Une vie comme un été

L’astrophysique est décidément très à la mode en ce moment. Thomas von Steinacker et Barbara Yelin mettent en scène la vie de Gerda, grande scientifique dans Une vie comme un été chez Delcourt.

Gerdat Wendt est placée en maison de retraite. Cette brillante scientifique commence petit à petit à prendre ses marques dans son nouveau lieu de vie, même si elle s’y perd encore un peu. Appuyée contre son petit déambulateur, la vieille femme arpente l’établissement de long en large, ce qui lui permet de se remémorer les grandes étapes de sa vie, souvent des moments de bonheur dans cette existence si riche. Au fur et à mesure que sa santé décline, ses souvenirs sont plus vivaces…

Les flashbacks intelligents et bien amenés parsèment ce très joli album tendre empli de nostalgie. Sans être tire-larme, il rend hommage à Gerda, femme exemplaire et lettrée. Thomas von Steinacker  livre un récit optimiste et positif alors que l’endroit et le moment (le crépuscule d’une vie) ne sont pas trop propices à cela.

Barbara Yelin (Prix Artémisia en 2015 pour Irmina) réalise de superbes planches à l’aquarelle. L’autrice berlinoise nous enchante avec ses merveilleuses couleurs. La partie graphique est sans conteste le point fort de l’album.

  • Une vie comme un été
  • Scénariste : Thomas von Steinaecker
  • Dessinatrice : Barbara Yelin
  • Éditeur : Delcourt, Hors collection
  • Prix : 15.95€
  • Parution : 29 août 2018
  • IBAN : 9782413010432

Résumé de l’éditeur : Sans aucun pathos, Une vie comme un été retrace la vie de Gerda Wendt, alternant entre ces derniers jours en maison de retraite et les grandes étapes de sa vie : petite fille brillante à l’école, jeune femme passionnée d’astrophysique, scientifique devant faire un choix entre sa carrière et sa vie de couple… Une vie magnifiquement tissée par Barbara Yelin et Thomas von Steinacker.

Pénis de table

Sept hommes sont réunis autour d’une table de ping-pong pour parler sexualité. L’auteur de bandes dessinées Cookie Kalkair a tiré de ces nombreux échanges, un album intitulé Pénis de table : drôle et instructif !

Autour d’une table de ping-pong, sept hommes se réunissent régulièrement tous les mois pour parler sexualité. Il y a là : Charlie 32 ans hétéro, Stéphane 38 ans divorcé pansexuel, Francis 39 en couple bi-curieux, Christophe 26 ans célibataire gay, Damien 34 ans en couple hétéro et Michel 45 ans en couple hétéro.

Ces jeunes hommes dans la force de l’âge (entre 26 et 45 ans) se confient sans retenue et sans filtre sur tous les aspects de leur vie sexuelle : de la masturbation à la performance, en passant par l’orientation sexuelle, le pénis, l’orgasme ou les fantasmes.

Sans se connaître, ils font l’effort de s’écouter, sans jugement – si en fait, il y a en beaucoup ! – mais toujours dans la bonne humeur et dans le rire. Pas simple de se confier sur quelque chose de si intime. Néanmoins, cela semble plus libre lorsque l’on ne connait pas les personnes autour de la table.

Cet album est avant tout là pour tenter de déculpabiliser les hommes concernant leur sexe, leurs envies, leurs fantasmes ou leurs tabous. Après Les 9 derniers mois de ta vie (de petit con), Cookie Kalkair se penche sur le sexe et ses plaisirs, comme une sorte de filiation avec son album précédent qui le mettait en scène en futur papa. Pour Pénis de table, il réussit la prouesse de faire parler des hommes sur leur sexualité. Le panel est riche et bien choisi : les tranches d’âge, l’orientation sexuelle, la timidité ou les beaux-parleurs chez les 7. Avec ces témoignages, il livre aussi des informations scientifique sur le sujet, cela renforce alors son propos.

Les échanges sont souvent délicieux et drôles. La chaleur du propos est rehaussé par une partie graphique moderne et très colorée.

