Pour l’amour de dieu Marie !

Pour l’amour de dieu Marie !, voilà un album qui ne laisse personne de marbre ! Le récit de Jade Sarson est fou, intelligent, moderne et drôle !

Nommé en sélection pour le premier Prix Comics ACBD, Pour l’amour de dieu Marie ! suit les pas de Marie, une jeune adolescente dans les années 1960. Vivant dans une famille ultra-catholique, elle trouve pourtant la force de vivre comme elle l’entend.

Tout y passe : le sexe, l’alcool, les soirées et la fumette. Elle ne se laisse pas cornaquée par des parents rétrogrades. Le lycée et ses alentours sont des lieux de découvertes pour son épanouissement.

La religion, elle s’en fou. L’autorité, elle s’en fou. Elle veut juste profiter de la vie qui s’ouvre devant elle. Elle s’essaie même aux amours homosexuelles. Serait-elle bi ? Se faisant souvent traiter de tous les mots, elle n’en a que faire, elle va de l’avant.

Résolument moderne et queer, Pour l’amour de dieu Marie ! dresse le portrait d’une jeunesse qui verra arriver mai 1968 et la libération des mœurs. Les propos de Jade Sarson résonne forcément encore actuellement (sexe, religion, autorité). Les 240 pages sont folles et tellement libres que l’on adore !

Féministe, drôle et bienveillant, Pour l’amour de dieu Marie ! est à ranger dans sa bédéthèque auprès de Le prince et la couturière (même si ce dernier est grand public alors que celui-ci est résolument adulte).

Et si être soi était déjà un acte fort dans nos sociétés contemporaines ! Pour l’amour de dieu Marie ! : un album à savourer !

  • Pour l’amour de dieu, Marie !
  • Autrice : Jade Sarson
  • Éditeur : La Boîte à Bulles
  • Prix : 23€
  • Parution :  1er mai 2019
  • ISBN : 9782366244106

Résumé de l’éditeur : Largement remarquée à sa publication, cette bande-dessinée évoque dans une esthétique proche des mangas des thématiques queer. Des années 1960 aux années 1990, on y suit la trajectoire d’une jeune femme issue d’une école catholique qui va s’affranchir des préjugés de ses formateurs et s’ouvrir à toutes sortes de rencontres et d’aventures sentimentales et sexuelles. Une ode à l’amour sous toutes ses formes !

X-Men Grand Design 1

Quelle claque ! Quel beau joyau que ce X-Men Grand Design ! Ed Piksor revisite avec maestria la constitution de ce groupe de superhéros dans ce premier volume enchanteur ! Un must qu’il faut absolument avoir lu pour connaître tout des origines de cette ligue !

Après la magnifique fresque historique Hip Hop Family Tree (toujours en cours, le 4e volume vient d’être édité en langue anglaise), Ed Piskor s’attaque au mythe des X-Men, une série créée en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, réactualisée et reprise de main de maître par Chris Claremont et John Byrne en 1974.

D’une grande force graphique – il suffit de regarder avec précision les planches rétro pour s’en apercevoir – ce merveilleux hommage va vraisemblablement devenir un classique ! Si le dessin est somptueux que dire de l’histoire ? Un travail de recherche et de documentation gigantesque pour livrer un album prenant de la première à la dernière page.

Sans temps mort, il reprend chronologiquement l’arrivée de chacun des futurs X-Men, trouvés aux quatre coins du monde par le Professeur Xavier. Son album retrace donc les premiers pas de Jean Grey et autres mutants, jusqu’au nouvel arc narratif de Claremont/Byrne.

Ces deux décennies de X-Men sont donc synthétisées de façon magistrale, entre découverte des super-pouvoirs de chacun, des leurs ennemis et des leçons de Xavier.

Pour goûter tout le sel des pages de Ed Piskor, Panini a choisi un format XL. Une chouette idée pour un chouette projet !

X-Men Grand Design : un indispensable ! A mettre dans toutes les bonnes bédéthèques ! Un premier volet de saga nommé dans la sélection du Premier prix Comics ACBD.

