Biscoto numéro 50

Notre avis : 50, c’est déjà le 50e numéro du journal jeunesse Biscoto ! Un anniversaire en grande pompe pour le journal plus fort que costaud !

Lancé en 2013, Biscoto fête déjà son 50e numéro. Que de chemin parcouru pour ce journal format tabloïd de très grande qualité ! Comme nous vous l’avions présenté en février, Biscoto a eu le grand honneur de recevoir le Fauve de la BD alternative le mois précédent, qui récompensait le travail éditorial de grande valeur.

Pour ce numéro anniversaire, les jeunes lecteurs peuvent retrouver entre autre :

  • une couverture de Eloïse Rey, l’illustratrice-graphiste déjà présente dans le numéro de janvier sur le carnaval
  • un édito de 3 planches signé Cantou. Un homme présente « l’entreprise » Biscoto.
  • Les jolis questionnaires du Professeur Malone, testologue : un test pour savoir si tu es musclé.
  • Catherine Staebler et Aiphix qui présentent les muscles les plus importants du corps humains (muscles automatiques, d’action ou posturaux)
  • Une grande illustration centrale de Meteignier
  • La vie de Gertrude Ederle par Benoît Preteseille, championne de natation sourde à cause d’une maladie infantile
  • Un extrait de l’excellentissime Petit Nicolas de Goscinny et Sempé illustré par Guillaume Chauchat
  • La suite de Des vacances très spatiales, une histoire longue de Elizabeth Hollevillle (ici le 10e épisode)
  • Un tuto de Catherine Staebler pour construire une catapulte
  • La 4e de couverture rassemblant des strips de Lily et Georges-Henri Coin-Coin de Wens, Juléjim & Kikéfluc de Elodie Shanta mais aussi Compagnie musclée de Cléry et Une aventure musclée de Boin-Boin et Grabuge signée Géraudie

Encore du bon et de l’excellent pour ce 50e numéro. Vivement le 100e !!!

  • Biscoto, numéro 50 : C’est musclé !
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur : Biscoto
  • Prix : 4€
  • Parution : juin 2017

Résumé de l’éditeur : C’est l’anniversaire de Biscoto !!! Et oui, déjà 50 numéros ! Pour l’occasion, on vous a concocté un numéro plein de surprises, un numéro prêt à gravir des montagnes, un numéro qui a la gagne  !!! Avec une couverture haute en couleur d’Éloïse Rey ! Et dans ce numéro anniversaire on retrouve : Aurélien Cantou, Cléry Dubourg, Alexandre Géraudie, Elizabeth Holleville, Léo Louis-Honoré, la famille Jarry-Augereau, Vincent Malone, Alice Meteignier, Sonia Paoloni, Benoît Preteseille, Seream, Elosterv, Catherine Staebler, Julie Staebler, Isaac Wens !

 

 

Manuel de la piraterie

Notre avis : Les éditions Hachette Heroes proposent le Manuel de la piraterie pour tous les grands fans de la série de films Pirates des Caraïbes.

Construit de la même manière que le Manuel des droïdes ou le Manuel du stormtrooper, le Manuel de la piraterie est un livre-jeu très sympathique (codages, quiz, différences…).

  • Partie 1 : Avant le départ. Différents jeux pour découvrir la culture pirate (vêtements, le crâne, les mots interdits, le code des pirates ou la confrérie), le navire (les couleurs à hisser, les bons termes ou l’équipage), la vie à bord (le mal de mer, la nourriture, les dés ou le rhum).
  • Partie 2 : Partir en mer. Les lecteurs découvrent la Navigation et orientation (longitude, latitude, boussole, le cap, les îles ou le kraken), les combats ou les pourparlers (la baille, les expressions des pirates, corsaires, boulets de canon ou la Compagnie des Indes), la Chasse au trésor (l’île au trésor, joyaux aztèques, la carte du bout du monde ou la fontaine de jouvence).
  • Partie 3 : Devenir une légende. A partir de jeux, les lecteurs peuvent découvrir ce qu’est être Un bon capitaine (devenir capitaine, les chatiments, le partage du butin), les Pirates légendaires (les noms, les tatouages, le mythe de Barbe-Noire) et la Légende des légendes (le surnom, les Armes ou le dessin de son pavillon).