  • Pénis de table
  • Auteur : Cookie Kalkair
  • Editeur : Steinkis
  • Prix : 18€
  • Parution : 29 août 2018
  • IBAN : 9782368462485

Résumé de l’éditeur : « Le sexe est un mystère. On en parle peu. En tout cas pas en détail. Et surtout pas nous, les hommes » Partant de ce constat, Cookie Kalkair organise des tables rondes avec 6 compères. Pénis de table, c’est donc une discussion libre, sans jugement ni tabous entre 7 hommes aux sexualités diverses. Masturbation, orgasme, performance, sentiments, fantasmes, ces hommes vont se dire ce qu’ils n’avaient dit à personne, apprendre des autres et en apprendre sur eux-mêmes. Souvent drôle, parfois cru, toujours documenté et jamais salace, Pénis de table secoue les dogmes et explore une nouvelle image de l’homme. À l’heure où la sexualité féminine est beaucoup questionnée, Cookie Kalkair libère la parole masculine… qui en avait bien besoin !

 

Feya, tome 2

Alors qu’elle semblait être la dernière humaine sur Terre, Feya découvre les plans diaboliques du Doc Bot : la création d’un nouvel humain. Marc Lataste achève les aventures de Feya dans ce deuxième volume nerveux et drôle chez Vide Cocagne.

Doc Bot a des remords, il s’en veut pour avoir mis Feya en porte-à-faux. Il décide alors de lui venir en aide – comme un ami – afin qu’elle maîtrise mieux ses pouvoirs. Il faut dire que jusqu’à présent, la jeune fille n’arrivait pas à les contrôler et arrivaient toujours pendant ses excès de colère. Doc Bot poursuit néanmoins ses recherches sur Eve, robot androïde…

Comme il nous l’avait confié lors de notre entretien à la sortie du volume 1, Marc Lataste rêvait depuis longtemps de réaliser un manga jeunesse grand public et de vouloir mettre en avant une héroïne dans un monde de science-fiction; seule humaine parmi les être fantastiques de la Terre. Ce joyau est « un être métissé : elle maîtrise la magie, les machines et c’est une humaine », nous expliquait-il sur la personnalité de Feya. Il voulait avant tout une fille – c’est rare en BD – et surtout de couleur, parce qu’il a peu de héros de la diversité dans la BD franco-belge.

En créant un univers avec un bestiaire étonnant et original mais aussi une quête initiatique, l’auteur de Professeur Infini le savait : il allait attirer les jeunes lecteurs. L’action et la magie sont au cœur de cette très belle série. Ajouter à cela, un sous-texte autour de la nature mais aussi les rapports entre les Humains et les Robots et l’on obtient une série très accrocheuse. Enfin, Marc Lataste adjoint à Feya, un frère qui s’appelle Aban !

Les références sont nombreuses dans Feya. Côté manga, on pense à AstroBoy de Tezuka, Dragon Ball, mais aussi côté cinéma, à Wall.E, La planète des Singes et même Star Wars. Le côté carton humoristique ressemblant plus aux aventures de Donald de Disney.

Si vous voulez faire plaisir à des enfants à partir de 8 ans, foncez chez votre libraire acheter les deux volumes de Feya, qui forment une aventure chaleureuse et captivante !

  • Feya, volume 2
  • Auteur : Marc Lataste
  • Editeur : Vide Cocagne
  • Prix : 14€
  • Parution : 21 août 2018
  • IBAN : 9782344023495

Résumé de l’éditeur : A la fin du premier tome (paru en mars 2018), nous avions laissé Feya avec un bien lourd secret : elle n’était qu’un être de synthèse parmi d’autres, construits par l’étrange Doc Bot, dernier véritable humain sur Terre. Marc Lataste poursuit son aventure pleine de fantaisie, de bagarres incroyables, entre magie, nature et technologie ! Cette fois-ci, nous ferons la rencontre d’Aban, le frère de Feya, d’un étrange et terrible robot et de bien d’autres visiteurs extra-terrestres… La série est avant tout à destination des enfants, conseillée à partir de 8 ans (même si tous s’y retrouvent !). À travers une aventure fun et revigorante, véritable hommage aux mangas de sa jeunesse, l’auteur continue de brasser des thèmes aussi riches que le métissage, les questions d’environnement, l’opposition Nature versus Technologie, mais aussi des thèmes plus humains comme l’amitié et la fraternité. Sans que jamais ces interrogations prennent le dessus sur l’aventure avec un grand A.

Le labyrinthe de Kamilée

Passionnant album sur le handicap, la surdité et le rejet, Le labyrinthe de Kamilée est signé Kati Kovacs chez Rackham.

A l’âge de 5 ans et alors que jusque là elle n’avait eu aucun problème physique, Kamilée devient sourde. C’est une maladie infantile qui lui fait perdre l’ouïe. D’un seul coup, le silence ! Étonnamment ses oreilles ont doublé de volume. Malgré une conduit plus grand, elle n’entend plus rien.

