Morocco Jazz

Notre avis : Julie Ricossé imagine une très belle histoire d’amitié au temps des troubles pour l’indépendance du Maroc dans Morocco Jazz, un très bel album Vents d’Ouest.

Paris 1996. Louise, maintenant très âgée, perd souvent ses repères. Sa mémoire lui joue des tours et c’est Henri, son chat, qui en fait les frais. Malgré l’aide de son fils, ce n’est pas toujours très simple.

Un jour, elle reçoit un mystérieux paquet en provenance du Maroc. Les souvenirs refont alors surface. Dans les années 50, elle habitait à Casablanca…

Chanteuse de jazz, elle faisait tourner toutes les têtes des hommes et plus précisément celle d’Henri, un militaire. Dans un moment nocturne de confidence, Camille sa meilleure amie la persuade de voler quelques objets aux riches français expatriés. Avec Sibyl, elles allaient devenir de vraies cambrioleuses alors que les tentions avec les indépendantistes se faisaient très pressentes sur les colons…

Découverte avec les albums Le mystère de la crue cruelle (avec Grégoire Kocjan, L’atelier du Poisson soluble) ou le magnifique Prospero (avec Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand, Glénat), Julie Ricossé se lance seule dans l’aventure de la bande dessinée. Pour son premier album complet, elle dévoile une très belle histoire d’amitié entre trois femmes pendant la période trouble de la Décolonisation du Maroc.

Insouciantes et heureuses de vivre dans ce pays qu’elles aimaient tant, Louise, Camille et Sibyl, sont trois amies inséparables. Si la première est chanteuse très belle et talentueuse, la deuxième aime pendre des risques en volant et dont le père l’inscrit de force à l’université en métropole, tandis que la dernière est enceinte d’un avocat marocain dont le frère est en lutte armée contre les colons.

Tout en délicatesse malgré la toile de fond historique sombre et sanglante, Julie Ricossé réussit son pari : imaginer un récit avec des personnages optimistes qui tranche avec la multiplicité des attentats. De plus, elle réalise de magnifiques planches à l’aquarelle.

  • Morocco Jazz
  • Auteure : Julie Ricossé
  • Editeur : Vents d’Ouest, hors-collection
  • Prix : 19.50€
  • Parution : 22 mars 2017

Résumé de l’éditeur : La fin de l’insouciance. Paris, 1996. Louise, une vieille dame, voit son passé ressurgir lorsqu’elle reçoit un colis en provenance du Maroc. Elle se rappelle : Casablanca, 1954… À l’époque, elle était chanteuse de jazz, et faisait tourner la tête des hommes. À l’époque, c’était tous les soirs les 400 coups avec ses copines Camille et Sibyl. Bien sûr, tout n’était pas rose au Maroc. Les tensions entre le pouvoir français et les indépendantistes étant au plus haut, le pays était la proie d’attentats chaque jour. Mais qu’importe… elles étaient jeunes. Elles étaient belles. Leur amitié leur semblait plus forte que tout. Julie Ricossé nous replonge dans le contexte turbulent du Maroc à l’orée de son indépendance à travers une émouvante histoire d’amitié. Un roman graphique tendre et sensible.

Petit Poilu, tome 20 : Madame Minuscule

Notre avis : Petit Poilu rencontre Madame Minuscule, le tout-petit être. Céline Fraipont et Pierre Bailly imaginent la vingtième histoire de Petit Poilu aux éditions Dupuis.

Après avoir fait une blague à son chat, mangé et dit au-revoir à sa maman, Petit Poilu part à l’école. Il cueille une fleur mais il est intrigué par une grotte. Il se glisse à l’intérieur et suit le chemin parsemé de fraises. Il arrive alors devant une toute petite maison d’où sort Madame Minuscule…

Déjà, le vingtième tome des aventures de Petit Poilu, une vraie série intelligente pour les primo-lecteurs. Après A nous deux, Super-Poilu et Le prince des oiseaux, Céline Fraipont imagine la rencontre au sommet de son petit personnage et d’une femme minuscule.

Ainsi, elle peut aborder avec justesse et sensibilité les notions de grandeur. Etre trop grand, qu’est-ce que cela implique ? Etre trop petit, qu’est-ce que cela implique aussi ?

Telle Alice au pays des merveilles qui rapetisse ou lorsqu’elle retrouve sa taille dans la maison du lapin blanc, Petit Poilu ne peut ni manger et ni boire ce que la vieille femme veut partager avec lui.

Comme pour les précédentes publications, Pierre Bailly met admirablement en image cette histoire muette de grande qualité. Grands aplats de couleurs et découpage rythmé permettent d’illustrer magnifiquement  ce nouvel excellent valeur de Petit Poilu.

