Jacques Gipar, tome 7 : Gaby le magnifique

Jacques Gipar est de retour dans une septième enquête Gaby le magnifique, signée Thierry Dubois et Jean-Luc Delvaux aux éditions Paquet.

L’heure est aux essais de la nouvelle voiture de Jacques : une Vedette Trianon. Accompagné de Petit-Breton, il roule en direction de Deauville par la Nationale 13.

Le journaliste de France Enquêtes est alerté par l’incendie de l’Auberge du Puits, le long de la route. Il s’arrête et pose alors des questions. Le patron du restaurant semble divaguer. Et s’il était victime d’un chantage ?

Plus tard dans un relais routier, Petit-Breton et Jacques font la connaissance de Gabriel d’Aubigny de la Ronce et de Mary, sa compagne. L’homme les invite alors à dîner à l’hôtel Normandy à Deauville…

Voilà un petit album simple, distrayant et qui ne paie pas de mine ! Dans la collection Calandre des éditions Paquet, la série Jacques Gipar a fait son chemin et semble être son moteur. Si la narration est des plus classiques (dans la veine des séries Spirou des années 80-90), le récit est sympathique et se laisse facilement lire. Néanmoins, la cible semble être pour les plus nostalgiques des histoires comme Gil Jourdan ou Valhardi. Un méfait, un journaliste, une enquête et une belle aventure plutôt accrocheuse, voilà le schéma de ce tome 7.

Ajouter à cela, une voiture mythique – la Simca Vedette – un road-trip sur une route toute aussi culte (Nationale 13) et l’on obtient une enquête à l’ancienne.

Pour accompagner Thierry Dubois au dessin, Jean-Luc Delvaux fait bien le métier ! Son trait gros nez agrémenté de couleurs numériques lui permet de réaliser des planches équilibrés et lisibles.

  • Jacques Gipar, tome 7 : Gaby le magnifique
  • Scénariste : Thierry Dubois
  • Dessinateur : Jean-Luc Delvaux
  • Editeur : Paquet, collection Calandre
  • Parution : 28 novembre 2018
  • Prix : 14€
  • ISBN : 9782888908975

Résumé de l’éditeur : Septembre 1954, Jacques Gipar et Petit Breton sont en route pour la Normandie. Un petit séjour vers Deauville, prétexte à roder la nouvelle Vedette Trianon récemment acquise par le plus célèbre des journalistes d’investigation. Mais un restaurant qui brûle, des soupçons de racket, il n’en faut pas plus pour que Gipar se jette sur la piste d’une nouvelle affaire. Mais quand une brune piquante se mèle à l’aventure, ne serait-ce pas le grain de sable qui va faire sortir de la route un Gipar amoureux…

Racontars arctiques, intégrale

Voici enfin les trois volumes des Racontars compilés en intégrale ! Scénarisés par Gwen de Bonneval et mis en images par Hervé Tanquerelle, ces histoires sont une libre adaptation de l’œuvre de Jorn Riel, écrivain et ethnologue, intitulée Racontars arctiques.

Groënland. Début du 20e siècle. Des trappeurs vivent de la chasse et de la vente de peaux d’ours polaires, renards, phoques et autres gibiers. Ainsi sont regroupés dans cet ouvrage – seulement 25€ – La vierge froide et autres racontars, Le roi Oscar et autres racontars & Un petit détour et autres racontars.

Fables ou réalité ? Difficile de démêler le vrai du faux dans ces histoires extraordinaires. Mais est-ce qu’il faut vraiment le faire, tellement les récits de Gwen de Bonneval sont truculents et agréables à la lecture. Poétiques et pleines de fantaisie, les nouvelles de Jorn Riel, encouragent l’imaginaire du lecteur. Pour lui, un racontar « c’est une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge. A moins que ce soit l’inverse. » Les personnages sont savoureux, les dialogues ciselés et les récits fous.

Drôles et parfois sensibles, les Racontars arctiques, sont mis en images magnifiquement par Hervé Tanquerelle (Groenland Vertigo), qui rehausse le ressort comique des histoires. Son trait vif accentue le dynamisme du scénario.