Encore une fois, un manuel très agréable, drôle et plein de malice !

  • Manuel de la piraterie
  • Disney – Pirates des Caraïbes
  • Editeur : Hachette Heroes
  • Prix : 12.90€
  • Parution : 07 juin 2017
  • ISBN : 9782016254868

Résumé de l’éditeur : Rejoignez l’équipée des pirates, corsaires et autres flibustiers et devenez un véritable capitaine, prêt à découvrir les plus fabuleux trésors.

Répondez aux quiz, résolvez les énigmes, identifiez les navires et les symboles pirates…
100 exercices pour connaître la culture pirate, commander vos moussaillons et vous préparer à devenir le pirate du siècle.

Le premier manuel à destination des futurs pirates de tous les océans !

Astaroth et Bernadette

Notre avis : La pauvre Bernadette est sous l’emprise de Astaroth, le démon. Coax et Ensis dévoilent le récit très érotique de Astaroth et Bernadette aux éditions Dynamite.

1569, près de Bolzano en Italie. Bernadette est la fille de Menocchio. Elle doit rester à la maison enchainée depuis qu’elle a eu affaire à Astaroth, le mauvais génie. Son père l’enferme toute la journée afin qu’elle ne soit pas tentée. Mais le lutin malin a plus d’un tour dans son sac : il passe sous sa robe et la pauvre jeune fille est émoustillée. Elle ne peut résister ainsi et utilise son demi-frère endormi comme objet sexuel.

Passent alors non loin de là, six hommes qui voyant la scène, décident d’en profiter aussi. Menocchio arrive et les chasse. Il déshabille sa fille et la jette dans la porcherie…

Coax et Ensis n’y vont pas de main morte envers Bernadette, pauvre femme ingénue. En choisissant le Moyen-Age comme toile de fond, ils utilisent tous les châtiments corporels possibles à l’époque : fouet ou pilori. Les Hommes ne sont pas montrés sous leur meilleur jour puisqu’ils ne réfléchissent qu’avec leur entrejambe et ne semblent pas des plus futés. Les scènes de sexe sont très explicites et trash. Le jeu entre Bernadette et Astaroth est très mutin et malicieux.

Plutôt moderne et tout en rondeur, le trait des auteurs conviendra parfaitement aux amateurs du genre érotique – pornographique.

  • Astaroth et Bernadette
  • Auteurs : Coax et Ensis
  • Editeur : Dynamite
  • Prix : 9€
  • Parution : 16 février 2017
  • ISBN : 9782362341533

Résumé de l’éditeur : Une belle et innocente jeune femme destinée à subir de cruels tourments… mais aussi d’intenses plaisirs. Un démon minuscule, pervers et bavard… qui pense toujours à la même chose. Des châtiments, des tentations, de la sueur… la Renaissance n’a jamais été si sexuellement délirante ! Une oeuvre jaillie de la main de Coax, dessinateur espagnol ayant longtemps officié dans la fameuse revue Kiss Comix, et du cerveau du scénariste Ioannes Ensis.

Lili Pirouli : enfin les vacances

Notre avis : Petite héroïne espiègle et amusante, Lili Pirouli est le coup de cœur de la rédaction Comixtrip. Animée par Nancy Guibert et Armelle Modéré, elle va de nouveau vivre des aventures folles car c’est Enfin les vacances !

Ce petit recueil est composé huit courts-récits :

  • A la glace, à la glace ! A la plage, Lili n’est pas très contente : un vendeur de glaces répète tout ce qu’elle dit…
  • Le portable. Alors que son papa fait la vaisselle, Lili lui envoie un message de SOS : il doit tout de suite venir l’aider…
  • Super-héroïne en vue. Bien installés sur le canapé, Lili et son grand frère Thomas regardent un spot de publicité sur l’Armée. Et si la petite fille devenait militaire ?
  • A Venise. Lili, Thomas et leurs parents sont en vacances en Italie. Au programme : gondole et visite d’un musée…
  • Sauvons la planète. Après un cours sur la préservation de l’environnement, sur le chemin du retour de l’école, Lili met à profit ce qu’elle vient d’apprendre. Gare aux écarts !
  • La lettre. Alors que Thomas et son papa coupent la haie, Lili tente d’écrire une lettre à Théo son petit amoureux…
  • Dans le TGV. La famille Pirouli part en vacances en train. Lili s’ennuie ferme et elle décide de poser des questions comme une vraie journaliste à son voisin de derrière…