  • Petit Poilu, tome 20 : Madame Minuscule
  • Scénariste : Céline Fraipont
  • Dessinateur : Pierre Bailly
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 9.50€
  • Parution : 07 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Petit Poilu est un gourmand : quand de belles fraises sont sur son chemin, il ne résiste pas à l’envie de les croquer ! Au bout du tunnel où poussent ces fruits savoureux, il découvre une minuscule maison au milieu d’un jardin tout aussi minuscule. C’est le monde de Madame Minuscule, qui habite là avec sa chèvre Biquette Tagada. Madame Minuscule est aux anges. Généreuse et accueillante, elle s’empresse d’inviter Petit Poilu à partager son goûter. Mais, pour une fois, Petit Poilu est bien trop grand pour ce monde miniature. Madame Minuscule est très embêtée. Elle qui se réjouissait d’avoir un invité… Heureusement, notre petit-grand héros a de la suite dans les idées. Trop grand ou trop petit, peu importe, rien n’empêchera ces deux-là de se régaler ! Avec tendresse et humour, Madame Minuscule est une belle histoire au charme désuet pour aborder la notion de grandeur et parler logique avec les enfants.

Sa majesté le chat

Notre avis : Véritables mascottes au Japon, les chats font aussi parties de la vie des mangakas. Akihiro Kimura raconte leurs péripéties dans Sa majesté le chat.

Le lecteur le découvre dès la première page, l’existence de Akihiro Kimura, dessinateur de mangas est rythmée par les chats. Avec sa compagne, le mangaka laisse toute la place à ses félins. Comme il peut le dire : « Il y a les maîtres et leurs serviteurs… »; les maîtres sont ses cinq chats et les serviteur lui et sa femme.

Malgré son énorme travail, les chats sont les rois de l’appartement. Lorsqu’ils mangent ou lorsqu’ils dorment, tout leur est dû. Kimura et sa compagne font tout pour eux, ils les choient, les chérissent ou les aides dès qu’ils ont un souci. En contrepartie, les félins leur apportent leur chaleur et leurs câlins.

Dédié à tous les amoureux des chats, Sa majesté le chat est un petit manga très sympathique à l’humour simple et efficace. Cet album familial est plutôt réussi.

Il faut souligner que les chats sont des vrais dieux au Japon et que de nombreux mangas sur ce thème sont publiés dans ce pays, notamment : Desperate housecat et Co (Akata), Le club des chats (Misma), Kuro un coeur de chat (Kana) ou Chi une vie de chat (Glénat).

Sa majesté le chat est plutôt dans la veine de Le journal des chats de Junji Ito (Tonkam), un sublime récit entre horreur et humour. En effet, le mangaka est sous le joug de ses félins, simple serviteur, il leur passe tout.

En Europe, on pourra mettre en lumière Le chat de Geluck (Casterman) – chat philosophe mais surtout Madame l’année du chat de Nancy Pena (La Boîte à Bulles), plus dans l’esprit du manga de Akihiro Kimura.

  • Sa majesté le chat
  • Auteur : Akihiro Kimura
  • Editeur : Doki Doki
  • Prix : 9.90€
  • Parution : 05 avril 2017

Résumé de l’éditeur : Chez Akihiro Kimura, auteur de manga, on comprend vite qui commande : ce sont ses chats ! Depuis ce jour où il a ramené chez lui un premier petit chaton tout mignon, les félins règnent sur son foyer ! Ils l’empêchent de travailler, n’en font qu’à leur tête, se battent pour un rien… Ce sont eux les maîtres, et lui ne semble être là que pour les servir ! Découvrez le quotidien de cinq maîtres chats et de leurs dévoués serviteurs humains… Une vie avec ses joies et ses peines, et surtout pleine d’amour, de gaffes et de ronrons qui feront fondre le coeur des amoureux des chats.

Retour sur Belzagor, épisode 1/2

Notre avis : Accompagné au dessin par Laura Zuccheri, Philippe Thirault adapte Les profondeurs de la Terre, un roman de science-fiction de Robert Silverberg et intitulé Retour sur Belzagor.

Holman pendant l’âge d’or de la colonisation. Le tout jeune lieutenant Gundersen arrive sur la planète pour y effectuer une mission longue. Il est affecté chez Kurtz le cinglé, un homme complètement fou, violent et à la limite de la légalité.

Pour son premier poste, le jeune homme de 21 ans est mis à mal par son supérieur raciste. Il doit récupérer le venin d’un naggiar, énorme serpent. La fameuse substance est cumulée pour régénérer les tissus des Hommes. Kurtz, quant à lui, apprécie d’en boire quelques gouttes, cela le met en transe.