  • X-Men Grand design, volume 1
  • Auteur : Ed Piskor
  • Éditeur : Panini
  • Prix : 26€
  • Parution :  07 novembre 2018
  • ISBN : 9782809475395

Résumé de l’éditeur : Des mutants aux étranges pouvoirs apparaissent aux quatre coins du globe. Le professeur Charles Xavier les accueille auprès de lui pour en faire des héros tandis que le terroriste Magnéto les enrôle dans sa bataille contre les humains. Redécouvrez les premières années des X-Men dans le style inimitable d’Ed Piskor (Hip Hop Family Tree).

Roi Charbon

Merveilleux exercice de style, Roi Charbon suit les pas d’un personnage de la naissance de la peinture à nos jours. Un bel album Rackham signé Max.

Quasiment sans texte – hormis les planches avec un chanson en fin d’album – Roi Charbon fascine et intrigue. Auteur barcelonais, Max – alias Francesc Capdevila – imagine les tribulations d’un mystérieux personnage avec un bec mais sans aile (donc pas un oiseau).

Déroulant une bobine de fil, ce Roi Charbon rencontre un colosse blanc. Le faisant tomber exprès, l’homme en noir « casse » le géant. Apathique, il ne répond plus de rien. Se remémorant son ami jeté du haut d’une montagne, Roi Charbon peint…

Les saynètes s’enchaînent avec délice. Teintées d’humour, les planches muettes abordent l’art et la peinture avec un sous-texte intelligent et subtil (Duchamp ou Edward Lear).

Telle La linea (série animée de Osvaldo Cavandoli dans les années 70/80), Max donne vie à un personnage d’une grande simplicité graphique mais animé avec brio. Nous sommes charmés par tant de maîtrise avec cette économie de moyens.

  • Roi Charbon
  • Auteur : Max
  • Éditeur : Rackham
  • Prix : 22€
  • Parution : 11 septembre 2019
  • ISBN :  9782878272369

Résumé de l’éditeur : Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien rapporte la naissance de la peinture : le bien-aimé de Dibutade, une jeune corinthienne, fille d’un potier de Sycione, va partir à la guerre. Elle profite de son sommeil pour tracer sur le mur, à l’aide d’un bout de charbon, le contour de son ombre pour pouvoir en garder le souvenir. À partir du récit légendaire de Pline et du multiple sens du mot du mot latin «filum», qui peut signifier intrigue tout autant que forme, Max imagine un récit où image et narration sont une seule et unique chose, où ce trait au charbon se déroule, se tend, se relâche et s’enroule comme un fil dans flux hypnotique et ininterrompu. Une plongée dans l’essence même du dessin, dans son sens primordial, que Max mène avec rigueur, virtuosité et humour.

 

Hshouma

Zainab Fasiki dévoile Hshouma, corps et sexualité au Maroc, un album féministe et engagé aux éditions Massot.

Hshouma résonne avec l’actualité comme jamais ! Alors que le 23 septembre dernier, 490 citoyen.ne.s ont signé une tribune dans Le Monde autour du durcissement de la répression sexuelle au Maroc, l’album de Zainab Fasiki tombe à point nommé.

A la tête de ce manifeste, Leila Slimani (écrivaine franco-marocaine, lauréate du prix Goncourt) explique que les relations hors-mariage et l’avortement sont encore interdit au pays de Mohamed VI. Ces hors-la-loi font donc écho à Hshouma.

Dans cet album illustré, l’autrice revient avec précision sur tous les aspects de la sexualité des marocaines. Née en 1994, elle livre sans filtre et sans fard, les délicates conditions de ces femmes au Maroc. Nudité, puberté, diversité des corps, homosexualité, famille, protection, sexualité hors-mariage et avortement, tout est expliqué avec simplicité et crûment par des textes et illustrations forts.

Féministe, Hshouma est un album à lire absolument pour comprendre aussi la société marocaine !

