Ana Ana très pressée

Ana Ana – la petite soeur de Pico Bogue – vit une onzième aventure sous les crayons de Dominique Roques et Alexis Dormal : Ana Ana très pressée, aux éditions Dargaud.

Après On n’a pas peur du noir et Ana Ana est malade, dans ce onzième opus, elle est pressée ! Elle demande à ses doudous – Zigzag, Touffe de poils, Pingpong, Goupille, Baleineau et Grizzou – ce qu’ils veulent faire dans la journée. Tous ont des envies différentes. Que choisir ?

Ana Ana est un spin-off de Pico Bogue, la merveilleuse série jeunesse du duo mère/fils Roques-Dormal. Comme la série-mère, c’est une superbe réussite tant dans le récit de l’autrice que dans la partie graphique du dessinateur. Cet univers plait puisque Pico Bogue compte déjà 11 volumes et que Ana Ana en a autant. Chaleureuse, douce, tendre et drôle, cette série plaît aux enfants entre 3 et 6 ans.

Fer de lance de la collection Mes premières bandes dessinées Dargaud (Miru Miru ou C’est fou Antonia est partout !), Ana Ana est tellement riche que l’univers ne va pas se tarir rapidement. Encore, encore, encore !!!

  • Ana Ana très pressée
  • Scénariste : Dominique Roques
  • Dessinateur : Alexis Dormal
  • Editeur : Dargaud, collection Mes premières BD Dargaud
  • Prix : 12€
  • Parution : 09 mars 2018
  • ISBN : 9782205077049

Résumé de l’éditeur : Petite soeur du célèbre Pico Bogue, Ana Ana est une petite fille astucieuse, vive et rigolote. Elle vit de grandes aventures avec ses doudous chéris : Touffe de poils, Grizzou, Pingpong, Zigzag, Goupille, Baleineau. Tel un chef d’orchestre, elle mène à la baguette cette petite troupe joyeuse qui la suit dans ses idées ou ses bêtises les plus fantaisistes. Dans cette nouvelle histoire, Ana Ana et ses doudous ont décidé de faire plein de choses. Peut-être trop de choses ! Arriveront-ils à tout faire bien ?

Les chroniques de Groom Lake

Notre avis : Les chroniques de Groom Lake est un récit de science-fiction et d’humour noir qui correspond bien à Ben Templesmith, rempli de complots et de secrets inavouables… Qui tient sa promesse !

Un soir, Barnabus Bauer roule tranquillement sur une petite route de campagne près de Portsmouth dans le New Hampshire et aperçoit une lumière aveuglante. Pensant qu’il s’agit d’un petit avion qui a atterrit en catastrophe, celui-ci descend pour apporter son aide. Mais une surprise l’attend. En fait, l’avion est un vaisseau spatial d’où descendent des aliens. En l’envoûtant, les aliens parviennent à faire monter Barnabus dans leur vaisseau. Celui-ci se laisse faire, mais très vite, les aliens vont faire de multiples expériences sur lui et… le transformer ! Deux ans plus tard, son fils, Karl, est appelé car son père, qu’il croyait mort, est bel et bien vivant. Il doit se rendre dans la fameuse Zone 51 pour lui rendre visite et s’apercevoir de ses… changements.

On ne vous en dit pas plus, mais ce que vous allez découvrir va peut-être vous terrifier ou vous faire rire, en tout cas il vaut mieux être un public averti. La métamorphose de son père ne sera pas la chose la plus étrange que Karl va voir dans l’endroit le plus secret des Etats-Unis… Entre complots, secrets inavouables, technologie extra-terrestres, expériences et enlèvements, la vie tranquille de Karl va connaitre un sacré virage.

Ben Templesmith (Hellspawn l’intégrale, Choker) signe cette série de comics réunis en un seul tome par Delcourt, et il est accompagné par l’éditeur en chef d’IDW au scénario, Chris Ryall (Rom, The Hollow).

  • Les chroniques de Groom Lake
  • Auteurs : Ben Templesmith et Chris Ryall
  • Editeur : Delcourt
  • Parution : 21 février 2018
  • Prix : 15,50 €
  • ISBN : 9782413000181

Résumé de l’éditeur :
Karl Bauer est irrésistiblement attiré vers un étrange endroit, situé du côté de Roswell, dans le Nevada. Plus précisément à Groomlake, là où a été installée la fameuse Zone 51. Il y a quelques années, le père de Karl fut enlevé par des aliens, et en était revenu… changé. Aujourd’hui, Karl est pris au piège d’une conspiration visant à fabriquer des armes à l’aide d’une technologie extra-terrestre…

Wonderland, volume 1

Joe Brusha, Ralph Tedesco et Raven Gregory imaginent une suite à Alice au pays des merveilles. Si la version de Lewis Carroll avait des accents fantastiques et merveilleux pour les enfants, cette suite – Wonderland – est sombre, glauque et horrifique.