Dix-huit ans plus tard, après avoir été chassé pour d’obscures raisons, Gundersen revient sur Holman, devenue depuis Belzagor. Il doit accompagner deux scientifiques – le couple Wingate– qui viennent observer les Nildoror et les Sulidoror, deux espèces autochtones qui ont participé à l’émancipation de la planète. L’ancien lieutenant ne reconnait pas du tout les lieux qu’il a laissé il y a quelques années. Les Hommes ne sont plus colonisateurs et les deux espèces se sont rapprochées…

Publié originalement dans les années 70, Les profondeurs de la Terre est un récit d’anticipation majeur de la science-fiction. L’adaptation de Philippe Thirault est très réussie, il y imprime une beau rythme qui accroche le lecteur. Il faut souligner que les thématiques sous-entendues très nombreuses ont encore un écho actuellement : l’écologie et la préservation des espèces, le racisme et le rejet de l’autre, le mythe de l’éternelle jeunesse, les frontières naturelles qui redeviennent la norme, la science et la technologie mais aussi la colonisation et le décolonisation. La période où l’écrivain Robert Silverberg a imaginé son récit est troublée par l’émancipation des anciens pays colonisés, rarement de façon pacifique.

Pour pimenter l’histoire, le romancier a imaginé le personnage de Gundersen, un ancien colon au passé trouble et qui aimait cette hiérarchisation de la société, qui ne reconnait pas la planète qu’il a quitté avec fracas et qui lentement va changer d’avis sur cette nouvelle organisation. Son séjour se transforme alors en quête initiatique, une quête de sa personnalité. Il y ajoute un couple de scientifiques qui bat de l’aile, une ex du lieutenant qui s’est mariée à son pire ennemi Kurtz.

Il faut souligner que les Nildoror et les Sulidoror, hier éloignés et dans deux espaces distincts, se rapprochent et vivent maintenant en bonne intelligence. Les premiers sont d’énormes pachydermes herbivores, pacifiques et très calmes; tandis que les seconds sont des bipèdes rouges carnivores de plus de 3 mètres et qui protègent leur territoire des opportuns.

Si l’histoire est plaisante, la partie graphique l’est tout autant. Laura Zuccheri dévoile de magnifiques planches. L’auteure de la série Les épées de verre (Les Humanoïdes associés) sublime les créatures fabuleuses sorties de l’imagination de Silverberg, dans la veine des animaux créés par Léo pour les Mondes d’Aldébaran. Les décors sont aussi très réussis et très beaux.

  • Retour sur Belzagor, épisode 1/2
  • Scénariste : Philippe Thirault d’après le roman de Robert Silverberg
  • Dessinatrice : Laura Zuccheri
  • Editeur : Les Humanoïdes Associés
  • Prix : 14.20€
  • Parution : 05 avril 2017

Résumé de l’éditeur : L’ex-lieutenant Edmund Gundersen revient sur Belzagor où il a laissé naguère ses illusions de jeunesse, la femme de sa vie et un passé honteux de colonisateur. Aujourd’hui la planète a été rendue à ses deux espèces intelligentes : les Nildoror et les Sulidoror. Endossant le rôle de guide d’une expédition scientifique aux confins des terres indigènes, Gundersen va se confronter à ses démons et régler ses comptes avec une planète qui ne lui avait pas livré tous ses secrets.

Adieu monde cruel !

Notre avis : Quatre anonymes se retrouvent dans une voiture pour un suicide collectif en douceur. Mais tout ne se déroule pas comme il était convenu. Stéphane Massard, Jean Rousselot et Nicolas Delestret proposent Adieu monde cruel, une comédie à l’humour très noir.

Dans sa Renault, une jeune femme et un vieil homme attendent devant la gare un homme en survet à capuche qui fume. Mais leur patience à des limites lorsqu’ils découvrent le dernier convive très déluré et en retard. Ivre, il arrive avec tambour et trompette à bord d’une limousine.

Ils ne se connaissent pas, ni leur passé ni leur nom et se sont parlés uniquement par internet. Après avoir jeté leurs 4 téléphones portables, ils prennent la direction de la forêt de Fontainebleau. Ensemble, ils doivent en finir avec la vie, se suicider sans violence par monoxyde de carbone. Le vieil homme sort un tuyau qu’il relie au pot d’échappement. Ils attendent tranquillement que la grande faucheuse fasse son travail.

Le lendemain matin, ils sont réveillés par une troupe de chasse à cour et par un couple de retraités en pique-nique. Ils doivent alors chercher un autre coin tranquille pour mettre fin à leurs jours…

Le récit de Stéphane Massard et Jean Rousselot est sympathique et très drôle. Avec une grosse pincée d’humour noir, ils dévoilent une histoire aux péripéties qui s’enchaînent. Alors que les 4 personnages principaux ne veulent qu’une chose : mourir, les embûches se succèdent pour le plus grand bonheur des lecteurs.

Avant d’ouvrir l’album, on se doute que tout ne va pas se passer dans les meilleures conditions pour les 4 comparses. On le sait, ils ne mourront pas à la fin de l’album. Pourtant, le lecteur se laisse porter par une ambiance mélancolique et amusante.

Pour leur premier album, les deux scénaristes avaient envie de mettre en scène un suicide collectif. Intrigués par ce style de mort, ils ont voulu prendre cette thématique de manière décalée. Ils ont mis en lien 4 personnages à l’existence très opposée – le lecteur découvrira leur passé dans la seconde partie de l’album – qui vont aller de galère en galère pour atteindre leur but. Leurs ratages sont très amusants !