  • Hshouma, corps et sexualité au Maroc
  • Autrice : Zainab Fasiki
  • Éditeur : Massot
  • Prix : 19.90€
  • Parution : 12 septembre 2019
  • ISBN : 9791097160920

Résumé de l’éditeur : Hshouma, signifie « honte » en dialecte marocain. Plus précisément, ce mot désigne l’ensemble des sujets tabous que l’on ne doit pas aborder en société ou en famille. Mi-projet artistique, mi-initiative éducative, cette bande dessinée se veut une tentative d’ébrécher les tabous liés au genre, à l’éducation sexuelle, aux violences faites aux femmes. Les femmes dessinées par Zainab Fasiki peuvent sembler provocantes et fatales, parfois même sarcastiques. Nues, en lingerie ou portant le voile, en ville ou au hammam, elles se moquent d’un masculisme hypocrite et effrayé par les corps, faisant ainsi fi des canons de beauté imposés par les autres. Ces dessins sont ainsi autant de manières de célébrer les corps et leur beauté, mettant à mal un des piliers sur lequel repose nos sociétés patriarcales, autant au Maroc qu’en Europe. Outre la beauté du trait, Hshouma est un livre important, qui milite pour la libération de la femme dans le monde arabe.

Mortelle Adèle, le magazine

Le magazine interdit aux nazebroques, Mortelle Adèle, débarque ! Poussez-vous les moches, y ‘en n’aura pas pour tout le monde !

Forte de ses deux millions d’albums, Mortelle Adèle se paye un magazine à destination des 7/11 ans. La très belle série humoristique jeunesse créée par Mr Tan et Miss Prickly, reprise ensuite par Diane Le Feyer, se décline sur 48 pages.

Conçu par l’équipe éditoriale des autres magazines du groupe Bayard (Petit Ours brun, SamSam, Tom-Tom et Nana…), le magazine Mortelle Adèle est tiré à 40 000 exemplaires, un pari à souligner par les temps qui courent. La presse jeunesse ne se porte pas comme un charme.

Au sommaire de ce premier numéro :

  • deux planches d’autocollants
  • un agenda avec des dates mortelles
  • des jeux, charades et devinettes
  • seize pages de BD Mortelle Adèle
  • un dossier avec un fausse télécommande pour contrôler les parents
  • les questions des lecteurs sur leurs animaux de compagnie présentées par Ajax
  • un double-page de présentation du duo Mr Tan/Le Feyer

Bon vent à ce nouveau titre de presse jeunesse !

  • Mortelle Adèle, le magazine n°1
  • Scénariste : Mr Tan
  • Dessinatrice : Diane Le Feyer
  • Éditeur : Bayard Presse
  • Prix : 4.95€
  • Parution : septembre 2019

 

Putain de vies !

La boîte à bulles et Médecins du monde se sont associés pour éditer Putain de vies ! de Muriel Douru. Ce roman graphique parle des travailleuses et travailleurs du sexe en leur donnant la parole.

Putain de Vies ! L’itinéraire de travailleuses du sexe

Muriel Dourou est illustratrice et autrice de livres pour enfants et pour adultes. Pour ce roman graphique elle s’intéresse au « plus vieux métier du monde ». Elle nous permet de remettre en question nos préjugés et notre perception vis à vis de ces travailleuses et travailleurs du sexe.

Pour recueillir ces parcours de vie, Muriel s’est jointe aux maraudes des associations Médecins du Monde et Paloma dédiées aux travailleurs (ses) du sexe.

Ce n’est donc pas une histoire mais plusieurs histoires de femmes et d’hommes qui vivent ou ont vécu la prostitution.

Ils nous racontent leurs « putain de vies », leurs histoires personnelles, souvent dramatiques, majoritairement subies mais parfois choisies.

Ce roman graphique est à faire découvrir pour mieux comprendre, pour ne plus juger et pour chasser les idées reçues.

Une lecture indispensable, pour nous, pour les pouvoirs publics, pour qu’enfin ces personnes ne soient plus regarder comme des pestiférées.

La préface est signé Ovidie. En postface un dossier de quelques pages donne la parole à Médecin du Monde et Paloma.