Comme pour le précédent volume, Nancy Guibert imagine des courtes histoires amusantes de Lili Pirouli. Si la petite fille est sûre d’elle, espiègle et parfois sans gène, l’auteure la fait évoluer dans un monde chaleureux et toujours bienveillant. A travers sa petite héroïne, elle peut parler de thématiques très contemporaines qui sont idéales pour les plus jeunes lecteurs (une belle passerelle pour permettre de discuter avec les adultes) : le téléphone portable pour les jeunes enfants, les premières amours, l’écologie et l’environnement ou bien encore les pays étrangers et leurs codes.

Les mini-histoires bénéficient du talent de Armelle Modéré pour les dessins. A l’aide de sa palette numérique, l’auteur du merveilleux Jules B. (Des ronds dans l’o) réalise des planches aérées avec de grandes vignettes sans cadre (de 1 à 3 maximum) pour plus de lisibilité.

Pour connaître tous les secrets de fabrication de Lili Pirouli, vous pouvez parcourir notre entretien avec Armelle Modéré.

  • Lili Pirouli, tome 4 : Enfin les vacances
  • Scénariste : Nancy Guibert
  • Dessinatrice : Armelle Modéré
  • Editeur : Des ronds dans l’o, collection Jeunesse
  • Prix : 12€
  • Parution : 14 juin 2017
  • IBAN : 9782374180335

Résumé de l’éditeur : Huit petites histoires sur la vie quotidienne de Lili Pirouli et de sa famille. Voici enfin arrivées les vacances ! Au bord de la mer, dans le TGV ou en vacances à Venise, Lili Pirouli trouve toujours le moyen de se faire remarquer. Mais quand on veut devenir une super-héroïne et sauver la planète, c’est normal, non ?

Bande dessinée et illustration : vente aux enchères Christie’s (17/06/17)

Notre avis : une grande vente aux enchères chez Christie’s s’est déroulée le 17 juin dernier à Paris autour de la Bande dessinée et illustration. Résultats et commentaires.

Deux sublimes livres présentaient la vente exceptionnelle : un catalogue général et un sur Grzegorz Rosinski.

Rosinski :

  • Une présentation de l’auteur et un entretien avec Patrick Gaumer. Les résultats sont importants et le montant total s’éleve à 614 900€. Le lot 4 (planche de Thorgal du tome 9) a atteint 47 500€ et le lot 25 (planche originale n°98 du Grand pouvoir du Schninkel) a lui atteint 30 000€ !

Catalogue général : 163 lots étaient présentés à la vente. Parmi ces réussites nous pouvons noter :

  • le lot 34 de William Vance représentant les 4e de couverture des albums (1989) : 104 000€
  • le lot 44 de Franquin représentant Gaston en Prudent Pimpon pour Spirou (1966) : 68 500€
  • le lot 57 de EP Jacobs représentant une planche de Blake & Mortimer (15, tome 2 Le mystère de la grande pyramide) : 134 000 €
  • le lot 69 de Moebius représentant la planche 33 de L’incal noir tome 1 (1981) : 27 500€
  • le lot 98 de François Boucq représentant la couverture original de la série Un diamant pour l’au-delà (tome 1, 2001) : 12 500e
  • le lot 130 de Hugo Pratt représentant la planche 5 des Celtiques (1972) : 37 500€
  • le lot 162 de Osamu Tezuka représentant une illustration originale de Astro Boy : 21 250€

Le record étant : la planche originale d’Astérix et le Chaudron (26) de 1969 d’Albert Uderzo : 252 200€

Cent collectionneurs en salle ou sur le site ont enchéri pour un montant dépassant les 2 millions d’euros ! 84% des lots ont été acheté, ce qui est un excellent pourcentage de réussite !