Autour d’elle, tout le personnel médical gesticule mais elle ne comprend rien. Elle est rejetée par ses parents et son seul lieu protecteur est la boutique d’oiseaux de son grand-père. Les animaux l’apaisent et avec le vieil homme se noue une très belle relation : ils s’inventent un langage, compréhensible que d’eux…

Découverte en France par les deux excellents albums édités par Rackham, Qui a peur d’Emad Ellieiv ? et Les jumelles Delta, Kati Kovacs est de retour avec un récit fort, tendre et passionnant Le labyrinthe de Kamilée. L’autrice finlandaise lauréate du prestigieux Prix d’état des Beaux-Arts de son pays en 1999 (la première femme à la recevoir) dévoile le quotidien de Kamilée entre rencontres improbables – elle livre les oiseaux aux clients – rejet de ses parents et amour de son grand-père. Si l’ambiance n’est pas toujours au beau-fixe chez la jeune adolescente – les non-dits et secrets sont nombreux –  celle dans la boutique semble hors du temps et chaleureux.

Kati Kovacs livre donc un récit sur le handicap mais aussi sur la fonction langagière. Si l’écrit dans nos sociétés contemporaines occidentales est omniprésente, l’oral joue toujours un rôle de communication et d’émancipation important.

Le trait en noir et blanc de Kati Kovacs apporte aussi son lot d’humour. L’expressivité du corps et du visage de Kamilée permettent de voir tout la rage en elle.

Le labyrinthe de Kamilée : un très joli album tendre et bienveillant sur une jeune adolescente sourde. On recommande chaudement !

  • Le labyrinthe de Kamilée
  • Autrice : Kati Kovacs
  • Editeur : Rackham
  • Prix : 17€
  • Parution : 19 septembre 2018
  • IBAN : 9782878272253

Résumé de l’éditeur : Suite à une maladie infantile, Kamilée souffre de surdité. Délaissée par des parents empêtrés dans leurs soucis personnels et incapables de s’occuper d’elle, la petite fille trouve refuge auprès de son grand-père. Au fil du temps, ils développent entre eux un langage de signes particulier qui leur permet de communiquer par le geste, au-delà du handicap. Devenue adolescente, Kamilée est désormais le bras-droit de son grand-père qui tient une boutique d’oiseaux. Chargée des livraisons, elle part à la rencontre de drôles de clients, comme le mystérieux Ruben, passionné d’oiseaux des marais, et Madame Flora, à qui elle apporte régulièrement une pâtisserie au nom évocateur, le « plaisir pénétrant ». Telle Ariane en son labyrinthe, progressant d’énigmes en énigmes au fil de leurs confidences, Kamilée renoue le fil d’une relation étroite qui unit son grand-père à ses deux clients, jusqu’à faire une découverte qui changera à jamais le cours de sa propre existence. À travers une fable des temps modernes, Kati Kovács explore avec légèreté et humour toute la complexité des relations humaines. Attachants, hauts en couleurs mais aussi fragiles et broyés par des drames intimes, les personnages que la dessinatrice finlandaise dépeint incarnent des chemins de vies brisées. Mais si leur passé témoigne d’une plongée dans un dédale, avec ses parts d’ombre et de secrets inavouables, l’issue se révèlera pour tous salvatrice.

@ellie, tome 1

Ichimura tient le twitter Ellie folle d’amour où elle livre ses sentiments de lycéenne. Ce réseau social va la rapprocher de Omi, l’un des plus beaux garçons du bahut. @ellie raconte ce rapprochement, un petit shôjo sans prétention de Fujimomo.

Le twitter de Ichimura « Ellie folle d’amour » commence à être un peu suivi. La jeune lycéenne y  livre ses impressions sur son quotidien et surtout ses relations avec les garçons.

Elle surprend une conversation entre un professeur et Omi, un élève. Elle pense à tord qu’ils sont en couple. Cette maladresse ainsi que les twitts de Ichimura permettent à son camarade de jouer sa carte de séducteur sur elle; mais cela ne prend pas…

Petit shôjo sympathique, léger et drôle, @ellie plait par son côté moderne (twitter) et son ambiance plutôt joyeuse. La mangaka Fujimomo, dont c’est la première série publiée, dévoile un premier volet prometteur entre attirance et répulsion, entre malaises et romance.

Derrière son écran, il est toujours plus facile de se livrer, surtout si l’on est timide. Qui se cache derrière le pseudo @ellie, la vraie Ichimura ou une personnage qu’elle se crée ?