Comme pour le duo Massard-Rousselot, c’est aussi le premier album de Nicolas Delestret. Il met en image cette belle histoire finalement très tendre et emplie d’espoir. Il restitue avec son trait semi-réaliste, l’ambiance très sympathique du récit.

  • Adieu monde cruel
  • Scénaristes : Stéphane Massard et Jean Rousselot
  • Dessinateur : Nicolas Delestret
  • Editeur : Grand Angle
  • Prix : 17.90€
  • Parution : 29 mars 2017

Résumé de l’éditeur : Ils sont quatre, seuls au monde et sans espoir, et n’arrivent plus à rien dans leur vie. Décidés à en finir, ils se sont rencontrés sur internet et se sont donné rendezvous à l’aube dans une forêt. Ils mettent un tuyau dans le pot d’échappement d’une voiture et attendent l’issue fatale. Seulement, rien ne se passe comme prévu. De déconvenue en déconvenue, ils vont se rendre compte qu’organiser un suicide commun est loin d’être facile et que la route qui mène vers l’au-delà n’est pas si simple à emprunter.

La nuit du misothrope

Notre avis : Tous les ans, à la même date, une personne disparait dans un quartier. Alors que le moment fatidique approche, les habitants sont de plus en plus tendus. Gabrielle Piquet dévoile La nuit du misothrope, un très beau roman graphique aux éditions Atrabile.

2 août. Dans exactement trois jours, une personne du quartier va disparaître mystérieusement, sans laisser de trace. Les habitants commencent à avoir des sueurs froides. Qui sera le prochain ? Depuis quatre ans, à chaque fois, dans la nuit du 4 au 5 août, une personne se volatilise; une personne seule, très isolée socialement.

Alors qu’ils ont peur, parmi eux il y a Josepha qui ne connait pas se sentiment. Il faut souligner qu’elle aussi est seule dans la vie mais elle offre son temps à ces personnes qui sont dans la même situation que la sienne. Elle crée du lien social. Tous les jours, elle apporte un peu de réconfort, du bonheur à ses congénères : là un journal, là une conversation, là un café… Le tout avec de la bonne humeur !

Après un formidable-original-excellent précédent album – Les idées fixes (Futuropolis, 2014), Gabrielle Piquet est enfin de retour avec un nouveau récit très réussi ! Il a fallu attendre trois ans pour retrouver une auteure de grand talent, originale dans les thématiques qu’elle aborde et dans sa narration d’excellente qualité.

Avec La nuit du misothrope, elle dévoile une non-enquête mais dépeint plutôt le portrait d’une petite communauté, avec ces personnes lambda, des anonymes mais avant tout par le personnage principal, Josepha, avec une très belle part d’Humanité en elle. Gabrielle Piquet interroge sur l’exclusion, sur la solitude mais avant tout sur la solidarité et le dévouement à son prochain.

Avec beaucoup de justesse et de sensibilité, l’auteure de Arnold et Rose (Casterman) réalise des planches en noir et blanc d’une redoutable efficacité. Son dessin d’un simple trait est d’une belle force graphique.

  • La nuit du misothrope
  • Auteure : Gabrielle Piquet
  • Editeur : Atrabile
  • Prix : 17€
  • Parution : 14 mars 2017

Résumé de l’éditeur : A l’approche du 4 août, la terreur s’empare du quartier, car tous les habitants savent que la mystérieuse malédiction va inexorablement s’abattre : chaque année, durant la nuit du 4 au 5 août «quelqu’un» va disparaître. Les précédentes victimes avaient toutes quelque chose en commun, une particularité, un «défaut de caractère» qui en faisaient des exclus, ou des «invisibles» comme les appellent Josepha. Josepha, c’est le rayon de soleil du coin ; sans relâche et avec abnégation, elle fait sa «tournée», apporte le journal, boit un café, et tente à tout prix de créer du lien et de n’oublier personne. Mais le 4 août approche… Avec son parfum doux-amer et son atmosphère mélancolique, La Nuit du Misothrope ne se veut pas un «polar» et d’enquête ici il n’est pas question, et le petit monde mis en scène dans ces pages nous interroge bien plus sur des notions comme l’exclusion, la solitude et le dévouement que sur la recherche d’un éventuel coupable. Après une poignée d’albums aussi remarqués que remarquables, Gabrielle Piquet vient faire un petit tour chez Atrabile avec un livre où l’auteure s’est pour ainsi dire réinventée : narration et écriture sont toujours d’une aussi grande finesse, mais le trait lui, s’aventure désormais sur d’autres terrains, d’autres versants; loin de toute chapelle, Gabrielle Piquet trace sa route sans se soucier des modes et des tendances, avec toujours autant d’élégance et de sensibilité.

Nowan, tome 1 : Par amour de l’art

Notre avis : Les éditions BD Kids dévoilent le premier volume de Nowan, la nouvelle série jeunesse humoristique de Téhem.

