Hip Hop Family Tree, volume 3

Alors que le premier volume de Hip Hop Family Tree avait enchanté la critique (Sélection Officielle Angoulême), le troisième tome fait aussi l’objet d’une nomination dans la liste principale 2018. Poursuite de l’aventure de ce fantastique mouvement artistique avec les années 1983-1984.

Dans ce nouvel opus, les lecteurs découvrent les liens forts entre Dondi White, légende du graff new-yorkais et de Martha Cooper, la journaliste-photographe au New York Post. Avec lui, elle aura ses entrées dans cet univers jusqu’alors fermé aux médias. Elle prend des clichés de graffeurs du métro et fait aussi la connaissance de Henry Chalfant passionné par le graff et qui lui aussi prend des photos de wagons illustrés.

La jeune femme est sur tous les coups, notamment les rixes entre bandes rivales ou les démonstrations de breakdance. Avec Henry, elle quadrille les quartiers pour trouver les groupes et prendre les meilleurs clichés.

Dans le même temps, les ventes de disques commencent à s’envoler (150 000 exemplaires de Hard Times /Jam Master Jay de Run-DMC). C’est le début de la reconnaissance pour ces artistes qui jusque-là ne se produisaient qu’entre eux. Les labels fleurissent comme Vintertainement et les clips se multiplient (Pee-Wee’s dance de Joeski Love qui voit Ice-T se mouvoir en arrière-plan). Station J, une chaîne du câble propose plusieurs programmes sur le hip hop (On beat TV ou Nine thirty show de Michael Holman)…

Extrêmement documenté (voir la grosse bibliographie page 110 de l’album faite d’ouvrages, de films, vidéos, documentaires ou disques), Hip Hop Family Tree continue de nous subjuguer par son excellence ! Si la narration peut sembler un peu rêche et ardue aux novices (beaucoup d’informations dans une planche), cela s’évapore rapidement par les personnages croisés çà et là, tous important pour l’histoire de ce mouvement artistique. Les paroles s’enchainent et les DJ commencent à peine à mixer dans de plus grands clubs. En effet, ce volume 3 met en avant les premiers focus média sur le hip hop (Martha Cooper et Henry Chalfant qui photographient, les labels qui se développent, les émissions radio et télé qui voient le jour comme Graffiti Rock).

Le projet ambitieux de Ed Piskor est largement atteint : faire une bande dessinée à vocation historique sur le Hip Hop. C’est somptueux et c’est rafraîchissant !

  • Hip Hop Family Tree, volume 3
  • Auteur : Ed Piskor
  • Editeur : Papa Guédé
  • Prix : 26€
  • Parution : 15 novembre 2017
  • IBAN : 9791090618039

Résumé de l’éditeur : Ce troisième volet de la série culte d’Ed Piskor (Wizzywig, X-Men: Grand Design) nous plonge dans les années 1983 et 1984, période où les caméras se braquent sur le phénomène hip-hop : celles de la télévision avec l’émission fondatrice « Graffiti Rock » et celles du cinéma avec des films comme Breakin’ n’ Enterin’ ou Style Wars, qui abordent respectivement le West Coast style et les dessous du graff new-yorkais. À cette époque, le rap se situe à une étape charnière de son histoire, avec l’arrivée d’une nouvelle génération d’artistes (Run-DMC, les Fat Boys, LL Cool J, Public Enemy, Slick Rick, Doug E. Fresh, Whodini…) résolue à supplanter les pionniers du mouvement. Best-seller traduit en neuf langues et couronné d’un Eisner Award aux États-Unis, Hip Hop Family Tree confirme une nouvelle fois son statut de bande dessinée historique, au propre comme au figuré.

Sorcières Sorcières

Joris Chamblain est un scénariste prolixe qui commence à compter dans le monde du 9e Art : Lili Crochette avec Olivier Supiot, Les carnets de Cerise avec Aurélie Neyret (sa meilleure série), Yakari avec Derib et Job ou encore Enola et les animaux extraordinaires avec Lucile Thibaudier. Ensemble, ils ont aussi créés Sorcières Sorcières. A l’occasion de la sortie du quatrième volume, les éditions Kennes publient en intégrale les trois premiers opus.

Série fantastique pour les jeunes lecteurs, Sorcières Sorcières est un univers agréable, riche et très intelligent. Dans l’intégrale, ils font la connaissance de Miette (la benjamine) et Harmonie (l’aînée), deux sœurs qui vivent à Pamprelune avec leurs parents.

Douées de pouvoirs magiques, elles évoluent dans un cadre aimant et bienveillant. Elles suivent aussi les cours d’une école où la magie est reine. Confrontées à des phénomènes étranges, elles tentent de percer ces mystères à travers des enquêtes : jeteur de sorts (tome 1), mangeur d’histoire (le 2), mystère des trois marchands (le 3) ou mystère des fleurs tempête. Lors des quatre histoires, elles rencontrent aussi Oncle Alister dit Ali ou encore Filéas, le jeune adolescent sans parent. Elles sont aussi entourées de Arthur la citrouille messagère (c’est par ce biais que les personnes les contactent), Youki le gros monstre gentil ou encore le couple de balais.