Les dessins de Fujimomo sont doux et élégants. @ellie : une belle romance lycéenne 2.0 à l’ère de twitter !

  • @ellie, volume 1
  • Autrice : Fujimomo
  • Editeur : Kana
  • Prix : 5.45€
  • Parution : 31 août 2018
  • IBAN : 9782505072584

Résumé de l’éditeur : Eriko est une lycéenne discrète que l’on ne remarque pas. Son seul plaisir est d’admirer Akira Ômi, un beau jeune homme plein de fraîcheur, et de tweeter ses fantasmes quotidiens sur Internet sous le pseudo « Ellie ». Mais, un jour, elle découvre par hasard la vraie nature d’Ômi. Et ce dernier prend connaissance des tweets embarrassants d’Ellie…!!

Les trois fantômes de Tesla, tome 2

Le corps de Nikola Tesla est découvert dans l’appartement à côté de celui de Travis, qui le connaissait bien. Les enquêteurs tentent alors de l’interroger pour en savoir un peu plus sur l’inventeur. Deuxième excellent volume de la série de Guilhem et Marazano, Les trois fantômes de Tesla.

Le jeune Travis a une relation particulière avec Nikola Tesla, le célèbre inventeur qui s’était installé dans un appartement voisin du sien pour y terminer sa vie tranquillement. Souvent calfeutré chez lui, Tesla n’était plus dans le circuit scientifique. Alors que l’on retrouve son corps inanimé chez lui, Travis est effrayé : Tesla continue de communiquer avec lui et seulement lui. Il lui parle dans sa tête. Le scientifique est persuadé que Edison, son rival, vit encore.

Il demande alors à son jeune confident de se rendre dans ses anciens bureaux afin de vérifier si ses documents de recherches sont en sécurité. Il lui explique même que Edison continue de vivre dans le corps d’un autre. Mieux, il lui demande de rencontrer Huxley, Orwell et Wells pourtant décédés depuis quelques années…

Après un premier volume dont nous vous disions tout le bien, voici la suite toujours aussi prenante des Trois fantômes de Tesla. Entre uchronie, steam-punk et aventure, le récit de Richard Marazano a tout pour plaire ! L’auteur de Poum a une idée (Eidola) multiplie les intrigues, pour muscler son histoire et emporte son lectorat avec lui dans cet univers riche et passionnant. Travis est bouleversé par sa relation télépathique avec Tesla, Edison joue les malfrats et les Japonais décident d’envahir d’autres pays à l’aide de robots géants. Et l’on est même étonné que le sort de la Terre soit entre les mains d’un jeune garçon.

L’action et les rebondissements s’enchaînent dans un deuxième volet qui ne laisse aucun répit aux lecteurs. Richard Marazano lorgne vers de nombreux genres et multiplie les hommages aux grands auteurs : Jules Verne, EP Jacobs ou HG Wells.

Comme pour le tome 1, nous sommes impressionnés par la partie graphique de Guilhem Bec. Le style réaliste pour les personnages lui va comme un gant. Les décors, les objets volants, les masques des personnages sont fabuleux. Une mention spéciale pour l’apparence de Edison, un régal !

  • Les trois fantômes de Tesla, tome 2/3 : La conjuration des humains véritables
  • Scénariste : Richard Marazano
  • Dessinateur : Guilhem
  • Éditeur : Le Lombard
  • Prix : 13.99€
  • Parution : 24 août 2018
  • IBAN : 9782803636631

Résumé de l’éditeur : Rumeurs de débarquement de sous-marins allemands sur la côte est… Mystérieuses apparitions, et disparitions, sur les bords de l’East River… Mise sous tutelle des laboratoires d’Edison par le FBI… Expérimentations de terribles armes secrètes par les forces japonaises dans le Pacifique… Pour celui qui sait voir au-delà des apparences de calme trompeur, tout démontre que New York sera bientôt plongée au cœur des événements qui ravagent aujourd’hui le reste du monde… Et nous sommes toujours sans nouvelles de Nikola Tesla, probablement le seul savant dont l’originalité et les inventions géniales sont susceptibles de nous fournir une aide décisive dans cette guerre destructrice ! New York, un été 1942…Une enquête de T.S. Billing, notre reporter du Daily Worker. Au même moment, le jeune Travis emménage avec sa mère dans un hôtel meublé de Manhattan. Il ne sait pas encore que son énigmatique voisin de palier va l’entraîner dans une aventure aux ramifications scientifiques terribles et galvanisantes…

Communistes

Pascal Thivillon – auteur de BD – raconte en dessin sa jeunesse dans un quartier populaire de la banlieue de Lyon dans Communistes, un joli album nostalgique et tendre.