Nowan et la folle histoire de… regroupe huit histoires courtes amusantes sur l’Histoire des Arts. Parmi ces récits, il y a :

  • Mona Lisa. Nowan attrape dans ses filets une sirène. Etonné par son sourire qui ne comporte pas de dents mais des fanons comme les baleines, il décide de l’emmener en ville. Arrivés dans une auberge, ils croisent la route de Léonard de Vinci…
  • Néfertiti. La reine d’Egypte est furieuse : ses cheveux sont en pétard. Elle décide d’aller chez le coiffeur du coin, Antoniosis. Il l’installe sur un siège et la séance peut commencer…
  • Mondrian et ses carrés. Le célèbre peintre arrive à New-York. Alors qu’il a faim, il décide d’acheter un hot-dog à Nowan. Mais il repart sans rien parce qu’il préfère les pains carrés. Tout d’un coup, il se fait renverser par une voiture. Nowan lui vient alors en aide…

Nowan est un drôle de zig ! Toujours là au bon moment, il traverse les époques pour se retrouver pile poil dans le quotidien de personnages historiques connus. Comment fait-il pour cela ? Mystère. Un peu à la manière de Il était une fois l’Homme (dessiné par Jean Barbaud), Téhem fait voyager son personnage principal d’un lieu à l’autre, d’une date à l’autre. Il y a donc là Nowan mais aussi un autre personnage à la crête rose qui est un second rôle très drôle.

Pour ce premier volume, Nowan se retrouve dans la vie d’artistes connus (Mondrian, De Vinci…) mais aussi de lieux célèbres (l’île de Pâques, Lascaux) ou de personnages historiques (Néfertiti). Les courts récits de l’auteur de Malika Secouss ou Zap Collège sont décalés, jouent malicieusement avec l’Histoire et sont drôles.

Le point fort de la série est la partie graphique. Dans la veine de ses précédentes publications, il dévoile des pages sympathiques au trait humoristiques efficace.

  • Nowan, tome 1 : Par amour de l’art
  • Auteur : Téhem
  • Editeur : BD Kids
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 08 mars 2017

Résumé de l’éditeur : Nowan n’est personne (no-one …) et pourtant tout le monde à la fois… Tantôt vendeur de légumes ou de hot-dog, matelot ou encore garçon de café, il est toujours là pour voir l’Histoire s’accomplir sous ses yeux ! Vous avez toujours voulu savoir quelle mouche avait piqué Léonard de Vinci pour qu’il peigne sa Joconde ? Ou saisir le mystère des statues de l’île de Pâques ? Nowan vous raconte à chaque fois la véritable « histoire de » car, croyez-le ou non, il était présent… et il y a même participé ! Et pas de doute, c’est beaucoup plus drôle que ce que raconte l’histoire de l’art ! Pas sûr que ce soit plus vrai… Mais bon, on ne peut pas tout avoir ! Avec un dessin toujours juste et des histoires très inventives, Téhem réinvente l’Histoire de l’art à sa manière et c’est très réussi !

Surfman

Notre avis : Les élections approchent. Le parti xénophobe La Vague risque de tout emporter sur son passage. Arrive alors Surfman, un super-héros… Jérôme Ruillier dévoile Surfman, une excellente allégorie politique aux éditions L’Agrume.

Super TV. Une journaliste interviewe Pierre, un ex-militant de La Vague. Ayant grandi dans une famille très opposée aux idées de ce parti d’extrême-droite, il se laisse néanmoins séduire par la volonté de changement. Rapidement, il découvre un parti raciste, xénophobe et antisémite.

Il raconte la vague submersible qui emporta tout sur son passage en quelques minutes. Tous les habitants sont alors étonnés, quelques-uns ne bougeant plus à son arrivée. Lui attrape son fils et sa femme et court se cacher. L’eau l’emporte mais il est sauvé au dernier moment. Surfman débarque sur son engin flottant et tente de détruire La Vague…

Auteur-illustrateur depuis plus de 20 ans, Jérôme Ruillier a publié L’étrange, déjà chez L’Agrume. A travers Surfman, il imagine ce que pourrait être la submersion immense de La Vague sur les élections et donc la population. Son récit d’une grande intelligence narrative est à la fois angoissant et porteur d’espoir par son super-héros. Pour construire son histoire, il a utilisé l’allégorie : une vague qui emporte tout sur son passage, comme le nom du parti. Cette vague bleue marine fait immédiatement penser au Front National et au Rassemblement Bleu Marine porté par Marine Le Pen.

Cette excellent album militant peut convenir aux jeunes lecteurs comme aux plus âgés. Sa lecture est facilité par une partie graphique très fluide où il met en scène des personnages longilignes surmontés d’une grosse tête. Il utilise que quelques couleurs : le noir et blanc pour l’interview, le bleu pour La Vague et le orange pour Surfman.