  • Putain de Vies !
  • Autrice : Muriel Douru
  • Éditeur : La Boîte à Bulles
  • Prix : 24.00€
  • Parution : 27 Août 2019
  • ISBN : 9782849533246

Résumé de l’éditeur : Avec Putain de vies, l’illustratrice et autrice Muriel Douru aborde un sujet polémique, captivant et rarement traité en BD : la prostitution. Pour recueillir ces parcours de vie, Muriel s’est jointe aux maraudes des associations Médecins du Monde et Paloma dédiées aux travailleu.r.se.s du sexe.
Sans misérabilisme aucun, Muriel donner une visibilité à des personnes qui ont rarement droit à la parole, invisibilisées alors même qu’elles sont bien souvent au cœur de nombreuses conversations. Les gens parlent à leur place, disent ce qui est bien ou mal, ne les écoutent pas et les condamnent sans savoir.
L’auteure nous amène à la rencontre d’Amélia, Nigériane, exilée en France et prostituée de force, mais aussi de Laurianne, Escort Girl sans tabou, ou encore de Giorgia, femme transgenre colombienne et séropositive, contrainte de quitter son pays.
À travers cette série de portraits, ce livre rend compte sans parti-pris de leur situation, propose un témoignage pluriel, juste, humain, bien loin des clichés que véhicule le travail du sexe.

The Winner

Edité Chez Même pas mal , Karl Stevens nous  propose avec The Winner une histoire entre autobiographie et rêveries fantastiques où il nous démontre tout son talent de dessinateur .

The Winner, Une introspection fantastique

Dans The Winner Karl Stevens nous entraîne dans sa vie. Sa carrière ne décolle pas, il ne sait pas s’il est dessinateur de BD talentueux ou artiste peintre. Une chose est certaine, il est amoureux d’Alex sa muse, sa compagne, celle grâce à qui il est sorti de l’alcoolisme.

En 2013, sans emploi depuis 6 ans, fauché, il est employé comme gardien de musée.

Et c’est là que commence cette histoire. Tout le long de la BD, il est en conversation avec Alex qu’il dessine sous toutes les formes graphiques possibles en nous montrant au passage son très grand talent. Il se permet ouvertement de faire son autocritique non sans humour et essaye de trouver son chemin, sa voie. Il se construit. Alex, au détour de petites conversations, lui donne les clefs qui lui permettent de pousser sa réflexion. Il est parfois odieux, souvent hautain, elle ne manque pas de le remettre en place avec bienveillance mais avec fermeté. Petit à petit elle l’accompagne dans ses choix, il veut écrire des BD et nous dévoile des idées fantastiques.

En savoir plus sur l’auteur

Karl Stevens est romancier et peintre. Il a écrit plusieurs BD comme Guilty une histoire sur les relations humaines et amoureuses et The loger qui aborde la recherche de sa propre histoire. Ses thèmes de prédilection restent l’humain sous toutes les coutures dans ce qu’il a de meilleur et de pire. Dans The Winner son histoire est à la limite ente le réel, tiré de sa propre existence et l’irréel.  C’est parfois déroutant mais finalement très intéressant.

  • The Winner
  • Dessin et Scénario : Karl Stevens
  • Éditeur : Même pas mal
  • Prix : 17.00€
  • Parution : 23 Août 2019
  • ISBN : 9782918645535

Résumé de l’éditeur :The Winner met en scène la rencontre puis la relation de l’auteur, alors gardien de musée au bord de l’explosion, avec Alex, une femme cultivée et engagée qui deviendra sa muse et l’aidera à transcender la réalité.

Entre autobiographie et rêveries fantastiques, Karl Stevens déploie dans ce roman graphique l’étendue de son talent et de son originalité. Armé d’un dessin virtuose et d’un humour féroce, il expose ses réflexions acerbes sur une société mercantile réduisant les œuvres d’art à de vulgaires produits de consommation.

On est chez nous, tome 1

Une petite ville du sud de la France à l’aube des élections municipales et à l’aune d’un crime raciste, voilà le sujet de On est chez nous, un album fort de Sylvain Runberg, Olivier Truc et Nicolas Otero.

L’album s’ouvre sur un crime xénophobe. Pendu à un arbre, l’homme porte autour du cou une pancarte avec comme écrit « On est chez nous », slogan des extrémistes de droite du coin.

Thierry Mongin, journaliste, est en reportage à Tarvaudan, une petite ville du sud de la France, tenue de main de fer par un maire d’extrême-droite. Il vient couvrir la campagne des municipales.

