Qui succèdera à Richard Corben ?

Le Grand Prix de la Ville d’Angoulême 2019 sera officiellement annoncé ce mercredi 23 janvier à 19h. Angoulême 2019 : Qui succèdera à Richard Corben, l’auteur américain ? Parmi les 3 candidats,  les auteurs de bande dessinée, après un vote, désigneront le Grand Prix 2018. Sont en lice Emmanuel Guibert, Rumiko Takahashi et Chris Ware :

EMMANUEL GUIBERT :

Né à 1964 à Paris, Emmanuel Guibert suit pendant une année les cours de l’école Hourdé, puis intègre seulement 6 mois les Arts Déco de Paris.

Son premier album est édité en 1992 par Albin Michel, Brune. Il se rapproche par la suite des auteurs de L’association avec lesquels il réalise des histoires pour la revue Lapin. C’est dans cette dernière, qu’il débute la formidable série La guerre d’Alan. C’est avec Joan Sfar qu’il imagine La fille du Professeur en 1997 (Alph’art coup de coeur et Prix Goscinny, Grand Prix de la critique ACBD). Trois ans plus tard, il met en dessine Le capitaine Ecarlate sur un scénario de David B.

Toujours avec l’auteur du Chat du Rabbin, il publie Les olives noires (entre 2001 et 2003). Avec Marc Boutavant, il écrit les aventures jeunesse de Ariol le petit âne (14 volumes chez BD Kids).

En 2003, il met en image le récit de Didier Lefèvre, Le photographe (trois volumes Dupuis, prix des libraires BD, Eisner Award, prix Micheluzzi, Essentiel à Angoulême).

Son dernier album, Martha et Alan (toujours à partir des mémoires de Alan Ingram Cope) est nommé en Sélection Officielle à Angoulême 2017.

Rumiko Takahashi

Si le nom de Rumiko Takahashi ne vous dit rien, ses séries sûrement. Popularisées par le Club Dorothée ou feue La Cinq, Lamu, Juliette je t’aime ou Ranma 1/2, ont bercé l’enfance d’une génération d’enfants de la télé !

Si Osamu Tezuka est considéré comme le Dieu du manga, Rumiko Takahashi pourrait en être la Déesse au même titre que les grandes Riyoko Ikeda (La rose de Versailles) ou encore Yumiko Igarashi (Candy).

Il faudra attendre plusieurs années après la diffusion de ces séries animées pour voir arriver en France les versions papier, qui seront tout de suite un succès. Avec plus de 200 mangas en 7 titres, elle a vendu plus de 200 millions d’exemplaires dans le monde !

Nous pourrions définir son travail par le mot : populaire ! En effet, avec Urusei Yatsura (Lamu, 34 volumes) qui met en scène des Oni – extraterrestres – qui décident de mettre le futur de la Terre entre les mains d’un adolescent dragueur Ataru ou encore Ranma 1/2, l’histoire d’un jeune garçon qui se transforme en jeune fille au contact de l’eau froide, la notoriété de Takahashi dépasse les frontières du Japon.

N’oublions pas non plus Maison Ikkoku (Juliette je t’aime) qui raconte l’histoire de personnages dans une pension. Hugo étant amoureux secrètement de Juliette, jeune veuve. Cette série reste comme l’une des plus belles comédies romantiques en manga.

Ces trois séries grand public reposent sur l’humour et la bienveillance de l’autrice pour ses personnages de papier. Les dernières séries publiées en France Inu-Yasha (56 tomes, Kana) ou Rinne (40 volumes, Kazé) font revenir la mangaka à ses premières amours, le fantastique. Les éditions Delcourt-Tonkam publient aussi une recueil d’histoires courtes Rumic World 1 or W (Delcourt-Tonkam) en 2016.

Rumiko Takahashi est née en 1957 à Niijita au Japon. Sa carrière débute en 1976 avec la publication de sa première histoire. Elle sera l’une des élèves du célèbre Kazuo Koike. Son parcours professionnel est aussi marqué par de nombreuses récompenses dont le prestigieux Prix Shōgakukan du Shonen en 1980 pour Lamu et 2001 pour Inu-Yasha. Elle fait même une entrée remarquée dans le Hall of Fame Will Eisner en 2018. Sera-t-elle la première femme Grand Prix, 18 ans après Florence Cestac ? Sera-t-elle la deuxième mangaka à l’obtenir après Katsuhiro Ōtomo ?

CHRIS WARE

Franklin Christenson Ware dit Chris Ware est né le 28 décembre 1967 dans le Nebraska (Etats-Unis). En 1993, il crée son propre label The Acme Novelty Library, une série à la pagination, au format et à la périodicité différents. Les albums peuvent se lire dans n’importe quel ordre et indépendamment.

C’est dans cette série que nait Jimmy Corrigan (entre 1995 et 2000 – Alph’art du meilleur album en 2003) publié en un seul volume en France par Delcourt en 2002. Ses premières aventures furent imaginées alors que Chris Ware était encore étudiant. Son personnage vieillit sans vraiment comprendre ce qu’il lui arrive. L’humour est omniprésent dans les albums de l’auteur américain. Très soucieux dans ses planches, il y glisse des détails qui font le bonheur de ses lecteurs.

En France, en plus de Jimmy Corrigan, furent publiés les albums Quimby the mouse (L’Association, 2005), ACME (Delcourt, 2007) et Building stories (Delcourt, 2014, Prix spécial à Angoulême l’année suivante, ainsi qu’un Eisner Award, un Prix Harvey et un Prix Ignatz).

Cet auteur talentueux, singulier et novateur a conquis le public, la critique (de nombreux prix) et l’admiration de ses pairs. Il a produit un travail qui sort du cadre le plus strict de la bande dessinée pour donner quelque chose d’atypique, un système narratif d’un genre nouveau (voir Building stories).

Article posté le dimanche 20 janvier 2019 par Comixtrip

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