Villeurbanne, années 70. Pascal vit dans une HLM de cette ville avec ses parents et Alain, son frère aîné de un an et demi. Sa maman est institutrice et son père, serrurier. Tout semble aller pour le mieux dans ce quartier populaire, la vie est douce, l’enfance paisible et insouciante.

Ses parents connaissent beaucoup de monde puisqu’ils font partis de la cellule du Parti Communiste du quartier. Ils prônent l’équité et la justice sociale. Manifestations, tractages et ventes de l’Huma sont le quotidien de la famille Thivillon

Très joli récit autobiographique, Communistes est doux, tendre et teinté d’une belle nostalgie pas du tout larmoyante.

Le lecteur plonge avec délice dans le quotidien de cette famille modeste au grand cœur où l’entraide est au centre de leur vie. Ce temps révolu des années 70, juste après la vague de libertés qui a soufflé en Mai 68, où la notion de prochain était une valeur forte. Loin du dogme  communiste orthodoxe prôné par Moscou, l’on suit des personnages dont le communisme de « quartier » est vraiment proche du peuple.

Cette camaraderie est chaleureuse et bienveillante, alors que la collectivité doit primer sur l’individu, ici c’est souvent l’inverse même si les combats sont collectifs.

Communistes : un album qui donne chaud au cœur, tendre et bienveillant !

  • Communistes
  • Auteur : Pascal Thivillon
  • Editeur : Glénat, collection 1 000 feuilles
  • Prix : 15€
  • Parution : 29 août 2018
  • IBAN : 9782344023495

Résumé de l’éditeur : Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. Dans les années 1970, Pascal grandit au sein d’une famille de militants communistes. Sensibilisé très tôt par ses parents à l’idée de justice sociale, il vit de l’intérieur tout ce qui fait l’essence de la lutte : les manifs, les distributions de tracts, les assemblées générales, le collage d’affiches sauvages, la fête, Pif et l’espoir des lendemains qui chantent. Le communisme, c’est tout cela, et bien plus encore ! De son regard naïf et innocent, il dresse ainsi un inventaire de ces obstinations, de ces rêves, de ce ridicule parfois, de ce dogmatisme souvent, mais aussi de cette réelle camaraderie, de cette générosité débordante et de cet enthousiasme aveugle, écrivant le récit d’une lutte aussi farouche que belle et joyeuse. Pascal Thivillon nous livre le récit autobiographique de ses chroniques au sein d’une famille communiste dans les années 1970. De ses souvenirs, il offre le témoignage tendrement nostalgique d’une époque vue à travers le prisme de la jeunesse. Un album léger, drôle et touchant, tout sauf militant.

Qui craint le Grand méchant homme ?

Les éditions Eidola dévoilent une nouvelle thématique pour un album jeunesse dans Qui craint le Grand méchant homme ?, un joli petit récit de Frédérique Caillon-Cristofani, Sophie Hérout et Julie Gore.

Zones des Tanières Aménagées. C’est le lieu de vie des loups, un endroit où habitent Pierre et sa famille. Au-delà, il ne faut pas y pénétrer, c’est le territoire des Hommes, terrifiant et mystérieux. Un jour, le Grand méchant homme se dresse devant Pierre et cela lui fait très peur ! Pris de panique, le louveteau est recueilli par Maryvonne, la vache…

Après l’anarchie (Poum a une idée de Richard Marazano, Angélique Cesano et Benjamin Basso), la collection thématique jeunesse de Eidola se penche sur la peur à travers le récit de Pierre, un loup terrorisé par la vue du Grand méchant homme. Normal d’avoir peur des Hommes, ce sont les seuls prédateurs des loups !

Pierre pense voir un homme et se retrouve en bonne compagnie, celle de Maryvonne et de ses amis les animaux : un crocodile et un solénodon. Cette histoire glisse alors vers le loufoque avec les nouveaux amis du louveteau.

Comment dégonfler une peur bleue des Hommes ? Voilà le but de ce très joli album jeunesse. C’est tendre, ça fait frissonner, c’est très drôle et c’est très joliment dessiné par Sophie Hérout.