Deux ouvrages-catalogues Bande dessinée et illustration

  • Paris, 17 juin 2017
  • Christie’s
  • en partenariat avec la Galerie Daniel Maghen

Trois aventures de Léo Cassebonbons

Notre avis : Trois thématiques de grandes questions posées par les enfants sont abordées par François Duprat au travers de Léo Cassebonbons, un enfant en plein âge du « pourquoi ».

Léo Cassebonbons est un enfant ordinaire. Plein d’énergie, on ne peut pas le qualifier de difficile ou de turbulent, mais c’est le moment pour lui de se poser des questions et d’être confrontés à des enfants qui ont les mêmes interrogations. Comment fait-on les bébés, qu’est-ce qu’un « pédésexuel », la notion de divorce des parents, le racisme et le premier amour, sont autant de thématiques liés à cet album à mettre entre toutes les mains !

François Duprat est un scénariste et dessinateur domicilé à Lille (59) membre de l’atelier La Malterie. Il a notamment travaillé sur L’année du dragon ou encore Mon cousin dans la mort. Il a également travaillé sur le scénario du film Demandez la permission aux enfants (2006) d’Eric Civanyan, ce qui lui a permis de s’inspirer de 3 personnages pour une histoire de Léo Cassebonbons.

Un album qui peut aider des parents à comprendre leurs enfants, mais aussi un album pour les enfants pour comprendre le monde avec douceur et en toute simplicité.

  • Trois aventures de Léo Cassebonbons
  • Auteur : François Duprat
  • Editeur : La boîte à bulles, collection la Malle aux images
  • Prix : 19€
  • Parution : 7 juin 2017
  • ISBN : 9782849532836

Résumé de l’éditeur : Léo Cassebonbons porte bien son nom. Ce n’est pourtant pas un enfant difficile ou particulièrement turbulent, mais voilà, il en pose, des questions !

Mais comment ne pas s’en poser lorsqu’on vous annonce qu’une petite sœur va compléter la famille ? Lorsqu’on voit ses parents se disputer ou sa cousine supporter la présence d’un homme qui n’est pas son père ? Les adultes sont-ils vraiment sérieux ? Parfois, Léo en doute !

Et puis ce n’est pas évident de grandir. D’autant qu’il y a les filles, différentes mais attirantes, et qu’il n’est pas facile de leur montrer qu’elles vous plaisent !

Green mechanic, volume 1

Notre avis : Misha découvre Reborn, un robot mutant, dans une décharge. Yami Shin leur fait vivre des aventures dans Green Mechanic et notamment de retrouver Mickaël qui vient de se faire enlever.

Mégalopole. L’immense cité semble être le seul îlot de tranquillité dans un monde devenu fou. Les ordures se sont entassées en dehors de la ville pour former de gigantesques décharges à ciel ouvert. L’espérance de vie a chuté à 35 ans et pire, des monstres – les Ersatz – se sont multipliés.

Jeune adolescente enjouée, Misha traine souvent là-bas, en dehors de Mégalopole. Un jour, elle découvre Reborn TXR4H7613, un robot intelligent qui peut prendre toutes les formes, mêmes humaines. Après l’avoir rebaptisé Reborn tout simplement, elle décide de le garder. Il faut souligner que seuls les plus riches peuvent s’offrir ce style d’Intelligence Artificielle. De plus, la milice de la ville veille sur tous les robots.

Elle lui demande alors de prendre l’apparence de Mickaël – son meilleur ami enlevé par des Ersatz – afin de le retrouver…

Yami Shin est la lauréate du premier Tremplin manga Ki oon. Après avoir été sélectionnée parmi 400 participants, elle a l’honneur d’être publiée par l’éditeur français. Ce manfra est donc une première pour la jeune auteure et pour Ki oon. Si l’idée de donner sa chance à des novices est intéressante (comme peuvent le faire les éditeurs japonais), le résultat de ce premier volume n’est pas réellement à la hauteur. Dommage parce qu’il y avait du potentiel dans cette histoire.