Des années ont passé depuis que la jeune Alice est revenue du Pays des merveilles. Elle est adulte, marié à Lewis et mère de deux enfants : Carroll Ann et Johnny. Si la façade semble belle, la vérité est ailleurs. Madame Liddle est dépressive et passe se jours hagarde à ne rien faire, son fils est attiré par des vidéos gores sur internet et sa fille très femme aime Brandon.

Pour donner un peu de bonheur et se rattacher à sa vie d’avant, Lewis offre un lapin blanc à sa femme. Plutôt angoissant, l’animal fait peur à sa fille. Un jour qu’elle s’ennuie, cette dernière décide d’aller explorer le grenier. Elle traverse le plancher et se retrouve dans un monde parallèle : le pays des merveilles. Si celui que sa mère a connu était enchanteur, il a bien changé : tout y est glauque, sale, sordide, sanglant et horrifique…

Publié aux Etats-Unis en 2014 chez Zenescope, Wonderland est une série qui ravira les amateurs de bandes dessinées dark, de thriller et de suspense. Raven Gregory (Grimm Fairy Tales) joue avec les codes de ce genre littéraire avec une grande habileté. Il multiplie les clins d’œil à l’œuvre originale de Lewis Carroll (voir Dans le terrier du lapin, deux pages à la fin de l’album) pour rester dans le ton tout en s’en éloignant. Loin de la magie de l’univers de l’auteur britannique, il le rend sombre et en déliquescence. Tous les personnages sont là mais ils ont très mal tournés ! Hémoglobine, meurtres et folie à tous les étages !

Il envoie Carroll Ann dans ce monde machiavélique, la fille de Alice. Complétement amorphe à cause des médicaments pour lutter contre sa dépression, elle ne ressemble plus à la jeune fille enjouée de Lewis Carroll. Cette transmission mère/fille dans le même monde est aussi très intéressant au niveau narratif. On ajoutera les deux autres membres de la famille, eux aussi mal en point et hors-norme.

La partie graphique est à la hauteur du scénario : froid dans les couleurs et les postures des personnages (dessin à la palette numérique) mais aussi sanguinolent dans le pays des merveilles.

  • Wonderland, tome 1 : Retour au pays des merveilles
  • Scénariste : Raven Gregory
  • Sur une idée de : Joe Brusha, Ralph Tedesco et Raven Gregory
  • Dessinateurs : Al Rio, Rick Bonk et Daniel Leister
  • Editeur : Graph Zeppelin
  • Prix : 16€
  • Parution : 20 février 2017
  • ISBN : 9791094169162

Résumé de l’éditeur : Adaptation en comics de l’univers de Lewis Caroll (Les Aventures d’Alice aux Pays des Merveilles), voici venue la suite du célèbre roman (et dessin animé). Alice Liddell n’est plus la petite fille que vous connaissiez autrefois. Des années se sont écoulées depuis qu’elle a fait le voyage au Pays des Merveilles. Aujourd’hui mariée et mère de deux enfants, Alice a tout pour être heureuse. Mais tout bascule le jour où sa fille, Caroll Ann, surnommée Calie, est à son tour attirée par le Pays des Merveilles. Ce pays, autrefois bucolique, a bien changé et c’est un monde plein d’horreurs et de folies qu’Alice va devoir redécouvrir en partant sauver sa fille.

Guide de 14-18 en bandes dessinées

Après Barbara, les Rolling Stones ou le Guide de Paris en BD, les éditions Petit à Petit proposent le Guide de 14-18 en bandes dessinées. Signé Frédéric Chabaud et Julien Monnier, il permet de (re)découvrir la Grande Guerre sous un autre angle.

La partie bande dessinée de Frédéric Chabaud et Julien Monnier fait l’objet d’une nouvelle édition dans ce Guide 14-18. En effet, l’histoire avait connu une première version éditoriale en 2013-2014 chez Physalis. Alors que les cérémonies du centenaire de la Première Guerre Mondiale s’achèveront en cette fin d’année, il est important de parler de cette période aux plus jeunes. Ce guide entre parfaitement dans ce travail de mémoire combinant une histoire dessinée et des pages pédagogiques. Si la cible semble être le jeune lectorat, l’album conviendra aussi aux parents, de part son caractère grand public.