Cette fable politique qui fait écho aux élections présidentielles et législatives de 2017 veut alerter sur la montée de l’extrême-droite. Pour prolonger la lecture de Surfman et sa thématique, vous pouvez parcourir les chroniques de La Présidente (Durpaire, Muller et Boudjellal) ou L’illusion nationale (Valérie Ignounet et Vincent Jarousseau).

  • Surfman
  • Auteur : Jérôme Ruillier
  • Editeur : L’Agrume
  • Prix : 9.90€
  • Parution : 16 février 2017

Résumé de l’éditeur : La Vague, parti politique extrémiste et xénophobe, s’apprête à remporter les prochaines élections, remplissant d’espoir tous ses militants. Mais le jour J, les événements prennent une tournure dramatique. Portant en elle toute la haine, le racisme, la peur et la colère, la Vague se transforme en tsunami, submergeant tout sur son passage… C’est alors qu’un mystérieux super-héros apparaît : Surfman… Récit narratif et allégorique, Surfman se présente comme une fable politique dont le propos fait écho à l’actualité de l’élection présidentielle de 2017 et à la montée de l’extrême droite. C’est également un petit livre d’action politique militant : à la fin de l’ouvrage, une affiche invite le lecteur à agir et à devenir lui aussi Surfman…

Irena, tome 2 : Les Justes

Notre avis : Après un premier volume qui nous avait laissé une très belle impression, Jean-David Morvan, Séverine Tréfouël et David Evrard dévoilent le deuxième tome de Irena aux éditions Glénat.

Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez relire la chronique du tome 1 : ici.

Dans ce deuxième volet, le lecteur retrouve Irena et son chauffeur de camion dans le ghetto de Varsovie. Avec une grande prudence, ils arrivent à faire passer par un mur, 6 enfants juifs. Ils sont récupérés par Wieckowicz, un vicaire.

Pour plus d’efficacité, Irena met en place une vraie petite organisation « ses petites mains » pour aider un maximum d’enfants. Autour d’elle, il y a entre autre : un médecin pour les laisser-passer, ses collègues de l’Aide Sociale, le concierge du tribunal, le conducteur de tram qui passe dans le Ghetto, un maçon, des juifs à l’intérieur, une sage-femme, un directeur d’orphelinat, un religieuse, une amie et sa maman.

Les évasions se multiplient et des centaines d’enfants sont sauvés. Mais les Nazis sont proches, se méfient et viennent interroger avec violence, son patron. Mais rien ne peut arrêter Irena, ni les intimidations ni la torture. Elle poursuit son combat, notant avec soin le nom des enfants et leur nouvelle identité…

Dans ce deuxième tome, Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël dévoilent les moments les plus importants de la vie d’Irena : à savoir, le sauvetage des enfants. Le lecteur découvre alors tous les stratagèmes pour les faire évader : les nourrissons sont endormis avec de la vodka pour qu’ils ne pleurent pas, certains passent par les égouts, sont lancés par dessus l’enceinte ou sont cachés dans des boîtes.

Nous sommes donc au cœur de l’action pure et dure. Irena représentant l’espoir et la lumière dans ce lieu aussi sombre et empli de morts. Prévue en trois tomes – le dernier volume paraîtra en 2018 – l’histoire est toujours aussi forte et accrocheuse. Elle bénéficie toujours de l’excellente partie graphique de David Evrard. Le dessinateur est au diapason de ce récit d’une belle sensibilité et qui rend un hommage tellement mérité à Irena Sendlerowa, Juste parmi les nations; une héroïne oubliée à réhabiliter.

  • Iréna, tome 2/3 : Les justes
  • Scénaristes : Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël
  • Dessinateur : David Evrard
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 22 mars 2017

Résumé de l’éditeur : L’histoire vraie d’une héroïne oubliée. 1940, l’armée nazie a envahi la Pologne. À Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier entouré de murs. Quiconque tente de s’en échapper est abattu sans sommation ; les seuls qui peuvent y entrer sont les membres du département d’aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours apporter vivres et soutien à ceux qui sont enfermés dans cet enfer et qui souffrent de maladies et de malnutrition. Ici, tout le monde la connait, les enfants l’adorent. Car Irena est un modèle de courage : elle n’hésite pas à tenir tête aux gardiens, à faire toujours plus que ce qu’autorise l’occupant nazi. Le jour où, sur son lit de mort, une jeune mère lui confie la vie de son fils, Irena se met en tête de sortir clandestinement les orphelins du ghetto. Pour que l’innocence soit épargnée de la barbarie, elle doit être prête à risquer sa vie. Décédée en 2008, déclarée Juste parmi les nations en 1965, Irena Sendlerowa, résistante et militante polonaise, fut l’une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre Mondiale, sauvant près de 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Et pourtant elle est oubliée des livres d’Histoire… C’est en lisant par hasard un article sur elle que Jean-David Morvan a eu le déclic : sa vie devait être racontée. Avec Séverine Tréfouël et David Evrard, il retrace sur trois albums le combat humaniste de cette « mère des enfants de l’Holocauste. » Porté par un dessin d’une grande sensibilité, Irena réussit le tour de force de parler sans lourdeur d’un sujet fort, poignant et profondément actuel… Toucher, émouvoir, parler d’hier pour raconter aujourd’hui…

Fleur de bambou, tome 1 : Les larmes du grand esprit

Notre avis : La forêt est menacée par une fleur. Les animaux qui y vivent sont effrayés. Cette fleur menace leur nourriture faite de bambou. Cat Zaza, sur un scénario de Richard Marazano, dévoile le premier tome de Fleur de bambou, une aventure fantastique jeunesse.