Très influencé par Gunnm de Yukito Kushiro (les décharges, le robot découvert), le récit post-apocalyptique de Yami Shin n’est pas si terrifiant que cela. En effet, il semble faire bon vivre dans Mégalopole – même si la ville est un oasis dans ce monde dévasté – et les Ersatz ne sont pas tous prêts à tuer les Humains, certains tentent même de s’intégrer à la population.

Tout cela semble donc original mais paradoxalement peu engageant. Du déjà vu, quelques erreurs dans la narration (des temps faibles moins bien exploités) mais un énorme potentiel pour la jeune française (tant au niveau du scénario que du dessin). Peu révolutionnaire dans sa construction, le deuxième tome devra être plus original pour emporter vraiment le lecteur.

  • Green mechanic, volume 1
  • Auteure : Yami Shin
  • Editeur : Ki oon, shônen
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 14 juin 2017
  • ISBN : 9782756086880

Résumé de l’éditeur :  Les êtres humains ont fait de leur planète un désert recouvert d’ordures. Le seul endroit habitable est la Mégapole, ville géante où s’entassent hommes et robots, ainsi que les mystérieux Ersatz, créatures monstrueuses pourchassées par la Milice. Dans ce monde en perdition survit Misha, jeune orpheline aux dons d’empathie surdéveloppés. Incapable de contrôler sa capacité à lire les émotions des autres, elle se tient à l’écart de ses semblables. C’est pourtant grâce à ce pouvoir qu’elle trouve Reborn, un robot morphing errant sans mémoire au milieu d’une décharge. Cette merveille technologique est capable d’adopter n’importe quelle apparence. Sans hésiter, la jeune fille lui fait prendre la forme de Mickael, son meilleur ami, dont elle est sans nouvelles depuis qu’il a été enlevé par un groupe d’Ersatz il y a dix ans. D’où viennent ces créatures ? Que deviennent ceux qu’elles capturent ? Nul ne le sait… Pour retrouver son compagnon, Misha rejoint les Renforts, un groupe de guerriers et d’enquêteurs hors pair ! En échange de leur aide, elle met à leur service ses capacités psychiques et son aptitude à faire de Reborn une armure surpuissante. Le combat pour la vérité commence !

Yennega, la femme lion

Notre avis : Après Saba et la plante magique, Yann Dégruel poursuit son incursion dans les légendes africaines avec Yennega la femme lion, une belle histoire jeunesse.

Les enfants attendent impatiemment que leur grand-mère leur raconte une nouvelle histoire. Elle débute donc le récit de Yennega la femme lion. Son père, un roi puissant, avait toujours rêvé d’avoir un garçon. Il l’éleva ainsi et fit d’elle l’une des plus grandes guerrières africaines, plus fortes que certains hommes. Il l’intégra même à sa garde royale.

Mais, en son for intérieur, elle souhaitait plus que tout d’avoir un enfant. Elle parla de son vœu à son père qui refusa de l’entendre préférant lui parler de ses victoires militaires. Frustrée, elle décida de quitter son village sans jamais se retourner…

Yann Dégruel est un auteur de bande dessinée précieux mais souvent très rare. Après un petit passage à vide, il est revenu dans le monde du 9e art pour le plus grand bonheur de ses lecteurs. Les deux volumes de Haïda (avec Séverine Gauthier) puis Saba et la plante magique, et le revoilà en selle. Comme pour son précédent ouvrage seul, il a décidé de mettre en image une ancienne légende africaine. Il se l’approprie et en donne une très belle version.

La thématique est forte : une fille formatée par son père un peu autoritaire, qui lui a tracé son futur destin et qui va se défaire de ce carcan. On aime lorsque Yann Dégruel se transforme en conteur, cela lui réussi et cela donne un album jeunesse de grande qualité.

Yennega la femme lion bénéficie de tout le talent graphique de son auteur. Les planches à l’aquarelle sont très belles. Un découpage avec de grande cases sont idéales pour la lecture des plus jeunes.