L’histoire de Chabaud et Monnier est découpée en 21 chapitres avec à la fin de chacun d’eux, trois pages de mise en perspective, apportant des renseignements historiques sur la période traitée, un œuvre peinte décryptée, un livre ou un film recommandés et une liste de 70 lieux à découvrir (cimetières, musées, forts, mémorial…) avec une photo, l’adresse, horaires, tarifs et 3/4 lignes explicatives.

Du côté dessin, le lecteur suit le parcours terrifiant de trois frères – Jean, Lucien et Joseph – embarqués dans une guerre longue et jonchée de millions de morts. On les découvre enfants sur les bancs de l’école, adolescents et insouciants avec la guerre, jeunes adultes aux moissons apprenant la déclaration, se mariant avant la mobilisation, montant dans les trains vers les tranchées et combattant…

  • Guide de 14-18 en bandes dessinées
  • Scénariste : Frédéric Chabaud
  • Dessinateur : Julien Monnier
  • Editeur : Petit à Petit
  • Prix : 19.90€
  • Parution : 26 janvier 2017
  • ISBN : 9791095670407

Résumé de l’éditeur : Le Guide de 14-18 en bande dessinée offre une découverte passionnante de l’histoire de la Première Guerre mondiale. En suivant le destin de Jean, Lucien et Joseph, trois frères précipités dans l’enfer de la Grande Guerre, vous serez plongés au coeur du conflit grâce à la bande dessinée. De la mobilisation dans l’allégresse au désenchantement des premières défaites, des combats au corps à corps aux premiers gaz des tranchées, vous allez découvrir une histoire inoubliable ! Inoubliable, mais aussi débordante d’informations et d’anecdotes grâce aux documentaires richement illustrés qui complètent la bande dessinée. Ils vous emmènent dans les lieux de mémoire incontournables et sur les dernières traces encore visibles du conflit. Un guide unique pour comprendre et ne jamais oublier !

Télémaque, tome 1 : A la recherche d’Ulysse

Kid Toussaint et Kenny Ruiz revisitent le mythe grec ancien de Ulysse avec le fils du demi-dieu, dans Télémaque aux éditions Dupuis.

Version moderne et vision qui n’existe pas de cette manière dans l’Odyssée d’Homère, ce Télémaque imaginé par Kid Toussaint va séduire les adolescents. Mené tambour battant, le récit du scénariste de 40 éléphants (avec Virginie Augustin) multiplie les actions. Ressemblant furieusement à un très bon shônen (quête initiatique, personnage principal maladroit et humour potache), Télémaque a tous les ingrédients pour être un série jeunesse qui compte.

Pour cela, Kid Toussaint fait voyager son héros partie à la recherche de son père qui n’est toujours par revenu de Troie. Pénélope – sa mère – et lui l’attendent sans savoir. Alors que la Guerre de Troie a duré presque 10 ans, le retour du héros sera à peu de chose près de la même durée. N’en pouvant plus de cette longue attente, son fils part avec Polycaste que l’on doit marier de force à Néoptolème, fils d’Achille…

Pour accompagner le scénariste de Magic 7 (avec Rosa La Barbera et Guiseppe Quattrocchi), c’est Kenny Ruiz qui s’occupe de la partie graphique. L’auteur espagnol (Mystère Nemo, Deux épées ou Outrage) réalise des planches d’une grande vivacité et moderne. Sa force réside dans l’approche des mouvements des personnages.

  • Télémaque, tome 1 : A la recherche d’Ulysse
  • Scénariste : Kid Toussaint
  • Dessinateur : Kenny Ruiz
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 9.90
  • Parution : 02 mars 2018
  • ISBN : 9782800173597

Résumé de l’éditeur : Plus de dix ans après le départ d’Ulysse à la guerre de Troie, Télémaque, son fils, s’impatiente et décide de partir à sa recherche. Il faut dire que désormais, le temps presse : à défaut d’avoir retrouvé le corps de son père, Télémaque ne pourra pas accéder au trône d’Ithaque à sa majorité. Pire, sa mère sera obligée d’épouser un prétendant qui deviendra le nouveau roi de l’île. Plus inquiétant encore, il se murmure que Néoptolème, fils d’Achille, roi de Phthie et véritable psychopathe, a levé une armée pour envahir Ithaque et d’autres territoires de l’alliance achéenne. Télémaque ne sera pas seul dans sa quête : Polycaste, princesse de Pylos et fille du héros Nestor, Personne, cyclope plein de connaissances « théoriques » et Zéphyr, jeune et intrépide vent de l’ouest, vont bientôt se joindre à lui. Ensemble, ils vont parcourir une partie de l’Odyssée et découvrir le surprenant destin d’Ulysse, très éloigné de l’image donnée par le récit d’Homère.