  • Qui craint le Grand méchant homme ?
  • Scénariste : Frédérique Caillon-Cristofani
  • Dessinatrice : Sophie Hérout
  • Dessins supplémentaires : Julie Gore
  • Editeur : Eidola
  • Prix : 10€
  • Parution : 24 août 2018
  • IBAN : 979-1090093232

Résumé de l’éditeur : Pierre, le jeune loup, vit dans la ZTA, la Zone des Tanières Aménagées. Dans cette zone on craint les hommes et les loups ont érigé un mur pour se protéger d’eux. Cependant, un soir, Pierre croit voir un de ces hommes et, pris de panique, s’enfuit en franchissant le mur d’enceinte. Dans sa fuite il rencontre Maryvonne la vache, un crocodile et un solénodon, venus de pays lointains. Arriveront-ils à convaincre Pierre que Le grand méchant homme n’existe pas et à le débarrasser de sa peur ?

 

Les cavaliers de l’Apocadispe, tome 1

Prépublié dans le magazine Spirou et signé Libon, Les cavaliers de l’Apocadispe est une série très attendue par les lecteurs de la revue. Aujourd’hui, les éditions Dupuis compilent les aventures du trio décalé en album.

C’est le jour de la rentrée. Deux nouveaux élèves rejoignent la classe de M. Bentac. Petit koala à la mine d’ange, Ludo envoie une gomme sur le professeur. Devenu un vrai héros, il se fait deux amis oiseaux, notamment Olivier. Collés pour leur méfait, ils s’évadent et trouvent ce qui deviendra leur quartier général. Ils prennent alors le nom de Cavaliers de l’Apocadispe et enchainent bêtises sur bourdes…

Pas uniquement pour les jeunes lecteurs, Les cavaliers de l’Apocadispe pourra aussi faire rire les plus âgés. Le trio animalier imaginé par Libon est complétement crétin et c’est ça qui est bon ! Depuis 10 ans, les trois animaux font les beaux jours du journal de Spirou, tout le monde attend avec impatience leurs aventures folles et décalées. Il aura donc fallu attendre tout ce temps pour connaître un album. Les lecteurs plébiscitent la série (voir le sticker collé sur l’album avec une citation d’un lecteur – tous différents).

Leur repaire est même un lieu désaffecté avec des bidons toxiques, tout est fait pour faire rire le public, y compris le nom qu’ils vont choisir pour leur bande : les cavaliers de l’apocadispe, erreur parce qu’ils n’arrivent pas à prononcer la bonne expression.

Construite par des mini-récits, la bande dessinée de Libon (Animal lecteur avec Salma) mise aussi sur l’humour par le dessin. Son trait est joyeux et décalé.

Les cavaliers de l’apocadispe : un recueil d’histoires déjantées et drôles !

  • Les cavaliers de l’Apocadispe maîtrisent la situation
  • Auteur : Libon
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 12.50€
  • Parution : 17 août 2018
  • IBAN : 9791034730391

Résumé de l’éditeur : Trois cavaliers sans peur (sauf pour un) et sans reproche (sauf pour le même) partageant le même objectif : s’amuser le plus possible en se faisant gronder le moins possible. Et pour cela, ils peuvent compter sur leur imagination, leur détermination et une bonne part de malchance ! Aucun commun des mortels ne survivrait longtemps dans les aventures des cavaliers de l’Apocadispe qui se prennent régulièrement des gamelles mémorables ! Ça commence par un simple cours en classe, une visite au musée, une balade en forêt ou un voyage en car… et tout devient très vite hors contrôle ! Longtemps réclamée par les lecteurs du Journal Spirou, voici enfin la première compilation de récits courts où nos trois cavaliers ne maîtrisent ab-so-lu-ment pas la situation… et où on en redemande !

Le fil de l’Histoire raconté par Ariane et Nino : L’or noir & La grande muraille de Chine

Sylvain Savoia et Fabrice Erre continuent leur exploration de l’Histoire avec deux nouveaux mini-albums : L’or noir & La grande muraille de Chine, dans la collection Le fil de l’histoire raconté par Ariane et Nino.

Quelle bonne idée ont eu les éditions Dupuis de créer une collection autour de l’Histoire pour le jeune lectorat ! En la confiant à Fabrice Erre (docteur en Histoire, professeur d’histoire et géographie, mais aussi auteur de Bandes dessinées) ils ont eu raison : qualité de la narration et des faits historiques. La collection compte actuellement 11 volumes (Dinosaures, Vikings, Gladiateurs, Croisades, Louis XIV, Pyramide de Khéops, Guerre des tranchées, Einstein ou Les gaulois).