L’assassinat raciste bouleverse la donne. Son rédacteur en chef insiste sur la couverture de cet événement tragique. Têtu, Thierry continue d’interroger les habitants, les réfugiés dont le défunt fait partie ou les soutiens extrémistes du maire. Ce dernier voit d’un mauvais œil, le parachutage de Chloé Vanel, voulu par le parti. Un caillou dans sa chaussure…

A l’image du film du même nom réalisé par Lucas Belvaux, On est chez nous décrypte avec justesse les mécanismes du pouvoir sous l’extrême-droite. Sylvain Runberg et Olivier Truc imaginent cela sous le prisme d’une ville du sud de la France, un terreau fertile pour cette mouvance xénophobe. L’histoire est simple et percutante.

Des élections municipales, un fait-divers tragique qui glace le sang et un journaliste non-désiré dans la commune et l’on obtient un cocktail explosif.

Comme dans Infiltrés, le précédent album d‘Olivier Truc et Sylvain Runberg qui se déroule au Danemark dans les milieux extrémistes, ils fondent leur récit sur des figures connues du FN/RN, sans les nommer.

Tristement d’actualité, On est chez nous n’oublie ni la haine de l’autre, ni les groupuscules (nervis) fascisants, soutenus par les barons locaux. Les intimidations ou la parole qui ne se cache plus sont aussi au cœur de l’album.

Comme pour Hayange, les bénévoles associatifs voient leurs travaux à destination des plus pauvres mis à mal. Le centre social, fermé, la faute à des crédits municipaux en baisse. Ce lien n’existe plus. Sans compter tous les malheurs qui serait du aux réfugiés. On est chez nous est donc fait de tensions multiples (trop) proches de la réalité, malheureusement.

Restent l’optimisme et une lueur d’espoir notamment par les anciens employés du centre social ou les deux journalistes moins sensationnalistes que leurs collègues.

Pour accompagner le duo de scénaristes, Nicolas Otero réalise un belle partie graphique. Le dessinateur du merveilleux Morts par la France dévoile des planches très sobres afin de ne pas casser le propos fort de l’album. De la retenue, pour ne pas perturber la lecture.

A la fin de ce premier opus, le lecteur retrouve un dossier de Jean-Claude Camus, précis et intelligent.

  • On est chez nous, tome 1 : soleil brun
  • Scénaristes : Sylvain Runberg et Olivier Truc
  • Dessinateur : Nicolas Otero
  • Éditeur : Robinson
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 4 septembre 2019
  • ISBN : 9782017044468

Résumé de l’éditeur : Une BD fiction-documentaire sur l’implantation de l’extrême droite dans le sud de la France.

Le jardin de Daubigny

Bruno de Roover et Luc Cromheecke dévoilent Le jardin de Daubigny, un bel album sur le peintre Charles-François Daubigny aux éditions Anspach.

Modèle de nombre d’artiste, Charles-François Daubigny est pourtant un peintre méconnu du grand public. Si Courbet, Corot, Van Gogh, Monet et Manet se revendiquent de sa filiation, sa vie fut peu étudiée.

Pour la découvrir, Le jardin de Daubigny – du nom de la dernière toile de Van Gogh – est composé de dix courts chapitres chronologiques. Le lecteur suit les pas de cet homme qui révolutionna la peinture en sortant de son atelier. Il préfigure ainsi les Impressionnistes. Pour composer ses toiles, il doit donc tenir compte de la lumière naturelle et des éléments météo. Une faiblesse qui devient une force : éphémère et unique.

Le jardin de Daubigny réhabilite donc cet homme exalté et passionné. Si les biographies en bande dessinée de peintres sont de plus en plus nombreuses (La vida, Mondrian, Musnet, Deux hollandais à Naples, Bosch ou les albums autour du Louvre), celui-ci s’en démarque par la légèreté et l’humour de son propos, ainsi que la partie graphique du génial Luc Cromheecke.