  • Racontars arctiques, intégrale
  • Scénariste : Gwen de Bonneval
  • Dessinateur : Hervé Tanquerelle
  • Editeur : Sarbacanne
  • Parution : 7 novembre 2018
  • Prix : 25€
  • ISBN : 9782377311651

Résumé de l’éditeur : Compilation en un seul volume des trois tomes de l’adaptation en bandes dessinées du roman de Jorn Riel mettant en scène les aventures de trappeurs au Groenland.

Le vol nocturne

Nommé dans la Sélection officielle à Angoulême, Le vol nocturne de Delphine Panique est une jolie variation du thème des sorcières chez Cornélius.

Parmi ces sorcières qui sortent les jours de Sabbat, il a Rogée, jeune femme qui n’a pas vraiment choisi son statut. Pourtant, elle s’y fait très bien étant la meilleure d’entre elles. Depuis quatre ans, elle gagne le fameux concours qui récompense la sorcière de l’année.

Alors haute dans le ciel, elle aperçoit une créature fantastique gisante sur le sol. Elle la récupère et l’emmène à l’hôpital. Tant pis pour le concours. De toute façon vue l’heure, les épreuves ont déjà commencé…

A la rédaction de Comixtrip, nous aimons le travail de Delphine Panique ! Découverte avec Orlando et En temps de guerre chez Misma – un formidable récit sur la place des femmes pendant un conflit dans une usine d’armement – elle nous avait aussi fait rire avec L’odyssée du vice dans la collection BD Cul des Requins marteaux.

Dans Le vol nocturne, l’autrice poursuit son cheminement autour des femmes et de leur place dans la société : le prénom de l’héroïne est féminisé et elle ne peut pas accéder à certaines choses octroyés aux hommes comme sa carte violette (une violence sexiste et sociale). Elle interroge aussi sur le temps (qui passe, la perte de temps) avec légèreté et intelligence. Si Rogée est bien dans son temps, Martine ne l’est plus. Sorcière défunte, elle revient hanter de son esprit, les vivants mais surtout sa douce et tendre Rogée. Se glissant dans la peau d’un lapin, d’un sanglier ou d’une vache, elle joue avec elle. A chaque fois qu’elle meurt, la gentille sorcière lui prépare une sépulture (parfois aussi, elle doit reconstruire sa maison). C’est décalé et poétique. Et si le deuil était à jamais impossible ?

Le dessin de Delphine Panique fait de courbes et de pics (pour le net et la coiffe de Rogée) apporte cette fantaisie à ce récit qui n’en manque pas. Gaufriers de 9 vignettes ou illustrations pleine-page donnent un rythme lent à cet album qui nous emporte vers nos propres questionnements.

  • Le vol nocturne
  • Autrice : Delphine Panique
  • Editeur : Cornélius
  • Parution : 25 janvier 2018
  • Prix : 18.50€
  • ISBN : 9782360811403

Résumé de l’éditeur : Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais les sorcières vivent parmi nous. Pour ne pas qu’on les remarque, elles dissimulent leurs écailles sous de longues robes et s’amusent à regarder à travers les maillots de bain des gens lorsqu’elles vont à la plage. Rogée et Martine sont deux d’entre elles. Malicieuses et farfe- lues, elles multiplient les frasques comme pour se défendre d’un monde qui rejette systématiquement la marginalité. Inspirée par la période historique des chasses aux sorcières – dont les condam- nées étaient majoritairement des femmes célibataires isolées – Delphine Panique joue avec le fantasme des rituels qu’on leur attribuait pour construire un univers fantastique qui ne cesse de basculer dans le réel. On voyage ainsi dans une forme narrative ou l’espace et le temps se mélangent pour offrir une multitude de réalités. Sous son rotring délicat et sa plume fleurie, les sorcières prennent vie, finement ciselées en monochrome. Derrière ce trait fin et presque enfantin, se cachent pourtant des thématiques plus sombres comme la cruauté, la solitude ou la différence. Mélangeant dans sa marmite la légèreté, avec un soupçon de grinçant, la naï- veté avec une pointe d’absurde, la poésie avec un zeste d’humour, l’auteure joue avec les codes et les registres pour mieux nous perdre dans sa forêt magique.

L’espacée

Alors qu’une fusée doit bientôt décoller, les responsables de la mission doivent trouver un remplaçant à l’un des membres de l’équipage. Les péripéties de ce changement sont contées dans L’espacée, un livre de Thomas Gosselin et Yoon-sun Park aux éditions Vide Cocagne.