A chaque fois, Fabrice Erre (Mars avec Fabcaro) démarre son récit de la même manière : une situation se déroulant de nos jours avec comme héros permanents Nino et Ariane. Cette dernière est le puits de science, celle qui apporte les faits historiques, tandis que son petit frère joue le rôle de Candide. En dévoilant les moments importants, les deux enfants se trouvent projetés dans le passé, sur les lieux où se déroulent les séquences historiques. Ils n’interfèrent en rien sur les faits, ne sont pas vus par les acteurs du moment, ils sont là pour raconter. A la fin de chaque opus, le lecteur trouve une biographie express des personnages historiques de l’album, des textes qui mettent en perspective la thématique et une frise chronologique.

Pour accompagner le professeur-auteur, le dessin a été confié à Sylvain Savoia. Son trait rond est idéal pour restituer l’ambiance chaleureuse des albums. Lui ausssi connait bien l’Histoire pour avoir réalisé l’excellent Marzi avec Marzena Sowa, ainsi que le passionnant Les oubliés de Tromelin ou encore Henri Cartier-Bresson, Allemagne 1945 (avec JD Morvan).

Voici donc les deux nouveautés :

  • La grande muraille de Chine, les remparts d’un empire. Alors qu’ils jouent au frisbee, Ariane et Nino l’envoient de l’autre côté de la haie, chez le voisin. Par cette muraille verte, l’aînée peut raconter la naissance et la construction de la Grande muraille de Chine, mais forcément aussi de l’histoire de l’Empire du milieu…
  • L’or noir, la conquête du pétrole. Source d’énergie importante de nos jours, il aura fallu attendre la moitié du XIXe siècle pour connaître une première exploitation du pétrole. L’album s’ouvre sur les explications d’Ariane sur la composition chimique et organique du pétrole. Le lecteur découvre alors l’essor et la prospérité de certains avec l’or noir…

Le fil de l’Histoire raconté par Arianne et Nino : une superbe collection autour de l’Histoire, juste, intelligente et accrocheuse pour les jeunes lecteurs. Une excellent initiative !

  • Le fil de l’Histoire raconté par Ariane et Nino : La grande muraille de Chine
  • Scénariste : Fabrice Erre
  • Dessinateur : Sylvain Savoia
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 5.90€
  • Parution : 17 août 2018
  • IBAN : 978-2390340133

Résumé de l’éditeur : C’est la plus longue construction humaine au monde : plus de 6 700 kilomètres répartis du nord-est de la Chine au désert de Gobi ! S’élevant jusqu’à 17 mètres de hauteur pour près de 7 mètres de largeur, ce monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco fut construit, détruit et reconstruit durant des siècles. Et il n’est pas avare en anecdotes et secrets…

S’inviter dans l’Histoire pour en raconter les grands moments incontournables, voilà le parti pris d’Ariane et Nino. Avec humour et pédagogie, les jeunes lecteurs en apprendront autant que leurs aînés !

  • Le fil de l’Histoire raconté par Ariane et Nino : L’or noir
  • Scénariste : Fabrice Erre
  • Dessinateur : Sylvain Savoia
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 5.90€
  • Parution : 17 août 2018
  • IBAN : 978-2390340058

Résumé de l’éditeur : Utilisé depuis l’Antiquité, le pétrole est aujourd’hui la source d’énergie la plus répandue et la plus exploitée de par le monde. Pour les carburants, matériaux, mais aussi engrais et cosmétiques, il est l’objet d’une consommation mondiale et engendre profits et disparités.
Mais connaissez-vous vraiment tous les secrets de « l’or noir » ?

S’inviter dans l’Histoire pour en raconter les grands moments incontournables, voilà le parti pris d’Ariane et Nino. Avec humour et pédagogie, les jeunes lecteurs en apprendront autant que leurs aînés !

Camel Joe

Pour soutenir les femmes harcelées, Constance réalise des strips de bande dessinée. Son héroïne Camel Joe vient aux secours des victimes. Claire Duplan imagine la vie de l’autrice dans Camel Joe, un superbe album aux éditions Rue de l’échiquier.

Bienveillante et très engagée pour la cause des femmes, Constance tente de redonner du baume au cœur à toutes celles qui sont harcelées au quotidien en réalisant des planches de bande dessinée. Son héroïne Camel Joe – niqueuse de patriarcat – vient à la rescousse de toutes ces femmes subissant les moqueries, les remarques déplacées, les attouchements voire la violence. Agile comme un chat, et grâce à son legging léopard porte-bonheur, elle rabat le caquet à bons nombres d’hommes malintentionnés.