  • Yennega la femme lion
  • Auteur : Yann Dégruel
  • Editeur : Delcourt, collection Jeunesse
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 14 juin 2017
  • ISBN : 9782756086880

Résumé de l’éditeur :  Un roi rêvait d’avoir un garçon. Il eut une fille qu’il appela Yennega. Malgré tout l’amour qu’un père peut avoir pour sa fille, le roi l’éleva comme un garçon. Yennega trouva rapidement sa place dans cet univers masculin, faisant souvent preuve de plus d’audace et de courage que la plupart des garçons. Adulte, elle intégra l’armée royale jusqu’au jour où elle désira se marier et avoir un enfant.

Les beaux étés, tome 3 : Mam’zelle Estérel

Notre avis : Très belle série, Les beaux étés va de nouveau enchanter ses lecteurs juste avant les vacances avec un troisième volume de très grande qualité signé Zidrou et Jordi Lafebre.

Après Cap au Sud qui contait les aventures des Faldérault en 1973 et La calanque celles de 1969, Mam’zelle Estérel revient sur le passé et l’arrivée de la 4L luxe dans la famille, maillon important de leur vacances.

Maintenant à la retraite, Pierre s’est fait une raison : il vend sa belle Estérel. Même si cela va être un crève cœur, il sait qu’elle sera choyée dans son nouveau foyer tant l’acheteur est un connaisseur. Cet événement lui rappelle des souvenirs, les premières vacances avec l’automobile rouge.

C’était en 1962, les deux filles du couple (Julie et Nicole, encore bébé) mais aussi Yvette et Henri, les parents de Mado, la femme de Pierre seront de la partie. Si le dessinateur – qui vient tout juste de terminer ses pages de bande dessinée – aurait aimé emmener tout le monde dans le Sud mais la mère de son épouse en a décidé autrement : ce sera Saint-Etienne pour un pèlerinage sur les traces de son passé.

Tout ne va pas être simple et de tout repos, parce que Yvette est un petit caporal en robe, qu’elle décide de tout et est une mère « parfaite ». Tandis que Henri doit se contenter des miettes, lui dont le cœur vacille mais qui est un vrai papi gâteau.

Comme nous l’avions souligné pour le deuxième volume des Beaux étés, cette série est rafraîchissante – même si elle se déroule dans le passé –  possède tous les charmes de l’enfance, de nos Madeleine de Proust et de la mélancolie joyeuse. Zidrou réussit enfin à nous charmer par un de ses écrits. L’auteur de L’adoption (avec Arno Monin, Grand Angle) glisse de la malice, de l’humour mais surtout brosse avec justesse les relations délicates mère/fille entre Yvette et Mado, qui semblent proche de ce qui pouvait se passer à l’époque.

Les vacances sont donc un prétexte à parler de cette famille étonnante composée de 6 membres au caractère si différent mais très bien campé. L’album bénéficie de tout le talent de Jordi Lafebre, dessinateur espagnol. Ses planches sont magnifiques : simples mais tellement agréables à l’œil. Dans la veine des dessinateurs des années 60/70, il distille de la chaleur et de la bonne humeur dans ses pages !

  • Les beaux étés, tome 3 : Mam’zelle Estérel
  • Scénariste : Zidrou
  • Dessinateur : Jordi Lafebre
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 13.99€
  • Parution : 09 juin 2017
  • IBAN : 9782505067764

Résumé de l’éditeur : 1992, les années ont passé, le jeune couple est maintenant à la retraite, la petite Pépète est devenue une jeune fille et la 4L est à vendre… L’occasion de se remémorer l’année 1962, leurs toutes premières vacances à son bord en compagnie… des beaux-parents. Les vacances avec Yvette-la-parfaite et Gros-Papy seront plus gastronomiques que bucoliques… en direction de Saint-Étienne !

 

Le visiteur du Sud

Notre avis : Oh Yeong Jin, sud-coréen, se rend en Corée du Nord pour travailler. Il brosse le portrait de ce pays très fermé, ses relations aux habitants et au régime dans Le visiteur du Sud, un excellent album très drôle édité par Flblb.

Employé dans le secteur de l’énergie, Oh Kong-sik est envoyé en Corée du Nord par sa société pour travailler en tant qu’ouvrier dans une centrale électrique. Si les deux pays sont les pires ennemis du monde, quelques entreprises tentent de jeter des ponts entre eux.