Alors qu’il ne reste que 3h et 27 min avant le décollage de Astéria III, c’est la panique au centre spatial : l’un des membres de l’équipage a changé d’avis et ne veut plus partir. Qu’à cela ne tienne, les responsables jettent leur dévolu sur Carmen Show. Commence alors la visite express de la fusée et les dernières recommandations. Un peu choisie au hasard et au dernier moment, Carmen n’est pas la candidate idéale…

A l’image de Mars (Fabcaro et Fabrice Erre) qui raconte les déboires d’une mission spatiale française, L’espacée de Thomas Gosselin est aussi drôle et burlesque. Alors que les Américains enjolivent toujours leurs récits d’une fibre patriotique, les Français n’hésitent pas à désacraliser cette course aux étoiles. L’humour est bien présent à chaque page. Un humour décalé, fou, parfois cynique voire cruel. Un humour qui ne rate pas sa cible. Tout y est ou presque : la misogynie, la naïveté ou le sexe.

Après Le club des chats, En Corée ou Hong Kiltong (en Sélection jeunesse à Angoulême), Yoon-sun Park délaisse les éditions Misma pour Vide Cocagne. Avec son style graphique très rond, elle restitue parfaitement la folle ambiance du récit de Thomas Gosselin.

  • L’espacée
  • Scénariste : Thomas Gosselin
  • Dessinatrice : Yoon-sun Park
  • Editeur : Vide Cocagne
  • Prix : 18€
  • Sortie : 19 octobre 2018
  • ISBN : 9791090425972

Résumé de l’éditeur : Dans une base spatiale nichée dans les montagnes, le décollage d’une fusée s’organise. Un des membres de l’équipage est mystérieusement porté absent, on fait donc appel à Carmen Chow, son ingénue remplaçante. Elle subit une longue visite des installations et rencontre ses collègues spationautes. Le départ intergalactique s’annonce problématique, tout promet difficultés et aventures… Ce récit est un régal d’humour, de bons mots, parfois cruel, parfois bon enfant, toujours burlesque, poétique et drôle. L’écriture très personnelle de Thomas Gosselin se marie admirablement bien avec le fin dessin aquarellé de Yoon-sun Park. C’est une longue promenade, une conversation loufoque, sans doute influencée par ces bandes dessinées de vulgarisation scientifique dont on se moque ici avec bienveillance.

Les montagnes hallucinées tome 1

Notre avis : L’œuvre de Lovecraft Les Montagnes Hallucinées enfin sublimée par un mangaka, Gou Tanabe à retrouver aux éditions Ki Oon.

Antarctique, 1931. Le campement du Pr Lake, parti explorer les confins du continent gelé, est découvert désert par une expédition de sauvetage. Le mystérieux message envoyé quelques mois auparavant avait suscité l’intérêt de la communauté scientifique, envoyant une équipe les rejoindre sur place. Depuis cette missive, plus aucune nouvelles. Des squelettes humains sans chair sont retrouvés dans le campement, laissant présager le pire. Devant l’équipe, se dressent les terribles montagnes noires, immenses et désolées. Celles-ci semblent cacher de terribles secrets, que l’équipe de sauvetage va devoir affronter bien malgré elle.

Gou Tanabe nous livre ici un manga spectaculaire pour une œuvre qui l’est tout autant. H.P. Lovecraft est passé maître dans le fantastique et l’horreur, à une époque où la littérature fantastique n’était qu’une ébauche dans laquelle de nombreux auteurs s’essayaient, sans atteindre un tel niveau. Les traits à la fois sombres et réalistes de Gou Tanabe rendent parfaitement justice à cette œuvre majeure du début du XXe siècle. Un manga à découvrir aux éditions Ki Oon (Black Torch, Sous un ciel nouveau).