Les enfants de la résistance, tome 4 : L’escalade

Eusèbe, François et Lisa sont maintenant le réseau Le lynx. Ils continuent de fomenter des actes de résistance alors qu’ils ne sont que des enfants. Vincent Dugomier et Benoît Ers poursuivent leur magnifique série Les enfants de la résistance avec un quatrième opus toujours aussi accrocheur, fort et intelligent.

1942, Pontain l’écluse. Un mystérieux corbeau envoie des lettres anonymes à la Kommandantur pour dénoncer les juifs du village. Dans cette missive, il prétend que le notaire est juif, ce qui n’est pas le cas. L’homme et sa famille sont convoqué. Tant que l’homme de justice n’aura pas les papiers nécessaires pour prouver qu’il n’est pas de cette confession, sa femme et ses enfants resteront enfermés.

De leurs côtés, François, Eusèbe et Lisa rencontrent le résistant Pégase et lui annoncent qu’ils sont le réseau Le Lynx. S’il ne les croit pas, cela n’empêche pas les trois adolescents de continuer leurs actes de bravoure et avant tout de découvrir qui est le corbeau…

Quelle magnifique série que Les enfants de la résistance ! Brillamment écrite, bien documentée, l’histoire de Vincent Dugomier continue de plaire par ses thèmes historiques et sociaux intelligemment mis en scène. Destiné aux jeunes lecteurs, cette série mêle habilement les actions et le suspense. En racontant l’histoire à hauteur d’enfants, les plus jeunes vont tout de suite à s’identifier aux trois adolescents. L’empathie, l’altruisme, l’entraide et l’amitié sont les valeurs fortes véhiculées par Vincent Dugomier et Benoît Ers. Ils sont forts ces héros malgré leur jeune âge et la peur qui les assaille.

Il faut souligner que le gouvernement de Vichy par Pétain commence son travail de sape contre les Juifs en publiant des arrêtés (port de l’étoile jaune, lieux et métiers interdits, rafles…). Ce moment tragique est amené admirablement dans ce 4e volet de la saga.

Benoît Ers continue de mettre en image admirablement Les enfants de la résistance. Après un tome 1 et un deuxième volume qui nous avaient enchantés, les planches de ce quatrième volet sont toujours aussi bien réalisées.

  • Les enfants de la résistance, tome 4 : L’escalade
  • Scénariste : Vincent Dugomier
  • Dessinateur : Benoît Ers
  • Editeur : Le Lombard
  • Prix : 10.95€
  • Parution : 09 février 2018
  • ISBN : 9782803671182

Résumé de l’éditeur : François, Lisa et Eusèbe ont accompli la plus grande victoire du « LYNX » en détruisant l’usine de recyclage de cuivre. Mais leur contact avec la résistance est abattu, et l’heure est plus grave que jamais. Ils doivent maintenir le réseau qu’il a mis en place, et surtout le développer en assurant le bon acheminement d’un émetteur-récepteur, lequel leur permettrait de communiquer avec Londres !

Artiste, un chef d’exception, volume 1

Férus de cuisine, les Japonais aiment en cela la France. Les mangakas ne s’y sont pas trompés en multipliant des séries sur ce thème. Taro Samoyed perpétue cette tradition en imaginant Artiste, un chef d’exception une jolie histoire chez Glénat Manga.

Paris dans un grand restaurant. Marco vient d’être embauché comme plongeur. Pour rapidement prendre ses marques, il est confié à Gilbert qui connaît tout de l’art du nettoyage de la vaisselle. Mieux, il a développé un sens de la gastronomie hors-norme, tout cela en regardant autour de lui et en écoutant.

Pourquoi est-il cantonné à cette tache ingrate lui qui ferait un excellent second de cuisine ? Pourquoi le chef Calment – pourtant très tyrannique – éprouve de la tendresse pour lui ?