  • Le jardin de Daubigny
  • Scénariste : Bruno de Roover
  • Dessinateur : Luc Cromheecke
  • Éditeur : Anspach
  • Prix : 14.50€
  • Parution : 12 septembre 2019
  • ISBN : 9782960210453

Résumé de l’éditeur : Charles-François DAUBIGNY a été l’un des premiers artistes à ne pas se cantonner dans son atelier. Il préférait travailler en plein air, Il lui arrivait souvent de peindre en descendant la Seine en bateau. Dans la nature, l’artiste doit se presser, car le paysage qu’il a sous les yeux change constamment. Ses tableaux sont donc des instantanés de scènes fugaces. D’après les critiques d’art, les coups de pinceaux hâtifs de Daubigny donnaient des toiles « inachevées », voire des « barbouillages ». Malgré ces premières appréciations, Daubigny allait devenir l’un des principaux précurseurs d’un nouveau courant artistique, l’IMPRESSIONISME, et servir de modèle à d’autres grands noms de la peinture, notamment MONET, MANET, CEZANNE, COURBET, COROT et VAN GOGH. Ce dernier, qui appréciait énormément l’oeuvre de Daubigny, a peint son jardin à plusieurs reprises (« Le Jardin de Daubigny », 1890). De brèves impressions de la vie de ce joyeux épicurien qu’était Daubigny sont proposées au lecteur tout au long d’une dizaine de chapitres. Ce superbe album est le fruit d’une collaboration unique entre le scénariste Bruno DE ROOVER, auteur de séries à succès en Flandre, et le dessinateur Luc CROMHEECKE qui a publié de nombreux albums sur le marché francophone : Tom Carbone, l’Ile Carrément Perdue, etc. Le dessinateur se réinvente avec cette oeuvre plus picturale, tout en gardant son style dynamique.

Cher Opa

Serena Katt raconte la vie d’Opa, son grand-père embrigadé dans les jeunesses hitlériennes dans les années 1930. Un très beau travail de mémoire aux éditions Ici Même.

Günther Kazcinski – appelé Opa (grand-père) est un jeune allemand né dans une famille immigrée de Prusse-orientale. Ancienne famille polonaise aristocrate, elle perdit de sa superbe avant la Première Guerre mondiale.

En 1933, lorsque Hitler accède aux pouvoirs, les nazis tiennent déjà l’ensemble du pays (économie, associations…). Tout le monde doit défiler sous la bannière de la svastika.

La guerre s’enclenche et Günther est embrigadé dans les jeunesses hitlériennes. Les adolescents doivent devenir l’élite de la nation.

Sans phylactère, Opa est une bande dessinée aux seuls récitatifs de voix-off. Cette belle approche fait de ce livre un album original tant sur le fond que sur la forme.

Si le sujet de la Seconde Guerre mondiale fut maintes fois exploité en bande dessinée, celui des jeunesses hitlériennes beaucoup moins (Hansi de Al Hartley). Cette fois-ci, point de fiction mais la biographie du grand-père de Serena Katt. L’autrice a donc enquêté et fait témoigner les membres de sa famille comme il l’explique en préambule de son récit. Elle raconte le parcours de Günther et lui répond avec ses propres mots.

Le portrait de cette jeunesse formatée, violente et dominatrice à outrance bénéficie d’un dessin sobre, sans effusions spectaculaires. L’autrice met avant tout en lumière, ses personnages.

  • Cher Opa
  • Autrice : Serena Katt
  • Éditeur : Ici même
  • Prix : 24€
  • Parution : 23 août 2019
  • ISBN : 9791032704844

Résumé de l’éditeur : Cher Opa, voici ton histoire. Racontée par nous deux. Sadressant à son grand-père, enrôlé dès lâge de 10 ans dans les Jeunesses hitlériennes, Serena Katt mêle témoignages intimes et archives de la Seconde Guerre mondiale pour interroger lhistoire et en faire entendre les voix dissonantes.

 

The irregular at magic high school

Les éditions Ototo dévoilent le premier volume de The irregular at magic high school, un très bon manga signé Tsuna Kitaumi et Fumino Hayashi.

The irregular at magic high school est fondé sur le roman de Tsutomu Sato et le chara-design de Kana Ishida, paru en 2011 au Japon. Le lecteur suit ainsi les pas de Miyuki Shiba et son frère Tatsuya dans la prestigieuse école de magie.

Après la fin de la Troisième Guerre mondiale en 2095, cet établissement accueille les futurs magiciens, ceux les plus doués et les plus précoces.