  • Les Montagnes Hallucinées tome 1
  • Auteur : Gou Tanabe d’après l’oeuvre de Lovecraft
  • Editeur : Ki Oon
  • Parution : 4 octobre 2018
  • Prix : 15 €
  • ISBN : 9791032703625

Résumé de l’éditeur : Les meilleurs récits de Lovecraft en manga et au format roman graphique !
En 1931, une expédition de sauvetage découvre le campement en ruines du Pr Lake, parti explorer l’Antarctique quelques mois plus tôt. Son équipe de scientifiques avait envoyé un message annonçant une découverte extraordinaire avant de sombrer dans le silence…

L’homme à la tête de vis et autres histoires déjantées

Notre avis : Déjanté, c’est bien le mot pour ce tome de L’homme à la tête de vis & autres histoires déjantées de Mike Mignola aux éditions Delcourt Comics.

L’Empereur Zombie menace la vie sur Terre. Pour le contrer, le Président Lincoln dépêche son meilleur agent, l’incroyable Homme à la tête de vis. Aidé de ses fidèles compagnons, Mr Groin et Mr Dog, l’homme à la tête de vis affrontera tous les dangers pour combattre des démons venus d’une autre dimension, et le terrible Empereur. Outre les aventures de ce héros hors du commun, le lecteur découvre les histoires de Abu Gung et le haricot, inspiré de Jack et le haricot magique, Le Prisonnier de Mars ou encore Dans La chapelle des curiosités.

Ces histoires, toutes plus déjantées les unes que les autres, sont signées Mike Mignola. L’auteur est notamment connu pour la création d’un personnage mythique, Hellboy aux éditions Dark Horse, mais aussi pour ses collaborations sur Gotham by Gaslight, Cosmic Odyssey ainsi que pour son travail sur le Dracula de Coppola en 1992. La réédition de L’homme à la tête de vis, sorti initialement en 2008, est à découvrir aux éditions Delcourt Comics.

  • L’homme à la tête de vis et autres histoires déjantées
  • Auteur : Mike Mignola
  • Editeur : Delcourt Comics
  • Parution : 10 octobre 2018
  • Prix : 19,99 €
  • ISBN : 9782413010784

Résumé de l’éditeur : Un agent gouvernemental à tête de vis contre l’Empereur Zombie ; deux détectives sur les traces d’un livre infernal ; un gamin, président de Neptune, aux prises avec un pouce géant très en colère ; une histoire d’amour entre un mage et un serpent… Insolites, irrévérencieuses, oniriques, les histoires courtes de ce recueil ont toutes un point commun : la créativité débridée de leur auteur génial.

Dungeons & Dragons : La légende de Drizzt

Notre avis : L’incroyable saga Dungeons & Dragons enfin en intégrale aux éditions Hi Comics, cela ne peut être qu’un succès !

Terre natale, Terre d’exil, Terre promise, la première trilogie de R.A. Salvatore paru en 1994 réunie dans une intégrale comics incroyable. Le lecteur se retrouve plongé en pleine Outreterre, la terre natale du jeune prince Drizzt Do’Urden. Ayant atteint l’âge de la maturité, le prince va se retrouver confronter à un inévitable dilemme, peut-il vivre dans un monde qui rejette toute forme d’intégrité ?

Cette adaptation, l’auteur R.A. Salvatore l’a d’abord beaucoup craint. Le fait d’adapter ses romans en bande dessinée par des inconnus ne le rassurait pas vraiment. Il fut très vite mis à l’aise par l’éditeur, et par l’équipe chargée de réaliser la bande dessinée basée sur son oeuvre. Voyant leur travail, leur passion pour sa saga, et surtout son implication dans le projet, l’auteur n’a plus eu aucun doute sur le succès que celle-ci allait représenter.

Plongez au coeur de cette aventure extraordinaire, scénarisée à la perfection et dessinée avec un trait fin et précis, rendant justice à tout la noirceur de cette fantastique saga. Dungeons & Dragons est à (re)découvrir aux éditions Hi Comics  !

  • Dugeons & Dragons intégrale tome 1
  • Auteur : R.A. Salvatore
  • Scénariste : Andrew Dabb
  • Dessinateur : Tim Seeley
  • Editeur : Hi Comics
  • Parution : 28 novembre 2018
  • Prix : 27,90 €
  • ISBN : 9782378870232

Résumé de l’éditeur : L’ Outreterre: terre natale du jeune prince Drizzt Do’Urden, où se dresse la vaste cité exotique de Menzoberranzan. Drizzt atteint l’âge de la maturité dans l’univers implacable de sa ténébreuse espèce: les elfes noirs. Possédant un sens de l’honneur à toute épreuve, Drizzt fait face à un inévitable dilemme: peut-il vivre dans un monde qui rejette toute forme d’intégrité ? Cette intégrale regroupe les albums Terre natale, Terre d’exil et Terre promise, composant la première trilogie de La Légende de Drizzt, de R.A. Salvatore.