Toutes ces questions et même plus encore sont développées dans le premier volet de Artiste, un chef d’exception, un très joli manga, frais, moderne et sympathique.

Taro Samoyed imagine un personnage principal timide mais doué en cuisine. Il est rejoint par Marc, son exact contraire qui va lui faire ouvrir les yeux sur sa situation et ses énormes compétences dans la restauration.

On se prend au jeu de la lecture de ce manga simple dans la narration et dans la thématique mais très accrocheur. Le mangaka réalise des planches classiques mais très efficaces !

  • Artiste, un chef d’exception, volume 1
  • Auteur : Taro Samoyed
  • Editeur : Glénat Manga
  • Parution : 07 mars 2018
  • Prix : 7.60€
  • ISBN : 9782344027301

Résumé de l’éditeur :

Plongeur dans un grand restaurant parisien, Gilbert est quelqu’un de timide et réservé. S’il fait tout pour éviter de se faire remarquer, il semble cependant posséder un goût et un odorat particulièrement développés et des connaissances poussées en cuisine… Ces talents parviendront-ils à faire de lui un maître des saveurs ? Taro Samoyed nous plonge dans les cuisines des grands restaurants parisiens, pour suivre l’évolution d’un jeune homme timide dans l’univers de la gastronomie. Du marché de Rungis à votre assiette, vous découvrirez l’Art de la cuisine et le fonctionnement de ces lieux mythiques, le tout assaisonné de quelques textes des professionnels du milieu. Bon appétit !

Trappeurs de rien, tome 4 : La chasse aux papillons

Trappeurs de rien. Qui s’est installé dans le lit d’un des trappeurs ? Que vient faire cette jeune fille chez eux ? Croquette, Mike et Georgie vont découvrir tout cela et même plus dans La chasse aux papillons, le quatrième opus de leurs aventures signé Olivier Pog, Thomas Priou et Johann Corgié.

De retour d’une visite chez le vieux singe, Mike, Georgie et Croquette arrivent chez eux. Ce dernier remarque qu’une jeune fille dort dans son lit. Qui est-elle ? Que fait-elle allongé dans le lit ?

Huguette Boucledor – puisque c’est son nom – vient demander de l’aide : retrouver un papillon très rare que son père a dessiné sur un vieux parchemin…

Après une chasse au caribou dans la neige, un piège tendu par le vieux singe fou et Coco qui a disparu, les Trappeurs viennent en aide à une charmante jeune fille. Georgie et Croquette tombent sous son charme tandis que Mike s’en méfie.

Altruistes, les trois personnages imaginés par Olivier Pog sont toujours aussi sympathiques. Malgré les obstacles leur amitié teint bon. Le scénariste de Renard Tokela (avec Marianne Alexandre, Des ronds dans l’o) glisse aussi des clins d’oeil aux contes populaires pour le plus grand bonheur des plus grands qui raconteront l’histoire.

Comme pour les précédents volumes, cette très belle aventure est admirablement mise en image de Thomas Priou. Comme il nous l’avait confié lors d’un entretien : « Je m’éclate vraiment à faire cette série, à animer les personnages et l’animalier ça me changeait un petit peu même si j’avais déjà fait Les musiciens de Brême avant ».

Aidé aux couleurs par Johann Corgié, il réalisé de très belles planches mises en valeur par un format à l’italienne qui sublime ses décors.

A noter que la page de titre a été réalisée par Oscar : Que de beaux papillons !

  • Trappeurs de rien, tome 4 : La chasse aux papillons
  • Scénariste : Pog
  • Dessinateur : Thomas Priou
  • Coloriste : Johann Corgié
  • Editeur : La Gouttière
  • Prix : 10.70€
  • Parution : 16 mars 2018

Résumé de l’éditeur : Après avoir découvert d’autres lieux de cueillette en compagnie de leur ami le vieux fou, Croquette, Mike et Georgie rentrent chez eux. À leur arrivée au chalet, ils se rendent compte que la porte est ouverte, que la chaise de Mike a été déplacée mais surtout qu’il manque la tablette de chocolat de Georgie ! En se dirigeant vers leur lit, ils découvrent une jeune fille endormie… mais qui est-elle ? Et pourquoi a-t-elle pris ses aises dans leur chalet ?

 

La magie du rangement

Phénomène éditorial mondial, La magie du rangement de Marie Kondo est déclinée en manga par Yuko Uramoto aux éditions Kurokawa.