Les quatre tomes de Sorcières Sorcières sont accrocheurs par la personnalité enjouée et entreprenante de Harmonie et Miette mais aussi par les intrigues développées par Joris Chamblain. La magie est visible au quatre coins de la rue et les lieux sont étonnants. Les histoires sont adaptées à un lectorat de jeunes lecteurs (pas d’effusion de sang, pas de morts, souvent des disparitions). La chaleur et la bienveillance de tous les personnages sont aussi extrêmement agréables. Les lecteurs se sentent comme dans un cocon.

Comme pour la série Enola et les animaux extraordinaires, le dessin de Lucile Thibaudier nous enchante ! Ses personnages sont vraiment en harmonie avec les histoires de Chamblain : doux, chaleureux et tout en rondeur. Ses couleurs pétillantes participent à l’ambiance douce des récits.

A noter qu’à la fin de chaque album, des enquêtes sur une page sont visibles. Comme les enquêtes du Journal de Mickey, sur une planche, les lecteurs doivent retrouver le coupable (les réponses sont données quelques pages après).

  • Sorcières Sorcières, intégrale tomes 1 à 3
  • Scénariste : Joris Chamblain
  • Dessinatrice : Lucile Thibaudier
  • Editeur : Kennes
  • Prix : 19.95€
  • Parution : 15 novembre 2017
  • IBAN : 9782875804426

Résumé de l’éditeur : Dans le petit village de Pamprelune, tous les habitants sont des sorciers et des sorcières. Miette et Harmonie, deux soeurs inséparables, y mènent une vie paisible et magie et sortilèges font partie de leur quotidien. Mais dans ce monde magique, l’aventure n’est jamais loin! Mystérieux jeteur de sorts, invasion d’animaux étranges et secrets enfouis sont autant de dangers que les deux soeurs vont devoir affronter. Baguette à la main, balai paré au décollage, Miette et Harmonie sont prêtes pour mener l’enquête et résoudre tous ces mystères! Pour ce recueil des trois premiers tomes de « Sorcières Sorcières », les auteurs et l’éditeur ont mis les petits plats dans les grands. Derrière un graphisme d’inspiration anglaise et une fabrication extraordinairement soignée, ils offrent un écrin magique aux aventures de Miette et Harmonie. Ce magnifique livre-objet fera à coup sûr le bonheur des jeunes lectrices!

Happy fucking birthday

Revoilà Megg, Mogg et Owl dans leur quatrième aventure sous acide et alcool, Happy fucking birthday, encore un excellent recueil fou de Simon Hanselmann.

Megg, la sorcière, est souvent prise de migraines fortes qui la couche littéralement. Il faut souligner qu’elle commence à payer ses excès et son corps n’en peut plu. Mais elle ne va pas s’arrêter de se bourrer la gueule, sniffer ou fumer des pétards ; on ne se refait pas ! Elle poursuit ses mélanges fous avec Mogg, son amant de chat, Booger sa copine de beuverie ou Werewolf Jones, le loup très lourd, père de deux terreurs.

Recherche d’herbe chez Tim, une araignée complètement tarée et son pote boutonneux, le festival de fanzine où les amis se pintent et où personne ne leur achète leur production jusqu’à la piscine où tout les amis se rendent, tout est fou et déjanté. Alors qu’il fait très chaud, Megg, Mogg, Owl, Jones et Booger se rendent au complexe aquatique pour se rafraîchir mais comme à son habitude, tout va de travers après la boisson ou la fumette !

Reste Owl, la chouette, qui semble la plus saine de corps et d’esprit et qui souhaite fêter son anniversaire à L’escargot truffé, un restaurant gastronomique français. Mais là encore, tout ira très mal à cause de ses amis…

Hyper déjanté, complètement fou, très dérangé et politiquement incorrect, Happy fucking birthday est addictif et fait ressortir nos bas instincts. On aime au plus profond de nous la perversion et aller au-delà des interdits. Tout cela est formidablement mis en image par Simon Hanselmann qui met aussi en lumière les souffrances de ces jeunes majeurs, paumés et sans emploi. Génération désenchantée qui se commet dans l’alcool et toutes sortes d’addictions, glandeuse et procrastinatrice.

Nous avions adoré les trois premiers volumes (tome 2 et tome 3), le quatre nous attire comme un aimant. Happy fucking birthday est nommé dans la Sélection Officielle du Festival d’Angoulême 2018. La troisième nomination sera-t-elle la bonne ?