La monkey family et le masque du soleil

Après la recherche de « bananes de terre » dans la Forêt interdite, nos petits amis-singes de La monkey family partent chercher de vraies bananes parce que les réserves se vident. Margo Renard dévoile le deuxième opus de cette belle série jeunesse à La Palissade.

Alors que le premier volet de La monkey family nous avait enchanté par son univers anthropomorphique original, ce deuxième nous convainc légèrement moins. Peut-être parce qu’il fonctionne sur exactement les mêmes ressorts narratifs que le précédent : partir en quête d’un aliment.

Pourtant le monde imaginé par Margo Renard est bien installé, intelligent, singulier et drôle ! Les protagonistes sont attachants et ont des personnalités marquées, ce qui permet une identification plus forte par les jeunes lecteurs.

La jeune autrice réalise de nouveau un album avec une grosse pagination (120 pages), lui laissant du temps pour installer son intrigue et faire évoluer ses personnages.

On aime l’ambiance joyeuse et drôle de l’album, on aime le suspense de l’histoire et on est sous le charme d’une partie graphique de très grande qualité. Les visages sont hyper-expressifs comme dans les mangas, la rondeur de leur forme leur apporte de la sympathie et de l’empathie. Enfin les couleurs participent de l’excellente tenue du dessin.

Avec un peu d’originalité dans ses futures histoires, Margo Renard pourrait devenir une autrice jeunesse qui compte à l’avenir.

  • La monkey family et le masque du soleil
  • Autrice : Margo Renard
  • Editeur : La Palissade
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 1er novembre 2018
  • IBAN : 979-1091330541

Résumé de l’éditeur : C’est la saison des pluies dans le village de la Monkey Family et tout le monde se lamente. Surtout Papi Check qui na plus de bananes à se mettre sous la dent ! C’est alors que surgit une inconnue, une singe toute blanche qui dit venir dune contrée merveilleuse où il fait toujours beau mais où il ny a plus de bananes. Qu’à cela ne tienne, Papi Check se devoue pour venir cultiver des bananiers dans cet endroit paradisiaque où le soleil brille tout le temps ! Mais que se cache-t-il derrière ce miracle ? Ba, Moh, Haï et leur ami le panda décident daccompagner Papi Check dans cette nouvelle aventure.

Julio Biscoto, tomes 1 et 2

Julio Biscoto fait partie d’une famille de lutteurs mexicains. Il vit des aventures sympathiques et drôles dans une série portant son nom, signée Tony Emeriau et Mickaël Roux aux éditions Monsieur Pop Corn.

Dans le premier volume paru en avril dernier, les jeunes lecteurs (à partir de 7 ans), faisaient la connaissance avec Julio, amateur de lucha libre, catch mexicain. Ce matin-là est particulier puisque c’est le Jour des morts, fête populaire mexicaine. A peine le petit déjeuner avalé qu’il quitte précipitamment sa roulotte pour rejoindre Pablito, son ami-squelette. Le pauvre a perdu Ablito, son petit chat. Ni une ni deux, Julio fonce chercher Fernando, le chien pour utiliser son flair…

Dans le tome 2 « En avant pour la course cactus », Julio, Pablito, Rosita, Chiquito et « les méchants dans leur tank qui fait peur » participent à une course de caisse à savon. Tout est permis pour remporter la victoire !

Belle surprise que cette série jeunesse Julio Biscoto ! Nous connaissions déjà Mickaël Roux, un auteur aux histoires très drôles; le voici dans un univers qui fonctionne à merveille. Aventures, fantastique, humour, camaraderie et quêtes insensées sont au cœur de ses deux albums très réussis !

Si dans le tome 1, c’est Fernando qui tient la vedette en cumulant les bêtises avec son flair et en ajoutant son goût immodéré pour les os de Pablito, le deuxième volume ressemble à un très bel hommage à la série animée Les fous du volant (Satanas et Diabolo) créée par Hanna et Barbera. Un peu aussi à la manière de la course-poursuite de Anakin dans le premier volet de la saga Star Wars, tout est là pour faire rire. Le trait tout en rondeur de Mickaël Roux est idéal pour restituer les récits agréables de Tony Emeriau.