Dans sa vie, Constance est plus calme que Camel Joe. Effacée, elle a du mal à envoyer des punchlines quand cela le nécessite, voire se défendre quand elle est agressée. Elle peut néanmoins compter sur le soutien de son amie lesbienne…

Véritable manifeste drôle et intelligent, Camel Joe est l’album féministe de cette rentrée littéraire. Préfacé par Pénélope Bagieu (autrice de l’excellente série Culottées), cet album met en lumière les agressions verbales ou physiques subies par de nombreuses femmes dans leur quotidien. N’oublions d’ailleurs pas ce chiffre effrayant d’une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint en France. Un combat long, fastidieux et qu’il faut soutenir avec la plus grande des énergies.

Claire Duplan, dont c’est le premier album, imagine ainsi la vie d’une autrice de bande dessinée, Constance (y aurait-il une part d’autobiographie ?) harcelée aussi et qui imagine à son tour Camel Joe, féministe de combat. Sans être moraliste, son récit est avant tout très drôle. Très actuel après la libération de la parole des femmes #metoo, cette lutte ne concerne pas uniquement les femmes. Il concerne la société entière, les hommes mais aussi les enfants. C’est petit que l’on peut facilement faire passer des messages d’égalité.

Camel Joe : un album qui sonne juste, une bande dessinée anti-macho de premier ordre !

  • Camel Joe
  • Autrice : Claire Duplan
  • Editeur : Rue de l’Echiquier
  • Prix : 16.50€
  • Parution : 6 septembre 2018
  • IBAN : 9782374251240

Résumé de l’éditeur : Jeune illustratrice d’aujourd’hui, Constance se venge des mille et une agressions quotidiennement subies par les femmes dans une bande dessinée de son cru, intitulée Camel Joe, qui célèbre la vie trépidante d’une justicière anti-macho. Une forme de défoulement qui pourrait se concrétiser par une publication professionnelle… Mais encore faudrait-il que la jeune femme, parfois traversée par le doute, ose s’affirmer davantage. Heureusement, il y a sa bande de copines, son petit ami, les concerts de Worst Coast, son groupe préféré, sans oublier Camel Joe elle-même : qui sait si cette bombe de papier n’existe pas pour de vrai ? Du bon usage des leggings, du camel toe, du sang menstruel et des emportements contre tous les relous… Gentiment provocatrice, allègrement féroce et limite punk, Claire Duplan possède un style et un ton qui n’appartiennent qu’à elle, débordant d’humour et d’énergie. Autant dire que le machisme patriarcal n’a qu’à bien se tenir : Claire Duplan est en ville… et ça va saigner !

Dr Stone tome 2 : après l’âge de pierre…

Notre avis : La saga Dr Stone roule et amasse beaucoup de mousse dans ce deuxième tome haut en couleur.

Lors du premier tome, on apprend que Senku, lycéen surdoué, vient de passer 3700 ans dans la pierre, comme l’ensemble de l’humanité. Miraculeusement, il parvient à se réveiller, et a reprendre forme humaine. Sauvant d’abord son meilleur ami Taiju, les deux compères commencent à reconstruire une civilisation et à fabriquer le remède pour faire venir d’autres humains.

Parmi les premiers qu’ils choisissent se trouve Tsukasa, un lycéen extrêmement fort. Mais celui-ci n’a pas le même désir de reconstruction de l’humanité. Pire encore, il se donne le droit de vie ou de mort sur les statues qui contiennent leurs pairs. Senku et Taiju vont tout faire pour l’arrêter, allant même jusqu’à évoluer de l’âge de pierre à celui de fer pour construire des armes…

L’évolution de la race humaine en quelques semaines grâce au savoir de Senku et à la force de Taiju, il ne manque plus qu’un petit soupçon de surprise à découvrir au fil des pages de ce manga édité aux éditions Glénat.

  • Dr Stone tome 2
  • Scénariste : Riichiro Inagaki
  • Dessinateur : Boichi
  • Editeur : Glénat
  • Parution : 4 juillet 2018
  • Prix : 6,90 €
  • ISBN : 9782344028049

Résumé de l’éditeur : Arrivés dans la région de Hakone, Senku, Taiju et Yuzuriha s’empressent de fabriquer de la poudre à canon. Mais une colonne de fumée s’élève soudain dans le lointain, preuve de l’existence d’autres humains. Senku, conscient des risques que cela implique, décide de répondre à ces signaux de fumée.
Tsukasa, qui a pris Senku en chasse, gagne quant à lui du terrain, prêt à tout pour empêcher la fabrication de la poudre.
Nos héros se retrouvent alors dans une situation qui paraît sans issue…