  • Megg, Mogg & Owl : Happy fucking birthday
  • Auteur : Simon Hanselmann
  • Editeur : Misma
  • Prix : 25€
  • Parution : 24 octobre 2017
  • IBAN : 9782916254586

Résumé de l’éditeur : Un dîner raffiné pour quatre personnes dans un restaurant français étoilé, entouré d’amis qui vous chérissent et vous couvrent de cadeaux… Peut-on rêver meilleur anniversaire ? Si vos amis en question sont ces trois tarés immatures de Megg, Mogg et Werewolf Jones, alors certainement, oui ! Owl a attendu cette soirée d’anniversaire depuis longtemps ! Il a prévu de convier Megg et Mogg à L’Escargot Truffé, un haut lieu de la gastronomie française. Mais voilà que Werewolf Jones s’invite lui aussi sans demander et, une fois à table, le dîner prend très vite des allures de cauchemar. Ses trois « invités » n’ont aucune tenue et lui foutent la grosse honte dans le restaurant : ils jouent avec la nourriture, critiquent le serveur à voix haute, se bourrent la gueule, crachent par terre et importunent les clients. Résultat : pas de cadeau pour Owl, mais une addition salée et une soirée d’anniversaire qui va finir en longue et sombre nuit au poste de police.

Soft City

Nommé dans la Sélection Officielle du Festival d’Angoulême, Soft City est un formidable album de Hariton Pushwagner aux éditions Inculte.

Le soleil se lève à peine sur une gigantesque ville. Dans son berceau, un bébé se réveille et se rend dans la chambre de ses parents. Il s’éclipse pour ne pas les gêner dans leur sommeil.

7h : le réveil sonne et sort le couple de la léthargie. Ils prennent leur pilule et se demande où est leur enfant. Le père se rase puis déjeune en lisant les nouvelles dans le journal, tandis que la mère s’occupe du petit.

C’est ensuite l’heure de partir au travail, l’homme ouvre la porte de son appartement…

Sans trop vouloir en dire pour ne pas divulguer l’intrigue et le ressort narratif ingénieux, nous pouvons l’affirmer que Soft City est un sublime album ! Ecrit dans les années 70, il a fallu attendre 2008 pour qu’un éditeur norvégien (No comprendo) se penche sur cette histoire et la fasse paraître en livre. Il faut souligner que Pushwagner avait perdu toutes ses planches sur un bateau entre Olso et Londres et que par magie elles ont réapparu.

Terje Brofos en 1940, Hariton Pushwagner est un artiste norvégien reconnu dans le monde entier. Il lui faudra 6 années (entre 1969 et 1975) pour mettre en image cet album, une excellente dystopie glaçante et étonnante. Des êtres humains formatés, « Soft » une marque qui agit au quotidien sur eux, ainsi que des mouvements mécaniques comme dans les Temps Modernes de Chaplin et l’on obtient un livre fort et qui ne ressemble à aucun autre.

Si parfois, le lecteur peut penser aux récits de Marc-Antoine Mathieu (son œuvre est postérieure à celle de Pushwagner), Soft City attire par sa grande modernité dans le propos. L’endroit où travaille le père peut d’ailleurs faire penser à Playtime, le merveilleux film de Jacques Tati.

Quoiqu’il arrive, les êtres humains ne pensent pas par eux-même, on réfléchit pour eux ! Le lecteur pourra y trouver un écho contemporain avec ce qui se fait actuellement avec les algorithmes des ordinateurs. Visionnaire Pushwagner ! 30 ans avant l’avènement et la démocratisation d’internet.

Le dessin est en phase avec le propos de Soft City : simple, froid et mécanique, démultipliant tout ! A noter une belle préface de Chris Ware et une post-face de Martin Herbert pour éclairer l’album. Passionnant !

  • Soft City
  • Auteur : Hariton Pushwagner
  • Editeur : Inculte
  • Prix : 30€
  • Parution : 03 avril 2017
  • IBAN : 9791095086413

Résumé de l’éditeur : « Soft City », du dessinateur norvégien Hariton Pushwagner est un joyau du graphic novel, une dystopie unique en noir et blanc qui retrace la journée ubuesque d’un cadre moyen dans une mégalopole anonyme, au beau milieu des années 1970. Le trait unique de Pushwagner, alors tout juste adulte, bien avant qu’il ne devienne un artiste contemporain reconnu, plonge dans la vie morne et aliénante de la société de consommation. Ce livre culte n’avait jamais été publié jusqu’alors : recommandé par WS Burroughs, un éditeur anglais avait voulu le publier en 1979 mais l’artiste avait perdu toutes ses planches dans le bateau l’amenant d’Oslo à Londres. Données pour perdues, elles refont surface trois décennies plus tard, et c’est la New York Review of Books qui se charge de la publier, fin 2016. Rappelant David Lynch et son Eraserhead, Une journée d’Ivan Denissovitch de Soljenitsyne ou encore les grands romans de Ballard, ce roman graphique unique est un chef-d’oeuvre sans nul autre pareil » — Chris Ware, 2016

Demon, volume 3

Le Festival BD d’Angoulême reconnaît enfin le talent de Jason Shiga en plaçant le troisième volume de Demon dans sa Sélection Officielle 2018 !