  • Julio Biscoto, tome 2 : En avant pour la course cactus
  • Scénariste : Tony Emeriau
  • Dessinateur : Mickaël Roux
  • Editeur : Monsieur Pop Corn
  • Prix : 10€
  • Sortie : 25 octobre 2018
  • IBAN : 979-1090962422

Résumé de l’éditeur : C’est une course de plusieurs kilomètres où l’on va voir du paysage et croiser des animaux ! C’est une course chacun pour soi où les amitiés vont se défaire pour mieux se retrouver ! Et surtout … nous avons un pilote mystère qui mène la vie dure a tous les concurrents !

La malédiction du crapaud

Lorsqu’un crapaud jette un sort à un nouveau né parce que sa mère n’aime pas les batraciens, cela donne La malédiction du crapaud, un bel album illustré de Bernard Chouvier et Emile Seto.

La femme d’un riche marchand attend un enfant. Alors que son époux est loin du foyer familial, elle se morfond. Un jour dans le parc, elle chasse un crapaud car sa vue l’effraie. Le batracien jette alors un sort à son futur bébé : il aura la forme d’un crapaud pendant quatorze ans puis deviendra un jeune adolescent. En attendant, la mère chasse son nourrisson…

Après l’hypnotique et très beau Melancholia, les éditions Lapin proposent La malédiction du crapaud, une belle histoire de Bernard Chouvier et Emilie Seto dans leur collection Les contes du lièvre blanc.

Véritable fable jeunesse avec un morale, cette histoire est dans la plus pure des traditions des légendes contées en France. Nous apprécions toujours les récits faisant interagir les animaux et les êtres humains. Ces derniers qui maltraitent la nature en sont  pour leurs frais. Une thématique ô combien majeure actuellement. Magie noire, relation mère/fils, mensonges et rejet d’un être différent sont excellemment mis en lumière.

Jeune illustratrice, Emilie Seto nous étonne agréablement avec une partie graphique dans la veine de Singeon. Le rouge, l’orange, l’ocre et le jaune accentuent la tension dramatique du texte.

  • Les contes du lièvre blanc : La malédiction du crapaud
  • Scénariste : Bernard Chouvier
  • Dessinatrice : Emilie Seto
  • Editeur : Lapin
  • Prix : 14€
  • Sortie : 12 juillet 2018

Résumé de l’éditeur : Il était une fois un marchand qui laissa sa femme enceinte en compagnie de la servante pour des affaires. Un soir, elle chassa un énorme crapaud de son jardin, ce qui lui vaudra de donner vit à un crapaud. Ce n’est que dans deux fois sept ans qu’elle pourra retrouver son fils dans sa forme humaine

Une nuit avec Lovecraft

Quand Mary rencontre Lovecraft, le père du fantastique, cela donne Une nuit avec Lovecraft, une étonnante fiction de Rodolphe et Philippe Marcelé.

Dans une grande ville américaine, Mary ne sait plus où elle est. Elle s’assoit sur un banc, fouille une poubelle et découvre un numéro de The Providence Sentinel datant de 1935. Journal local, il parle notamment de H.P Lovecraft, le célèbre romancier qui vit dans la ville.

Il faut dire que la jeune femme venait de tenter une expérience surprenante : elle, en 2022, transférée à Providence en 1935. Pas peureuse pour un sou, Mary décide alors d’aller frapper à la porte de chez son auteur préféré et de discuter avec lui…

Bel album fantastique, Une nuit avec Lovecraft est signé Rodolphe, prolifique scénariste aux plus de 150 albums. Classique dans sa narration, il reste néanmoins redoutablement efficace. Bel hommage à Lovecraft, le maître du fantastique, Rodolphe imagine une rencontre fictive entre le romancier et une admiratrice venue du futur.

Casque virtuel sur la tête tel un personnage de Sword Art Online, elle peut ainsi déplacer son corps de 2022 à 1935. Le suspense et les mystères sont au rendez-vous de ce récit maîtrisé.