Best seller qui a conquit 8 millions de lecteurs dans le monde (éditions First), La magie du rangement est une idée révolutionnaire de Marie Kondo, jeune consultante en rangement et créatrice de la méthode KonMari. Le manga de Yuko Uramoto a été découpé en 10 chapitres où l’on va apprendre à ranger et ainsi gagner de l’espace. Pour cela, la mangaka a voulu incarner l’histoire par trois personnages : Chiaki, son voisin et Marie Kondo.

Chiaki est une working girl qui travaille énormément (ses horaires s’étalent sur une grande partie de la journée), célibataire et qui est très bordélique. Il faut souligner qu’après une longue journée de travail, elle n’a pas envie de ranger son appartement.

Un soir en rentrant, la jeune femme de 29 ans décide de prendre un bain. La sonnette retentit : c’est son nouveau voisin à la porte. Le jeune homme très beau travaille dans un café branché de la ville. Pensant lui faire un bel effet, Chiaki tombe à cause de tout les affaires qui jonchent le sol. Lui n’est venu que pour lui demander de descendre ses poubelles dans les containers parce que l’odeur est insupportable sur son balcon.

Elle prend alors vraiment le mesure de l’état de son appartement. Elle appelle Marie Kondo pour qu’elle puisse utiliser sa fameuse méthode KonMari sur son logement. Pour leur première séance, la spécialiste lui demande seulement : « Quel genre de vie souhaitez-vous vivre ici ? » Décontenancée parce qu’elle pensait que Marie allait tout de suite ranger, Chiaki y réfléchit et lui répond la fois suivante : « Pouvoir me faire à manger de bons petits plats ». C’est le début du rangement de son appartement, méthodiquement…

A chaque fois que Marie Kondo rend visite à Chiaki, elle lui prodigue d’excellents conseils mais avant tout lui explique que la solution c’est elle, ses envies pour son appartement. Amusant par la relation entre Chiaki et son voisin mais aussi la personnalité de Marie, La magie du rangement est un petit manga sympathique. Avant de l’ouvrir, le lecteur a une appréhension : un livre sur le rangement, cela va être barbant. Pas du tout ! Etonnament, il se prend au jeu et le lit d’une traite. C’est frais, drôle et pragmatique.

Marie Kondo apprend à ranger non par pièce mais par objets identiques. Elle donne des conseils pour trier vêtements ou livres. Elle partage le fameux pliage vertical et conseille pour ranger les papiers.

La magie du rangement est joliment mis en image par Yuko Uramoto dont c’est la première traduction en français.  La magaka réalise des planches simples, très lisibles donc d’une grande efficacité.

La magie du rangement est l’un des deux premiers titres de la nouvelle collection Kuropop des éditions Kurokawa, qui expliquent que cette collection est « destinée aux amoureux du graphisme, aux férus d’animation, aux amateurs de mangas atypiques, aux fans de cosplay, aux mordus de jeux vidéo… et à tous les passionnés du Japon en général ». Au-delà des mangas, il y aura d’autres styles littéraires dont notamment Traits de famille de Itsuki, Ryunosuke et Thomas Romain, un livre d’illustrations, dont nous reparlerons bientôt.

  • La magie du rangement
  • Autrice : Yuko Uramoto, d’après Marie Kondo
  • Editeur : Kurokawa, collection KuroPop
  • Parution : 08 mars 2018
  • Prix : 7.65€
  • ISBN : 9782368526460

Résumé de l’éditeur : Chiaki, une jeune Tokyoïte, lutte contre un appartement désordonné, une vie amoureuse chaotique et un manque de perspective dans sa vie. Après une plainte de son séduisant voisin, au sujet de l’état déplorable de son balcon, Chiaki demande de l’aide à Marie Kondo.

Banale à tout prix, tomes 1 et 2

Koiko ne veut pas être remarquée, elle veut se fondre dans la masse. Rien de mieux que d’être banale et de sortir avec un garçon banal. Cela change lorsque les plus populaires des lycéens s’intéresse à elle. Premier volet de Banale à tout prix, de Nagamu Nanaji un sympathique shôjo aux éditions Kana.

Koiko vit avec sa mère célibataire avec un franc parler et qui aime séduire, ainsi que sa sœur Aiko, future enseignante, au look austère et qui ne s’intéresse pas aux garçons : la carrière avant tout !

La jeune lycéenne aide parfois sa mère dans le restaurant familial Natsume. Elle ne veut pas faire de vague, se fondre dans la masse. Sa petite routine quotidienne lui suffit amplement. Etre banale lui permet de vivre une vie simple. Elle est en couple avec Satô, avec qui elle a une relation banale ! C’est le bonheur !