« Jimmy Yee ne peut pas mourir » comme nous l’avions expliqué dans notre chronique du tome 2. Lorsqu’il se suicide, Jimmy peut se réincarner dans la peau d’un être humain proche de lui. Ainsi, il en joue et se joue des policiers, enquêteurs et ses ennemis. Alors qu’il a maintenant plus de 200 ans, le lecteur le retrouve avec Choupette, sa fille, en Asie. Mais comme à son habitude, l’ennui rapidement. Etre prince ne l’intéresse plus beaucoup et il revient chez lui avec sa fille. Il vient tout juste de kidnapper trois des quatre membres des Baxter Boys, le groupe préféré de Choupette. Un drôle de cadeau d’anniversaire !

Quelques temps plus tard, il se confie à elle le temps d’une trajet en voiture, sur son père lui aussi Demon…

Comme pour les deux précédents volumes de Demon, le récit de Jason Shiga va vite, très vite, passant d’une action à l’autre sans laisser le lecteur reprendre son souffle. Comme le montre la dernière partie de l’album qui est une course-poursuite folle entre Jimmy et Hunter à coups de poings ou de revolver.

Demon est toujours aussi décalé et fou mais c’est en cela que nous l’aimons ! D’ailleurs Scott McCloud dit de l’auteur américain : « Crazy + Genius = Shiga ».

  • Demon, volume 3
  • Auteur : Jason Shiga
  • Editeur : Cambourakis
  • Prix : 22€
  • Parution : 22 septembre 2017
  • IBAN : 9782366243123

Résumé de l’éditeur : Dans ce 3ème volume (sur 4) de la nouvelle série de Jason Shiga, on retrouve Jimmy Yee et sa fille, près de 150 ans après la fin du précédent épisode. Ils avaient en effet décidé de se mettre au vert après les meurtres de masse qu’ils avaient accomplis en fuyant les services secrets mondiaux. Toujours immortels, c’est en Asie qu’on les retrouve, où ils goûtent une vie paisible jusqu’à ce que leur passé les rattrape : d’anciennes connaissances – dont on apprend au passage qu’ils sont également des démons – se rappellent à eux. Entre projets scientifiques extravagants et volonté de domination du monde, ce nouveau volume pousse un cran plus loin la folie imaginative et l’impertinence de Jason Shiga, au fil d’une narration toujours plus puissante. Où il est question de logique, de métaphysique, de biologie mais aussi de géopolitique. À découvrir en attendant l’épisode final en se replongeant aussi dans les deux premiers volumes.

Gaspard et la malédiction du prince-fantôme

Après J’ai tué Philippe II de Macédoine, Mimo ou Aquitania, Isabelle Dethan dévoile Gaspard et la malédiction du prince-fantôme, une enquête-polar dans le Musée du Louvre !

Musée du Louvres, Paris. Comme souvent Gaspard erre dans les lieux après l’école. Il faut souligner que son oncle y travaille. Ce jour-là, le jeune garçon râle : il aimerait ne pas venir à la section grecque ! Lui, il préfère l’aile sur l’Egypte, un lieu magique où il peut admirer les hiéroglyphes, les statues ou les sarcophages. Son oncle part dans la section où il est affecté et laisse son neveu seul.

Carnet en main, il déambule dans les allées à la recherche d’un «trésor» qui lui permettrait de composer son devoir pour le collège. Il est interpellé par une étrange vision, celle d’une jeune fille se tenant en face d’une vitrine et qui la traverse ! Il demande alors autour de lui mais personne ne l’a vu !

Le lendemain, il tente de retrouver cette fantôme et la recroise. Elle l’intime de l’aider parce qu’elle ne sait plus qui elle est, sa mémoire lui faisant défaut. Le soir, chez lui, il se confie à son chat Mint. Etonnament, ce dernier lui répond ! Bastet, le déesse du foyer, de la joie et de la musique a pris la place de son félin ! Elle tente de lui expliquer qui est la jeune fille…

Titulaire d’une maîtrise de Lettres et d’un CAPES de documentation, Isabelle Dethan à l’Histoire chevillée au cœur et au corps. Comme elle l’a confié à Comixtrip (Interview), elle se passionne très tôt pour cette discipline qu’elle met aussi en scène dans ses nombreux projets de bande dessinée : de Mémoire de Sable à la série Le tombeau d’Alexandre (avec Julien Maffre), en passant par Les ombres du Styx, Sur les terres d’Horus ou Kheti fils du Nil (avec Mazan). Pionnière de la nouvelle vague d’autrices des années 90 (avec Cécile Chicault ou Claire Wendling), elle confectionne avec beaucoup d’intelligence ses récits (Le Roi Cyclope, Ingrid, Tante Henriette ou L’éloge de l’avarice).