Le village sur le lac dans la vallée. Le panda roux est effrayé par une vision étonnante : une fleur pousse sur un bambou. Tout de suite, il court avertir ses congénères. Cette fleur n’est pas que décorative, elle menace directement leur nourriture. En poussant, elle assèche le bambou. Si elle prolifère, la forêt va disparaître.

Missionné par le conseil des animaux, le panda roux part à la recherche de l’Esprit de la forêt primordiale qui pourra les aider. Accompagné par La fouine, il décide de s’arrêter chez la Fille des Hommes, orpheline après un crash d’avion. Après une petite discussion, elle accepte de les suivre. Pour atteindre leur but, ils doivent traverser le Palais des Singes…

Après le très bon Yin et le dragon (avec Xu Yao), Richard Marazano est de retour chez Rue de Sèvres. De nouveau, il imagine une histoire jeunesse teintée de fantastique. Il met en scène des animaux menacés par une fleur – qui aurait pu croire qu’une très belle fleur puisse les affamer – qui doivent trouver une solution. Telle la Communauté de l’Anneau de JR Tolkien, deux animaux – le Panda roux, un être brave et la Fouine, bavarde – et une humaine se mettent en route pour trouver le chemin de l’Esprit de la forêt primordiale.

De nouveau, l’auteur de la série Les trois fantômes de Tesla (avec Guilhem Bec, Le Lombard), dévoile un récit d’une redoutable efficacité. Ecologie, aventure, quête, dépassement de soi, action et complots de Cour sont au cœur de Fleur de bambou. L’entraide et l’amitié seront essentiel pour leur réussite. D’une grande richesse, cet bel univers est mis en image par Cat Zaza, auteure italienne (La fille du Calligraphe). Dessinatrice-illustratrice installée à Paris, Fleur de bambou est sa première série de bande dessinée. Elle propose de belles planches d’inspiration japonisantes. A l’aide de couleurs lumineuses, elle réalise des pages aux très beaux décors.

  • Fleur de bambou, tome 1 : Les larmes du grand esprit
  • Scénariste : Richard Marazano
  • Dessinatrice : Cat Zaza
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Prix : 12€
  • Parution : 22 mars 2017

Résumé de l’éditeur : Tout allait dans la forêt jusqu’à ce que les bambous se mettent à fleurir, ce qui, comme chacun sait, annonce la mort imminente de ces arbres. Devant ce phénomène, les animaux parlementent et s’organisent : il faut réagir ! Une seule solution s’impose : partir en quête du grand esprit fondateur de la forêt, et lui demander de nouvelles graines de bambou. Panda Roux l’intrépide et la Fouine, nettement moins courageux, se mettent en route. Ils surmontent leurs peurs et convainquent la menaçante fille des hommes, habitante de la forêt, de la accompagner. Un parcours semé d’embûches et de rencontres les attend, où ils devront faire preuve d’ingéniosité et de solidarité. BD Jeunesse

Kiki et Aliène, tome 4 : Opération camouflage

Notre avis : Opération camouflage est le quatrième tome de la série jeunesse du label BD kids de Bayard, Kiki et Aliène. Scénarisé par Paul Martin et mis en images par Nicolas Hubesch, le récit raconte les aventures humoristiques de deux extra-terrestres pacifiques venus sur Terre pour faire du tourisme. Catastrophes multiples en vue !

Deux extra-terrestres décident de visiter la Terre en simples touristes. Accompagné de Attila le petit canard, il y a Kiki, le petit martien vert qui a un caractère doux, rêveur comme son célèbre cousin filmé par Spielberg et Aliène, un grand E.T. tout noir, plus secret et inquiétant et qui ressemble plutôt à son cousin filmé ami de Sigourney Weaver.

Leurs moindres faits et gestes se transforment en véritables catastrophes : un simple album de coloriage, la disparition d’un tigre blanc dans un zoo, le tricotage de tenues de camouflage, le vol de Sonia la dinde de M. Pouzet pour le premier réveillon de Noël des deux extra-terrestres, la dégustation de chocolat, la découverte d’une école primaire, le premier concert de musique classique, l’essayage de chaussures de sport ou la visite dans une jardinerie. Tout est prétexte à faire rire le lecteur !