Un jour Tsuru, le lycéen le plus populaire et dont toutes les filles sont amoureuses, l’appelle au téléphone pour qu’elle viennent constater que Sâto la trompe avec une autre fille…

Prépublié au Japon depuis 2015 dans la revue Margaret des éditions Shûeisha, Banale à tout prix est une jolie petite histoire. Shôjo original dans la thématique, il accroche le lecteur. L’introversion et la banalité opposées à la popularité donne un récit facile et simple à lire.

Les errements de Koiko, adolescente, sont bien abordés. L’affirmation de soi ne va pas sans quelques désagréments. Elle devra passer outre pour enfin se sentir libre et être vraiment elle. En pensant être banale, elle se recroqueville mais ce n’est pas sa vraie personnalité. Elle va s’affirmer grâce à Tsuru, un lycéen beaucoup moins superficiel qu’il n’y paraît. Très présent, l’humour apporte aussi de la légèreté à Banale à tout prix.

Les planches de Nagumi Nanaja sont d’une redoutable efficacité par un trait simple et classique qui sert bien l’histoire.

Banale à tout prix : on se laisse porter par ce joli titre shôjo, sympathique et tendre !

  • Banale à tout prix, volumes 1 & 2
  • Autrice : Nagamu Nanaji
  • Editeur : Kana
  • Parution : 16 février 2018
  • Prix : 6.85€ par volume
  • ISBN : 9782505070016

Résumé de l’éditeur : Ayant pour exemples une mère trop romantique et une grande sœur trop coincée, Koiko a décidé d’être « normale », dans la moyenne, ni trop, ni trop peu. Son quotidien banal bascule lorsqu’elle découvre que son petit ami, très banal, est en train de la tromper ! C’est l’un des garçons les plus populaires du lycée, Tsurugi, qui lui ouvre les yeux. Depuis ce jour, Tsurugi ne cesse de se mêler à la vie de Koiko, lui faisant remarquer qu’elle n’est pas comme les autres et risque d’autant plus de casser son image de « normalité »… Mais Koiko n’a pas l’intention de se laisser troubler !

Le goût d’Emma

Emmanuelle Maisonneuve raconte son parcours d’inspectrice du Guide Michelin dans Le goût d’Emma, un bel album de Julia Pavlowitch et Kan Takahama aux éditions Les Arènes.

Emmanuelle dite Emma aime la cuisine, possède un palais très développé et aime collectionner les vinaigres des pays qu’elle visite. En couple avec Thomas (ça commence d’ailleurs à ne plus trop coller entre eux), elle veut donner une nouvelle trajectoire à sa vie professionnelle. Pour cela, elle fait acte de candidature au Guide Michelin.

Débute alors un parcours pour voir si elle en est capable. Elle est testé par Dedieu dans un grand restaurant où elle doit rédiger un article. Cela s’avère positif et elle fait enfin son entrée dans le célèbre guide rouge.

Elle croise Marc, découvre toutes les appellations pour classer les restaurants ou les hôtels puis entame une formation accélérée de 3 semaines avec 3 inspecteurs différents qui lui apprennent le métier : Lours enseignera les bases, Billard vérifiera si tout est bien intégré et Lelièvre effectuera une révision.

C’est le début de la tournée dans des régions un peu reculées de la France où elle doit enchainer les établissements et rédiger ses articles le soir. Ce n’est pas de tout repos…

Le goût d’Emma plait ! Il plait aux lecteurs français mais aussi aux Japonais. Avant même sa parution chez nous, les éditions Kodansha ont acheté les droits pour une publication au pays du Soleil levant. Encore mieux, l’année dernière, les neuf premiers épisodes ont été prépublies dans la revue Morning appartenant à Kodansha (1.5 millions de lecteurs) puis ont été proposés en album relié. Il faut souligner que les Japonais sont friands des récits sur la cuisine (Le chef de Nobunaga, Rêveries d’un gourmet solitaire…).

Plutôt sympathique à sa lecture, l’album possède ce ton chaleureux et optimiste qui convient bien à ce type de récits. Aidé par Julia Pawlowitch, Emmanuelle Maisonneuve raconte ses premiers pas au guide Michelin, référence dans le monde de la gastronomie depuis 1900 ! Avec un humour très bien senti, elle dévoile les coulisses de sa formation, des restaurants et hôtels à visiter parfois à la va-vite et en avoir la nausée. Mais aussi la rédaction des articles et surtout la solitude de ce métier : être dans des petits villages au milieu de nulle part le soir, seule. Son couple en pâtira.