Pour Gaspard et la malédiction du prince-fantôme, elle plonge avec délectation dans la période de l’Egypte Antique qu’elle affectionne. Elle imagine un récit Jeunesse empli de fantastique par les légendes et les mythologies de cette période. Les jeunes lecteurs découvrent ainsi des divinités (Bastet) qui se mêle à la vie contemporaine du héros. Dans le dédale des salles du Louvre, elle fait vivre à ses personnages une enquête policière pour retrouver l’identité de la petite fantôme. Entre les informations sur l’Egypte, la course folle pour aider la jeune fille et une Ombre Noire qui attend tapie dans les recoins du musée, Isabelle Dethan happe les lecteurs.

L’autrice angoumoisine réalise de sublimes planches. En plus d’une histoire riche où les mots prennent un vrai sens et sont pesés, elle confectionne des pages en couleurs directes à faire rougir de nombreux auteurs.

Comixtrip aime le travail de Isabelle Dethan et le dit ! Offrez Gaspard et la malédiction du prince-fantôme à vos enfants, vos nièces, neveux ou enfants de vos amis les yeux fermés ! C’est du bon, du très bon !

  • Gaspard et la malédiction du prince-fantôme
  • Autrice : Isabelle Dethan
  • Editeur : Delcourt & Louvre Editions
  • Prix : 15.95€
  • Parution : 22 novembre 2017
  • IBAN : 9782756098326

Résumé de l’éditeur : Gaspard a 11 ans. Son oncle travaille au musée du Louvre. Il lui arrive de l’y rejoindre après l’école. Pour préparer un exposé sur les hiéroglyphes, y’a pas mieux ! Ce soir-là, Gaspard croise une jeune fille dans le département des antiquités égyptiennes. Il semble le seul à la voir et décide de l’aider dans sa quête, sans se douter que celle-ci va l’entraîner bien au-delà de l’enceinte du musée…

Hägar Dünor, tome 3 : 1976-1977

Alors que le premier volume de Hägar Dünor nous avait enchanté, les éditions Urban Comics dévoilent la troisième intégrale des aventures du chef viking imaginé par Dik Browne.

Le premier tome de cette sublime intégrale revenait sur le parcours artistique de Dik Browne (ses réussites mais aussi sa maladie), le troisième tome s’ouvre sur un avant-propos de Walter Simonson puis un éclairage de Chris Browne, le fils du génial auteur. Il revient sur l’incident de l’hiver 1973 : alors que la petite famille partait pour des vacances bien méritées, Dik fut pris de maux autour de ses yeux (sa rétine était décollée). Malgré la souffrance du créateur de Hägar Dünor – ils foncèrent vers le Connecticut pour trouver un ophtalmologiste – le fils et le père continuaient de chercher des gags pour les aventures du Viking !

La troisième partie du recueil fait un focus sur les publications de la série en France. Ce texte de Tristan Lapoussière, notamment les premiers strips édités par Greantori ou Le Fromage, la prépublications dans le Journal de Mickey (repris ensuite dans L’écho des savanes) mais aussi les albums Dargaud.

Pour le gags en eux-même de ce volume parcourant les années 1976-1977, les lecteurs (re)découvrent les strips dans la même veine que les deux premières intégrales. Sur 233 pages, Dik Browne et son fils imaginent des péripéties à leurs personnages facétieux et très drôles : Hägar et son fidèle compagnon Eddie, toujours autant limité intellectuellement, Hildegarde la femme du Chef mais aussi Homlet, le fils et Ingrid la fille du couple. Les courts récits sont toujours emplis de décalages chronologiques, de poésie, de folie-douce mais aussi parfois de questions plus profondes. Un vrai régal !

  • Hägar Dünor, volume 3 : 1976-1977
  • Auteur : Dik Browne
  • Editeur : Urban Comics, collection Urban Strips
  • Prix : 22.50€
  • Parution : 1er décembre 2017
  • IBAN : 9791026810681

Résumé de l’éditeur : Piller, rafler, dépouiller, détrousser est un travail à plein temps pour le célèbre viking Hägar Dunor. Aucun château n’est assez grand pour l’impressionner, aucun fût suffisamment gros pour le dissuader. Hägar est un conquérant, une force de la nature et un bon vivant que rien ne semble pouvoir intimider… à part peut-être sa femme Hildegarde. Plus à l’aise sur le champ de bataille que pour les tâches domestiques, Hägar fuit la vie de famille pour les mers du globe en quête de renommée, de magots et d’aventures. Un dernier tour de piste pour ce viking au coeur tendre. Contenu : Hägar the Horrible : The Epic Chronicles : The Dailies 1977-1978.

Les voyages de Tulipe

Après un premier volume qui nous avait énormément plu, Sophie Guerrive est de retour avec un deuxième recueil des aventures de Tulipe aux éditions 2024, Les voyages de Tulipe.