Pour accompagner Rodolphe au dessin, Philippe Marcelé donne entière satisfaction. Son trait en noir et blanc convient parfaitement à l’ambiance fantastique et mystérieuse de l’histoire. Un beau duo d’auteurs pour un beau récit fantastique !

  • Une nuit avec Lovecraft
  • Scénariste : Rodolphe
  • Dessinateur : Philippe Marcelé
  • Editeur : Mosquito
  • Prix : 14€
  • Sortie : octobre 2018
  • IBAN : 9782352835066

Résumé de l’éditeur : Demain, nos jeux seront peut-être dangereux ! Pour s’être perdue dans un parcours de « D-Time », Mary, étudiante en littérature, se retrouve soudainement projetée dans la ville de Providence des années trente ! Une occasion inespérée de rencontrer son idole, le maître du fantastique, H.P. Lovecraft et de sillonner à ses côtés l’antique cité, parmi goules et fantômes ! Cauchemar halluciné ou rêve merveilleux ?

Jheronimus & Bosch

Lorsqu’un pauvre manant devient le souffre-douleur des créatures maléfiques des Enfers, cela donne Jheronimus & Bosch, une satire très drôle de Paul Kirchner !

Chassé d’une église où il s’était enfilé tout le vin de messe, Jheronimus erre dans la ville. Après avoir récupéré un canard blanc à roulettes, il glisse sur un excrément, se mange un mur et trépasse. Au lieu d’arriver au Paradis, ce sont les portes des l’Enfer qui lui sont ouvertes. Pour le pire mais pas le meilleur !

Après En attendant l’Apocalypse et Dope Rider, Paul Kirchner revient fort avec Jheronimus & Bosch, un excellent recueil de gags à l’humour décalé, noir et absurde. Dans la même veine que son autre formidable série Le bus (nommé en sélection officielle à Angoulême), il joue avec les peurs et les superstitions pour les tourner en ridicule. Le pauvre Jheronimus en prend plein la vue. Tout le monde est ligué contre lui pour qu’il vive un enfer ! Les diablotins font parfois face aux Anges du Paradis, Satan joue les guest-star et Jheronimus, le malaimé. Rien ne lui est épargné. A chaque fois qu’il entrevoir le bonheur, il est stoppé dans son élan par une désillusion qui peut parfois faire très mal.

C’est frais, c’est drôle et c’est quasi sans texte. Peut-être l’album le plus accessible de Paul Kirchner pour les néophytes, il régalera les amateurs d’humour noir, scatologique et parfois enfantin. Le trait de l’auteur américain est sobre et lisible, rehaussé de couleurs pâles pour signifier au mieux les Enfers !

  • Jheronimus & Bosch
  • Auteur : Paul Kirchner
  • Editeur : Tanibis
  • Parution : 09 novembre 2018
  • Prix : 20€
  • ISBN : 9782848410487

Résumé de l’éditeur : Voici Jheronimus, pauvre hère condamné à subir tous les outrages en Enfer accompagné de Bosch, son stoïque canard en bois. Depuis leur trépas, ils endurent brimades et humiliations de la part de démons facétieux et leurs tentatives pour gagner le paradis se soldent toutes par de fumants échecs. Dans cette centaine de pages de gags muets, blasphématoires et scatologiques, Paul Kirchner s’inspire autant d’une certaine imagerie médiévale de l’au-delà, telle qu’illustrée dans les vers de Dante ou les triptyques de Jérôme Bosch, que de la mécanique absurde des cartoons de la Warner. Il met en scène avec un malin plaisir le sadisme de diablotins malicieux auquel répond l’entêtement masochiste du pauvre Jheronimus. L’Enfer décrit par Kirchner obéit à des lois bizarres, source d’un humour absurde qui n’est pas sans rappeler celui de sa série Le bus. Mais si le passager du bus sortait le plus souvent indemne, quoique déboussolé de ses aventures, on ne peut pas en dire autant de nos infortunés anti-héros. A la fois fosse septique pour les anges du paradis et terrain de jeux pour des démons en manque de torture, l’enfer dans lequel ils sont coincés est source de brimades aussi drôles que cruelles. Le boss en personne, Satan, fait que lques apparitions remarquées et dévoile une facette comique inédite. Il signe aussi la postface de l’ouvrage.