Reste l’enthousiasme de Emma, les discussions avec ses collègues mais aussi les chefs des restaurants. Les lecteurs découvrent ainsi la France et ses terroirs qui font de la cuisine française un art de vivre reconnu dans le monde entier.

Dans la veine de Golo Zhao (La balade de Yaya, Hello Viviane, Kushi), Kan Takahama fait vivre ce récit sous sa belle palette graphique. Il faut souligner que son trait se marie bien avec les histoires franc-belges (comme Zhao ou Taniguchi). Elle possède cette alchimie entre son pays natal et les bandes dessinées européennes. Déjà connue du public français (Mariko Parade, Tokyo amours et liberté & Le dernier envol du papillon), elle poursuit sa carrière chez nous avec réussite. Ses couleurs pastel apporte de la chaleur à l’album.

  • Le goût d’Emma
  • Scénaristes : Emmanuelle Maisonneuve et Julia Pavlowitch
  • Dessinatrice : Kan Takahama
  • Editeur : Les Arènes
  • Parution : 28 février 2018
  • Prix : 18€
  • ISBN : 9782352045908

Résumé de l’éditeur : Le parcours initiatique et sensuel d’une jeune passionnée de cuisine devenue la première inspectrice au Guide Michelin. À 30 ans, sur simple candidature spontanée, Emma réalise son rêve d’enfant en rejoignant l’équipe des inspecteurs du prestigieux et mystérieux Guide Michelin. Ses tournées d’inspection vont la mener sur les routes de France pour découvrir, non pas les grandes tables étoilées qui la faisaient rêver – privilège des inspecteurs les plus ancien – mais des hôtels et des restaurants qui ne paient pas de mine. Pour la première fois, la gastronomie, est abordée de manière inédite par une équipe d’auteurs qui rassemble des Françaises au scénario et une des mangakas les plus célèbres de sa génération. Cette bande dessinée sera d’ailleurs prépubliée en huit épisodes dans l’hebdomadaire japonais Morning, tiré à 1,5 million d’exemplaires, suivie d’une édition reliée au Japon.

Surfside girls, volume 1

Deux adolescentes aiment surfer dans la Baie de Surfside. Elles vont être entraînées dans une étrange aventure. Kim Dwinell dévoile le premier volume de Surfside girls, une très belle histoire fantastique jeunesse chez Jungle.

Jade et Samantha habitent Surfside, un paradis sur Terre pour les surfeurs. Le père de cette dernière – Bob – tient une petite paillote spécialisée en burger sur la plage.

Pour le dernier jour des vacances, elles décident d’aller se prélasser au soleil l’une sur son paddle, l’autre dans son canoé. Sam est intriguée par un objet brillant sous l’eau. Elle plonge, se retrouve dans une grotte puis découvre un jardin où vivent des fantômes…

Après une carrière de sauvetrice, Kim Dwinell change de voie pour l’illustration et l’animation. Avec Surfside girls, elle conjugue son amour pour la mer et la bande dessinée. Bien lui en a pris puisque que ce premier volume est excellent ! Aventure, fantastique, pointe d’humour, amitié et amour parsèment ce récit qui se transforme vite en enquête rondement menée.

Pour incarner Surfside girls, elle a décidé de mettre en scène deux adolescentes débrouillardes et curieuses. Bienveillantes, les deux amies font preuve d’altruisme en aidant les fantômes.

La partie graphique de Kim Dwinell est colorée et chaleureuse qui finit de nous charmer.

Surfside girls : un premier opus prometteur, accrocheur et sympathique !

  • Surfside girls, tome 1 : Le secret de Danger Point
  • Autrice : Kim Dwinell
  • Editeur : Jungle
  • Parution : 07 mars 2018
  • Prix : 13.50€
  • ISBN : 9782822222860

Résumé de l’éditeur : Depuis leur enfance, Samantha et Jade passent leurs étés à explorer la magnifique baie de Surfside. Cette année encore, les grandes vacances s’annoncent bien. Au programme : surf, paddle et plongée ! Lors d’une sortie en mer, Samantha découvre une étrange grotte qui la mène à un endroit peuplé de créatures… fantomatiques. Qui sont ces êtres que seule la jeune fille semble voir ? Et pourquoi l’ont-ils appelée à l’aide ?