Ce deuxième tome de TulipeLes voyages de Tulipe – est de nouveau excellent ! Les lecteurs retrouvent avec bonheur le gentil ours qui aime paresser sous son arbre mais aussi Violette toujours amoureuse du Soleil (Tulipe lui construit une fusée pour l’atteindre), Dalhia la taupe si hospitalière ou Crocus le serpent toujours amoureux de Mimosa qui le boude. Ils sont rejoints par Rose la grand-mère de Violette, Capucine la chauve-souris ou encore un œuf qui ne veut pas éclore. Le caillou qui pense lui ressembler tente même de le raisonner en ce sens.

Des récit en une page toujours aussi brillants et intelligents, poétiques et philosophiques. Dans les pas de la série Barnabé de Philippe Coudray, l’autrice joue avec les mots, les expressions et les émotions de ses petits personnages attachants.

Après une Sélection officielle pour Tulipe et une très belle exposition à Angoulême en 2017 (Honneur et Profit), l’autrice de Capitaine Mulet voit le deuxième opus de Tulipe suivre le même chemin avec une nomination dans la liste principale en 2018. Un régal !!!

  • Les voyages de Tulipe
  • Autrice : Sophie Guerrive
  • Editeur : 2024
  • Prix : 15€
  • Parution : 14 novembre 2017
  • IBAN : 9782919242818

Résumé de l’éditeur : Tulipe est toujours sur le départ. Il ne rêve que d’une chose, c’est de prendre son sac à dos et d’arpenter le vaste monde. Mais il y a toujours quelque chose qui le retient : de nouvelles rencontres, ou les vaines tentatives d’escapades de Violette et Crocus, et l’arbre, bien sûr. D’ailleurs, pourquoi partir quand l’aventure s’invite elle-même à son pied ? Sous la forme d’un oeuf, le plus grand des mystères vient troubler la paisible inquiétude de nos petits camarades. Quand ce n’est pas un oeuf qui refuse d’éclore, c’est une chauve-souris qui refuse de sortir de son trou, ou une oiselle en pleine crise de lissophobie ! Avec ce deuxième opus, les choses se confirment : l’arbre ne bougera pas, Tulipe pas tellement plus. Mais, comme le dit le proverbe,  » Un voyage de mille lieues a commencé par un pas.  » Mais lequel ?

Big Kids

Après Dressing nommé dans la Sélection Officielle à Angoulême en 2017, Big Kids le nouvel album de Michael DeForge a de nouveau les honneurs du Festival en étant présent dans la liste principale pour les Fauve de 2018.

Un adolescent vit avec sa mère et son père ainsi que son oncle policier depuis son divorce. Jeune homosexuel, il est en couple avec Jared qui lui fait subir parfois d’étranges rites. Il est aussi le souffre-douleur de plusieurs élèves de son lycée.

Après la mutation forcée de son oncle, il peut de nouveau être tranquille dans le sous-sol de la maison ; enfin le pense-t-il. Une étudiante en graphisme vient emménager dans la chambre vide. Très discrète, elle prend alors la défense du jeune adolescent et commence à le couver. Dans le même temps, il rompt avec Jared…

Auteur à l’univers singulier et fort, Michael DeForge nous étonne de nouveau avec Big Kids. Après Lose (en 2014), En toute simplicité (la même année), La fourmilière (en 2015) et Dressing (en 2016), les éditions Atrabile poursuivent leur travail de traduction de l’œuvre de l’américain. Dans ce nouvel excellent album, il se questionne et questionne le lectorat sur la période délicate de l’adolescence mais aussi sur la différence (l’homosexualité de son personnage principal et la solitude de l’étudiante). Ses deux protagonistes se retrouvent alors dans leur singularité.

Michael DeForge place aussi son héros dans un environnement peu avenant notamment à cause de ses fréquentations. Il glisse dans son récit aussi le harcèlement scolaire; ce qui en fait un jeune garçon un peu perdu et mal dans sa peau.

Si l’intrigue de Big Kids nous interpelle agréablement, sa partie graphique aussi. Même si l’on est habitué à ses dessins très métaphoriques, Michael DeForge nous étonne encore par son personnage en mutation (le passage dans le monde des adultes) sous forme de brindille.

Big Kids : encore un merveilleux albums de Michael DeForge mis en lumière par sa nomination à Angoulême : mérité !