Le futur dessinateur est élevé dans le culte de la détestation des nord-coréens mais la réciproque est vraie pour ses hôtes, dénigrant avec force ces « chiens de capitalistes », ces coréens-américains. C’est avec ce bagage préformaté qu’il se rend donc à Shinpo sur son lieu de mission.

Le trajet est déjà une aventure en soi : les douanes, Air Koryo et ses avions datés peu sûrs, les repas offerts, les aéroports quasi fantômes, le petit coucou pour relier la ville moyenne et le car qui roule lentement sur des routes défoncées.

Sur place, il doit composer avec Chef Oh Dongcheul, pas très vaillant ni regardant sur la production des briques qui seront utiles à la construction. Si le sud-coréen tente des approches, ses questions très personnelles déstabilisent son interlocuteur qui ne doit jamais trop parler de lui…

Initialement publiés en 2008 et 2009, les deux albums du Visiteur du Sud sont compilés en un seul volume (cette intégrale fut déjà éditée en 2011). Lauréat du prix Asie-ACBD en 2008 (premier tome), ce beau carnet de voyage est construit comme une fresque qui raconterait toutes les différences entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, mais aussi les difficultés à s’entendre et à se comprendre.

Avec un œil aiguisé et un humour cynique (il y a aussi énormément d’auto-dérision), Oh Yeong Jin dépeint la fracture entre le nord et le sud. Pourtant, il ne se pose pas en donneur de leçons, tout n’est pas manichéen (les gentils du sud et les méchants du nord) parce que les Hommes restent des Hommes, seul le régime et ses dignitaires sont à dénoncer.

Avec de nombreux textes écrits, il montre les réelles différences, les incompréhensions et les non-dits qui plombent une future réconciliation voire une réunification comme les deux Allemagne en 1989. L’auteur qui n’est pas dessinateur de métier est donc un observateur affûté de ces fractures.

Avant lui, seul Guy Delisle avait dépeint ce pays au régime dictatorial communiste délirant dans Pyongyang (L’Association, 2003) mais depuis, quelques albums ont vu le jour : La faute une vie en Corée du Nord de Michaël Sztanke et Alexis Chabert (Delcourt, 2014), Le voyage de Phoenix de Jung (Soleil, 2015) et plus récemment L’anniversaire de Kim Jong-Il de Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag (Delcourt, 2016). Malgré les rares images (très contrôlées par l’Etat), les mises en scènes fastueuses, la passation de pouvoir après la mort du Cher Leader, les exactions, la famine, les tensions militaires ou les essais nucléaires, il est toujours aussi compliqué d’avoir de vraies informations sur ce pays si fermé. Le visiteur du sud est donc une bonne occasion d’apprendre et de comprendre ce pays si atypique.

  • Le visiteur du Sud
  • Auteur : Oh Yeong Jin
  • Editeur : Flblb
  • Prix : 25€
  • Parution : 1er juin 2017
  • ISBN : 9782357611290

Résumé de l’éditeur : Monsieur Oh, technicien de la Compagnie sud-coréenne d’électricité, est envoyé en Corée du Nord dans le cadre d’accords de coopération. Sur place, le manque de moyens et l’organisation rigide de la vie quotidienne compliquent le travail. Dans les discussions, les questions politiques sont abordées, souvent avec humour, mais les contradictions surgissent car rien ne peut remettre en cause l’idéologie d’État.

Chemins de pierres

Notre avis : Chemins de pierres est un petite plongée au cœur des causses du Quercy mise en image par Troubs, aux éditions des Requins Marteaux.

Après le très beau Lost on the lot de Guillaume Guerse et Marc Pichelin, pérégrinations sans but le long du célèbre fleuve, Troubs fait de même en contant la terre du Quercy et plus particulièrement de ses pierres calcaires. Il a bénéficié de la même résidence d’auteurs que ces prédécesseurs organisée par Derrière le hublot, pôle des arts de la rue de Capdenac.

L’auteur de La longue marche des éléphants (avec Nicolas Dumontheuil) et du merveilleux Sables noirs, a laissé de côté les pachydermes du Laos et les poèmes de Prévert au Tukménistan pour nous faire voyager tout près de chez nous, en France, au cœur des causses du Lot.

