid : Je ne sais jamais, j’y vais et je vois où cela me mène. En général, je dis à mes éditeurs une centaine de pages. Je ne suis pas du tout “chiante” avec le découpage. Si mes dessinatrices me disent qu’elles préfèrent avoir des doubles pages, je leur dis d’y aller.

C’est vrai que j’arrive toujours avec un ajout de dix ou quinze pages.

Combien de fois avez-vous refait la couverture ?

Camille : Ah non, on n’a pas compté, trop de fois !

Ingrid : Il faut savoir que Camille continuait à faire des propositions alors qu’on en avait validé une.

Camille : Je crois qu’en tout, j’ai dû faire 50 propositions de couverture. Facilement ! Il y en avait beaucoup de trop.

C’est toi Camille qui avais cette volonté d’aller plus loin ?

Ingrid : Non , c’est parce qu’elle est maso !

Camille : Je voulais que la couv ne fasse pas trop jeunesse. Mais en même temps, je n’ai pas un dessin très adulte. Il ne fallait pas que l’album soit classé directement en jeunesse. J’avais plein d’idées mais il fallait faire en fonction des directives éditoriales.

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ?

Ingrid : Pour moi, c’est une bande dessinée jeunesse en trois tomes à paraître chez Dargaud. Le premier tome est déjà écrit et Anthony Bernard termine le dessin. C’est sa première bande dessinée.
Chez Philéas avec Éric, on pense à une éventuelle prochaine adaptation. J’ai un projet secret avec mon éditrice chez Steinkis et un qui a été envoyé par mon éditrice de chez Dupuis à son grand boss. Je croise les doigts s’il m’entend.

Gilles : J’ai un livre “Un baiser qui palpite là, comme une petite bête” qui sort le 9 septembre chez Gallimard Giboulées pour “young adults”. Une histoire d’ados liés par un secret, un récit choral avec des rebondissements. En avril 2022, je sortirai chez Plon un gros roman adulte « Le bal des cendres »  qui se passe en Italie, à Stromboli, une histoire très romanesque.

Un baiser qui palpite là, comme une petite bête

Et puis j’ai un projet de comédie musicale pour Courgette, que j’aurais voulu faire avec la France. Mais pour l’instant, ce sont plutôt les États-Unis qui s’y intéressent. Je vais devoir réécrire entièrement le roman pour qu’il se passe là-bas. C’est un truc de fou.

Et pour toi Camille, as-tu déjà le titre et sais tu quand il va sortir ?

Je ne sais pas si ça va rester, mais actuellement c’est “Les ratures indélébiles » et la sortie ne sera pas avant la rentrée septembre 2022. Il ne faut pas que je sois en retard.

Pour terminer, avez-vous une lecture graphique à nous recommander ?

Ingrid : Ce n’est pas la dernière que j’ai lue, mais c’est celle à laquelle j’ai pensé tout de suite. « Peau d’homme »  de Zanzim et du regretté Hubert qui manque énormément à la bande dessinée. Il mérite amplement l’accueil et tous les prix qu’il a reçus. Le graphisme est magnifique, c’est un véritable petit bijou, ruez-vous dessus.

Couverture Peau d'homme

Camille : C’est la dernière et je l’ai terminée en pleurant. L’adaptation par Dominique Mermoux d’un roman de Baptiste Beaulieu qui s’appelle “Entre les lignes” .

Couverture Entre les lignes

Gilles : Je vais tricher un peu. Ce n’est pas un roman graphique mais c’est un livre surprenant qui touche à un domaine que j’aime vraiment, la couleur, toutes les nuances de couleurs. Il est sorti chez Gallimard et s’appelle “Colorama”. Vous aurez dedans, toutes les nuances possibles de couleurs, c’est somptueux. Je le regarde sans arrêt.

Colorama

Je voudrais vous remercier tous les trois pour temps que vous avez passé avec nous, lors du live diffusé sur page Instagram de Yoann @livressedesbulles et félicitations encore pour cette magnifique bande dessinée.

 

Cet entretien et sa retranscription ont été réalisés dans le cadre du live qui s’est tenu le mercredi 26 mai 2021 sur la page Instagram de Yoann @livressedesbulles.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à regarder le replay du live.

Article posté le mardi 24 août 2021 par Claire & Yoann

Autobiographie d'une courgette Ingrid Chabbert Camille K. Philéas
  • Autobiographie d’une courgette
  • Scénariste : Ingrid Chabbert
  • Dessinatrice : Camille K.
  • Adaptation d’un roman de : Gilles Paris
  • Editeur : Philéas
  • Prix : 17,90 €
  • Parution : 29 avril 2021
  • ISBN :  9782491467050

Résumé de l’éditeur : Courgette vit seul avec sa mère alcoolique depuis le jour où son père est parti « faire le tour du monde avec une poule ». Un jour où sa mère s’en prend au ciel, il trouve un revolver et essaie de « tuer le ciel ». Sa mère tente de lui enlever l’arme, mais le coup part et la tue. Cet accident dramatique place Courgette aux Fontaines, un foyer pour enfants. Sa vie change radicalement, entre les « zéduc’ » et les copains… mais surtout Raymond, le « gentil gendarme » et Camille, son amoureuse. Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grands ouverts. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis « c’est ça, j’ai tué maman » – Courgette, 9 ans.

À propos de l'auteur de cet article

Claire & Yoann

Claire Karius @fillefan2bd & Yoann Debiais @livressedesbulles , instagrameurs passionnés par le travail des auteurs et autrices de bandes dessinées, ont associé leurs forces et leurs compétences, pour vous livrer des entretiens où bonne humeur et sérieux seront les maîtres-mots.

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