  • Big Kids
  • Auteur : Michael DeForge
  • Editeur : Atrabile
  • Prix : 14€
  • Parution : 13 février 2017
  • IBAN : 9782889230525
  • Résumé de l’éditeur : Ça commence presque comme du Perec : des souvenirs qui remontent, une énumération de moments, de gens, de sensations… puis ça vire du côté de Larry Clark quand celui-ci dresse par ses photos le portrait d’une certaine jeunesse. Pour l’adolescent héros de Big Kids, du jour en lendemain, un changement s’opère (on n’en dira pas plus) et soudainement, le goût a une forme, la musique quatre pattes qui vous court sur l’épaule, et plus rien ne ressemble au monde d’hier. Dans ce récit, que l’on pourra lire comme une métaphore de l’adolescence, DeForge réussit à parler avec une acuité rare de cette étrange période où tout se bouscule, cette période qui ressemble à un perpétuel combat et où les victoires sont trop rares, cette période pleine de choix qu’il faut faire et de contradictions qu’il faut démêler. Sous ses dehors un peu trash et expérimentaux, Big Kids est pourtant un formidable hymne à la vie, à l’immanence des choses, à leur beauté, pour autant que l’on se donne la peine de les regarder comme il faut. Big Kids est le nouveau petit miracle d’ingéniosité signé Michael DeForge, l’une des voix les plus singulières et remarquées de la bande dessinée nord-américaine contemporaine.

Black Project

Attention album étonnant et dérangeant ! Jeune adolescent, Richard s’invente des petites amies en les fabriquant dans Black Project, un récit de Gareth Brookes aux éditions La Boîte à Bulles.

Richard commence à découvrir la vie, le désir et les premiers émois lors de son adolescence. Pour assouvir ses fantasmes et connaître encore mieux le sexe opposé, il décide de se créer des petites amies en les fabriquant. Il débute ses recherches avec Laura qu’il confectionne à partir d’un tee-shirt, d’un oreiller, d’un soutien-gorge et de collants appartenant à sa mère. Pour le visage, il utilise une vieille construction de Neptune à laquelle il ajoute une photo d’une jolie fille. Pour le vagin, il prend une rouleau de papier toilette qu’il tente de mettre sur le ventre du mannequin. Il poursuit ses expérimentations par d’autres confections. Ainsi naissent Charlotte, Mélissa ou encore Jessica…

Après des études aux Beaux-Arts de Newcastle et au Royal College of Art de Londres, Gareth Brookes débute sa carrière en 2012 avec Black Project qui reçoit deux belles distinctions : la première place du concours Myriad et le Prix Brocken Frontier. Cet album étrange procure une émotion ambivalente d’attirance-répulsion. Les constructions quasi macabres de Richard parfois frôlent le malaise. Telles les poupées gonflables (très recherchées au Japon par exemple) sont faites de bric et de broc. C’est sur ces êtres désincarnés qu’il se fera ses expériences sexuelles. Très timide, souvent rejeté, c’est la seule solution qu’il a pour l’instant trouvé. Il leur invente des histoires tel un tout-petit enfant.

A travers Black Project, l’auteur britannique se questionne aussi sur le passage de l’enfance à l’adolescence, montrant l’éveil aux premiers émois et surtout l’ensemble des interdits que Richard transgresse.

Reste la partie graphique extrêmement recherchée puisqu’elle est entièrement réalisée en linogravure et brodée. Ressemblant aux ouvrages de Aurélie William Levaux parus chez Atrabile, Gareth Brookes expérimente et désarçonne son lectorat par un dessin sur tissu qui s’agrémente de très beaux effets de matière.

Nommé en Sélection Officielle du Festival BD d’Angoulême, l’album nous a beaucoup fait réfléchir (c’est l’essentiel pour une œuvre de création) mais ne nous a pas entièrement convaincu par la personnalité de Richard et ses étranges confections.

  • Black Project
  • Auteur : Gareth Brookes
  • Editeur : La Boîte à Bulles, collection Contre-Jour
  • Prix : 22€
  • Parution : mai 2017
  • IBAN : 9782849532799

Résumé de l’éditeur : Laura, Charlotte, Mélissa, Jessica… Autant de petites amies avec lesquelles Richard, le jeune héros de cette étrange histoire, n’a pas eu le temps d’approfondir sa relation. Il faut dire que l’une se retrouva brûlée telle un « Monsieur Carnaval », tandis qu’une autre fut dévorée par les souris… Car Laura, Charlotte, Mélissa et Jessica étaient toutes sorties de l’imagination du jeune garçon et construites de matériaux les plus divers (papier mâché, ballons, laine, ficelle…). Car pour Richard, se construire une petite amie n’est pas la chose la plus difficile : de l’astuce et quelques outils suffisent ! La garder secrète, en revanche, c’est une tout autre histoire. Chaque fois, ses amours clandestines et son obsessionnel artisanat se retrouvent à deux doigts d’être découverts par les adultes. Tout est alors à recommencer et si possible, à améliorer.

Dead Inside : crime en milieu carcéral

Notre avis : Dead Inside est une enquête glauque et dangereuse en milieu carcéral, et une exploration de l’humanité dans ses plus bas-fonds saisissante.