Pour nous faire découvrir cette région, il a décidé d’utiliser un angle original, ce qu’il nomme la « cailloutologie », l’art d’empiler les pierres, un art très ancien. Les murs construits dans les champs sont le fruit d’un modelage qui s’est transmis dans le temps, même si aujourd’hui cela se perd. Pour cela, il suffisait aux paysans de se baisser et prélever dans la terre, ces cailloux si précieux.

Dolmens, moutons caussenards (avec du noir autour de leurs yeux), abris de bergers ou lac vide d’eau, Troubs nous charme par ses pérégrinations lotoises. Son trait en noir et blanc au feutre restitue bien l’ambiance chaleureuse de ces lieux chargés d’histoire.

  • Chemins de pierres
  • Auteur : Troubs
  • Editeur : Les requins marteaux
  • Prix : 12€
  • Parution : 19 mai 2017
  • ISBN : 9782849612323

Résumé de l’éditeur : À la suite d’une résidence dans le Parc naturel régional des Causses du Quercy sur la marche et le paysage, Troubs a transformé ses errances et ses rencontres en un journal dessiné poétique et ouvert à l’autre. Ses traits à l’encre sont d’une grande justesse sur les paysages mais sont également très cartoonesques quant aux personnages rencontrés lors de ses différentes pérégrinations. Livre réalisé en collaboration avec l’association Derrière le Hublot où Troubs nous fait découvrir ces gens, ces personnages qui habitent nos régions et en font l’essence-même.

Le cirque, journal d’un dompteur de chaises

Notre avis : Petit homme chauve, Manu va vivre son rêve secret : devenir un circassien très original puisqu’il sera dompteur de chaises. Ileana Surducan imagine ce changement de vie dans Le cirque, un album Makaka.

La Cité. Manu aime les vieux objets, il en récupère dans des déchetteries. Aujourd’hui, il a ramassé un fauteuil en cuir à l’extérieur. Après une belle entourloupe pour passer le garde de la Cité, il rapporte son bien chez lui. Dehors, les habitants sont excités, un cirque s’est installé hors de la ville.

Dans son modeste appartement, Manu présente son fauteuil au reste de sa famille : les tabourets (Joëlle, Valérie et Godot) mais aussi les chaises (Rufus et Madame).

Le soir venu, le petit homme sort de la Cité à la recherche de l’emplacement du cirque. Soudain, au milieu des déchets, apparaît le chapiteau. Seul lieu de culture dans ce monde déshumanisé, il enchante tout le monde. Manu tente une approche en douceur. Son rêve, devenir circassien dompteur de chaises…

Publié une première fois en 2012, Le cirque connait une seconde jeunesse avec cette réédition. Le récit de Ileana Surducan est un petit bijou de fantaisie et de fantastique. Entre rêve et onirisme, l’auteure imagine un univers particulier qui pourra faire penser aux histoires de science-fiction et d’anticipation (un monde géré par des robots, déshumanisé, aux lois strictes, sans culture et des Hommes qui doivent composer avec ces inepties).

Quel plus bel exemple que le cirque pour faire rêver les gens et contrer l’absence de culture. En effet, ce monde est bariolé, multi-culturel, un brassage toujours réussi. Ileana Surducan invente des personnages chaleureux, haut-en-couleur et même un « adversaire » à Manu en la personne de Yannick le magicien pour pimenter un peu son récit.

Elle distille de la lumière – symbolisé par le cirque, espace de liberté, scintillant et pétillant – sur la froideur des robots dans ses belles planches très colorées.

  • Le cirque, journal d’un dompteur de chaises
  • Auteure : Ileana Surducan
  • Editeur : Makaka
  • Prix : 23€
  • Parution : 09 juin 2017
  • ISBN : 9782849532843

Résumé de l’éditeur : Manu rêve d’être dompteur de chaises car il sait qu’elles sont vivantes et il connaît leur personnalité hors du commun. Cependant, dans une ville sous dictature qui glorifie les sciences et la raison, son espoir semble bien vain. Mais au-delà des frontières de la cité – que les habitants n’ont pas le droit de franchir – se trouve Le Cirque, un univers mystérieux où tous les songes sont permis.