Tels les livres de J.K. Rowling – Harry Potter – Tsuna Kitaumi imagine une école, havre de paix, sanctuaire protégé. Les élèves ne savent en rien les dangers qui les menacent. Les magiciens mettent alors tout en œuvre pour trouver la nouvelle énergie.

Avec The irregular at magic high school, le scénariste peut coller avec justesse à la réalité. Si la magie est importante, elle ne tient pas la place centrale de ce premier volume. Cela lui permet de se concentrer sur les personnages et notamment leurs interactions. Ainsi les lecteurs découvrent que les élèves ne sont pas toujours égaux entre eux; les discriminations l’emportent.

  • The irregular at magic high school, volume 1
  • Scénariste : Tsuna Kitaumi
  • Dessinateur : Fumino Hayashi
  • Éditeur : Ototo
  • Prix : 6.99€
  • Parution :  30 août 2019
  • ISBN : 9782377172375

Résumé de l’éditeur : En 2095, trente ans après l’intervention des magiciens qui mirent fin à la Troisième Guerre mondiale, la magie, autrefois fruit des mythes et légendes, est devenue une technologie courante tout comme les pouvoirs qu’elle procure. Tatsuya Shiba et sa jeune sœur Miyuki ont tous deux rejoint la plus prestigieuse de toutes les écoles de magie, mais si l’un est relégué au rang des élèves les moins doués, l’autre est considérée comme un véritable prodige. Alors qu’ils ne rêvent que d’une scolarité sans histoire, les conspirations et les menaces pesant sur l’académie les forceront à agir !

 

Ariadne #1

Les éditions Glénat dévoilent le premier volume de Ariadne, l’empire céleste, un très joli shônen imaginé par Norohiro Yagi.

Dans un petit village campagnard, Lashil rêve de découvrir « la cité volant dans le ciel ». Si pour l’instant, il ne l’observe que dans ses songes, il sent qu’elle existe vraiment.

Alors qu’il devait aider sa famille à récolter les choux du jardin, son père l’autorise à relever les pièges installés dans la forêt. Il tombe alors sur une botte coincée dans l’un de ses six pièges. Elle appartient à une jeune adolescente en apesanteur…

Sans révolutionner le genre, Ariadne est plaisant à la lecture. L’aventure est au rendez-vous de ce premier volume. Le fantastique est au cœur du récit. Rêve, quête insensée, flore et faune luxuriantes, action et combats sont les très bons ingrédients de Ariadne. Tout de suite, Lashil et la mystérieuse jeune fille forment un duo attachant et dont le lecteur perçoit tout le potentiel.

Le trait est sympathique, les décors très riches et le bestiaire intéressant. L’univers est mâtiné de steampunk bien senti.

  • Ariadne, l’empire céleste, volume 1
  • Auteur : Norihiro Yagi
  • Éditeur : Glénat Manga
  • Prix : 6.90€
  • Parution : 3 juillet 2019
  • ISBN : 9782344037317

Résumé de l’éditeur : Le nouveau shônen fantasy par l’auteur de Claymore !Lacile, jeune garçon vivant dans une contrée perdue, rêve de cités volantes… Un beau jour, il rencontre Leana, une jeune fille atteinte d’une maladie étrange : sans ses bottes de fer, elle s’envole dans les airs ! Attaquée par des engins mécaniques, Leana ne tardera pas à révéler son identité : princesse de l’empire céleste Ariadne, elle a fui son pays pour découvrir le monde. Lacile deviendra son Chevalier de l’Azur, chargé de sa protection, puisqu’il cache lui-même un secret hors du commun lui permettant de manier le pouvoir du photon… Norihiro Yagi avait déjà fait preuve de son talent pour créer un univers fantastique très riche, peuplé de monstres et de chimères dans Claymore. Château dans le ciel, animaux fantastiques, technologie ancestrale perdue, guerriers surpuissants, vous découvrirez un monde passionnant au fil des aventures de Lacile et Leana. De manifiques scènes de combat viennent en outre ponctuer ce récit riche en rebondissements. Si vous aimez le shônen et la fantasy, ce manga est pour vous !