Linda Caruso est inspectrice dans la division en charge des crimes en milieu carcéral. On pourrait croire que cette division n’a pas grand chose à s’occuper. C’était peut-être vrai, mais depuis quelque temps plus vraiment. Un meurtre a été commis dans l’enceinte de la prison du comté de Mariposa. Au revolver. Linda va devoir enquêter sur ce crime. Mais elle devra aussi savoir comment l’arme a pu arriver jusque là. Elle devra également se méfier de tout le monde, prisonniers comme gardiens.

Dans une prison, le nombre de suspects peut paraître limité et presque évident. Malheureusement, comme Linda Caruso va vite le découvrir, dans Dead Inside, ce n’est pas vraiment le cas.

Pour les fans de séries de prison tels qu’Orange Is The New Black, Oz ou encore Prison Break, Dead Inside va les ravir, et les transporter dans un univers sombre, poignant et bien ficelé.

Dead Inside est écrit par John Arcudi (The Creep, Major Bummer) et dessiné par Toni Fejzula (Lobster Johnson, The Wild Kingdom of Conan), publié aux éditions Delcourt.

  • Dead Inside
  • Scénariste : John Arcudi
  • Dessinateur : Toni Fejzula
  • Éditeur : Delcourt
  • Parution : 25 octobre 2017
  • Prix : 16,50 €
  • ISBN : 9782756095899

Résumé de l’éditeur :
Une enquête aussi glauque que dérangeante en milieu carcéral. Entre Orange is the New Black et Oz, Dead Inside oscille entre coups de poignards et dialogues ciselés.
La division en charge des crimes en milieu carcéral au bureau du shérif du comté de Mariposa enquête sur un crime commis à l’intérieur d’une prison. Avec un nombre limité de suspects qui – de plus – ne peuvent pas s’enfuir, on peut penser que l’affaire sera vite réglée… Mais ce n’est pas vraiment le cas, comme va le découvrir l’inspectrice Linda Caruso

Cléopâtre princesse de l’espace, tome 2

Après une entrée en matière enthousiasmante, Cléopâtre princesse de l’espace est de retour dans un deuxième opus excellent de Mike Maihack.

Cléopâtre est devenue la sauveuse de la Galaxie depuis son exploit face aux robots-zombies de Octavien. Le sabre sacré récupéré, elle jouit de cette réputation qu’elle n’apprécie en aucun point !

Alors que la guerre contre le sinistre personnage menace le monde, sur Mayet, planète où se tient l’Académie PYRAMID, on fait la fête au Bal des flocons. Débarque alors un jeune voleur venu reprendre le sabre sacré. Cléopâtre le met en fuite…

Toujours autant d’intelligence et d’action de la part de Mike Maihack dans ce deuxième volume de Cléopâtre princesse de l’espace. Les menaces sont de plus en plus pressentes sur la Galaxie et la jeune Reine d’Egypte s’ennuie toujours autant en cours. Elle pense d’ailleurs ne jamais pouvoir revenir chez elle à l’époque Antique. En attendant, elle préfère s’entraîner au maniement des armes ou au combat, elle qui est la plus douée de tous les aspirants espions !

Déjouant les risques ou s’interposant contre un voleur, elle est toujours là. Pourtant la tristesse et la nostalgie l’envahissent souvent lorsqu’elle n’est plus dans l’action pure.

L’Histoire, le fantastique et l’amitié sont toujours au cœur de cette excellente série de science-fiction Jeunesse.

Mike Maihack, auteur américain, gagne à être connu en France tant ses récits, ses personnages, son univers et son graphisme sont formidables.

Le troisième volume, vite !!!

  • Cléopâtre princesse de l’espace, tome 2 : Le voleur et l’épée
  • Auteur : Mike Maihack
  • Editeur : Grafiteen
  • Prix : 14.95€
  • Parution : 02 novembre 2017
  • IBAN : 9782745984692

Résumé de l’éditeur : Après avoir réussi l’exploit de récupérer un sabre sacré au milieu d’une horde de robots-zombies, Cléopâtre doit affronter une toute autre épreuve : le bal des fl ocons ! Mais, quand un voleur pénètre dans l’école, la princesse se lance à sa poursuite sans hésiter… Surtout qu’il s’est emparé de l’arme qu’elle a eu tant de mal à récupérer. Ce que Cléo ignore, c’est que ce voleur a été engagé par l’infâme Octavien, et que le sabre volé est en réalité… Une contrefaçon ! Grâce à Brian et Akila, ses amis, Cléopâtre commence à percer le mystère qui entoure son arrivée accidentelle dans le futur : deux tablettes temporelles permettraient de voyager dans le temps et l’espace… Cléopâtre pourrait donc rentrer chez elle ! Les trois amis organisent donc une expédition avec Khensu pour se renseigner au sujet des tablettes. Malheureusement, Octavien a eu vent de leur tentative… Avec sa bande-dessinée sur la future reine d’Égypte, Mike Maihack nous plonge dans l’aventure et la science-fi ction autour d’un personnage décidément très attachant. Prêt à découvrir Cléopâtre comme vous ne l’aviez jamais vue ?