Kiki et Aliène : voilà des martiens pas comme les autres mais gentils. Plutôt pacifistes, ils découvrent les us et coutumes de notre planète et c’est pas gagné ! Les récits de Paul Martin sont construits sur un système de gags en une ou plusieurs planches, teintés d’un bel humour subtil et délicat. Ciblées pour les jeunes lecteurs, les histoires sont bien adaptées à cette tranche d’âge. Les personnages sont attachants et amusants. Le trait de Nicolas Hubesch rend parfaitement l’ambiance humoristique de l’album.

  • Kiki et Aliène, tome 4 : Opération camouflage
  • Scénariste : Paul Martin
  • Dessinateur : Nicolas Hubesch
  • Editeur : BD Kids
  • Prix : 9.95€
  • Parution : 08 mars 2017

Résumé de l’éditeur : Deux pacifiques touristes extraterrestres visitent la planète Terre et ses merveilles… Mais leurs efforts pour ressembler aux humains finissent la plupart du temps en catastrophes ! Kiki est toujours aussi passionné par le mode de vie des humains, cherchant à tout prix à essayer chacune de leurs traditions ! Entre un réveillon de Noël à manger des cailloux, les recettes de cuisine prises au pied de la lettre et l’incompréhension du système scolaire… être un extraterrestre n’est pas de tout repos ! Heureusement pout Kiki, Aliène est là pour l’empêcher de partir trop loin dans ses découvertes ! Plus réservé, moins bienveillant, parfois un tout petit poil irascible… Mais pas méchant dans le fond. Son truc ? Rester dans la soucoupe pour fuir les folles aventures de son compère Kiki. Toujours aussi drôles, les histoires de Paul Martin sont parfaitement illustrées par le dessinateur de « Zouk, la petite sorcière », Nicolas Hubesch !

Freaky girls, volume 1

Notre avis : Takahashi, professeur dans un lycée, cherche à entrer en contact avec des para-humains mais sans réussite, jusqu’à ce qu’il découvre qu’il y en a plusieurs dans son établissement. Petos dévoile le premier volume de Freaky girls, un manga sympathique aux éditions Pika.

Victimes de persécutions et mis au ban de la société, les para-humains sont aujourd’hui un peu mieux acceptés. Professeur dans un lycée depuis 4 ans, Tetsuo Takahashi est spécialiste en physiologie. C’est pourquoi, il s’intéresse de près à ces êtres fabuleux. Malgré différentes tentatives pour les approcher, il n’a jamais réussi.

Mais il apprend qu’ils sont nombreux dans son établissement. Ainsi, Saki Satô – professeur comme lui – est une succube qui fait tourner les têtes à tous les garçons si elle s’approche trop d’eux. Il est alors appelé au secours par Takanashi – une vampire expansive – pour aider Machi, une dullahan – une être sans tête.

Il est aussi appelé à la rescousse pour prendre en charge Kusabe, une fille des neiges qui à la corps très froid. En quelques minutes, il est en présence de plusieurs para-humains. Il décide alors de les écouter avec bienveillance et d’essayer de les comprendre. De leur côté, ils apprécient cette grande marque d’attention…

Prépublié dans le magazine Young Magazine The 3rd des éditions Kôdansha depuis 2015 au Japon, Freaky girls est un très bon petit titre manga. Ce seinen imaginé par Petos est accrocheur et très drôle. Le mangaka a mis en scène une belle histoire fantastique qui plaira aux amateurs de ce genre. Si les para-humains pouvaient être rejetés, ils semblent mieux intégrés depuis quelques temps. Ces êtres fabuleux vivent en bonne harmonie au milieu des êtres humains. Ils peuvent étudier et même être professeur, cela ne pose aucun problème aux autres personnes. En cela, le récit est un bel hymne à la différence, à la tolérance et à l’acceptation de l’autre.

Takahashi multiplie les rencontres de ces êtres hors-norme, lui qui attendait cela depuis de nombreuses années. La grande force de l’histoire se trouve dans la personnalité de ce professeur : il est très à l’écoute, bienveillant et très doux. En face de lui, les succubes, vampires, filles de neige et autres dullahans sont sympathiques et éprouvent des difficultés dans leur quotidien, ce qui apporte énormément d’humour. Ainsi ce titre peut être lu par toute la famille parce qu’il ne fait pas réellement peur.

Le trait de Petos est agréable et plutôt réussi. On regrettera néanmoins l’absence de décors qui rendent les vignettes très très vides. Heureusement, les personnages sont bien campés.

  • Freaky girls, volume 1
  • Auteur : Petos
  • Editeur : Pika
  • Prix : 7.20€
  • Parution : 15 février 2017

Résumé de l’éditeur : Tetsuo Takahashi est professeur de biologie au lycée Shibasaki, où les para-humains cotoient les humains, le lycée possède même une professeur qui est une succube ! Le jeune prof est passionné par ces monstres qu’on appelle des « demi », c’est l’occasion rêvée pour lui de les étudier de plus près. Il observe avec bienveillance et apprend à connaître ces petites ados pas vraiment comme les autres…